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Tour d'Italie : Simon Yates, la débâcle sans remords

Julien Chesnais

Publié 25/05/2018 à 21:25 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Leader incontesté depuis deux semaines, Simon Yates (Mitchelton-Scott) a finalement craqué à deux jours de l'arrivée lors de la 19e étape, où il a concédé 38 minutes sur Chris Froome. Dépossédé du maillot rose et relégué au 18e rang, le Britannique n'avait tout simplement plus de carburant. Mais il ne regrette rien de son Giro.

Simon Yates isolé dans le colle delle Finestre lors de la 19e étape du Giro

Crédit: Getty Images

C'est l'un des charmes du Giro. Plus que dans n'importe quel autre Grand Tour, la course italienne recèle de pièges et de surprises, parfois fracassantes comme ce vendredi lors de la 19e étape. La débâcle de Simon Yates, à deux jours de l'arrivée et après deux semaines de règne incontesté, restera comme l'une des plus mémorables de l'histoire du cyclisme. Lâché dès le pied du Colle delle Finestre, à 87 kilomètres de l'arrivée, le Britannique a rapidement perdu du temps pour finalement débourser près de quarante minutes à Bardonecchia (79e à 38'51'').

"Je n'avais plus rien dans les jambes"

En rose depuis sa prise de pouvoir à l'Etna, le leader de l'équipe Mitchelton-Scott se retrouve désormais 18e du général. Sans plus aucun espoir de victoire finale, ni de top 10. Même s'il avait lâché une déclaration inquiétante mercredi (en évoquant sa grande fatigue après la 17e étape) et qu’il avait montré un premier signe de faiblesse jeudi en concédant une trentaine de secondes à Prato Nevoso, Yates ne s'attendait pas à vivre pareil calvaire. Même ce matin, en se levant, il se voulait résolument optimiste.
"Au début de l'étape, il n'y avait aucun signe qui pouvait indiquer que quelque chose n'allait pas, s'est-il exprimé sur le site internet de son équipe. J'étais juste fatigué, extrêmement épuisé et c'est le jeu du vélo, malheureusement. J'ai essayé de limiter l'écart. Mais je n'avais plus rien dans les jambes."
Sa défaillance, si proche du but, pourrait remettre en question sa manière de courir durant ce Giro. Même avec le maillot de leader sur le dos, il a attaqué dès qu'il en avait l'occasion. Certains diront qu'il a grillé des cartouches inutilement. D'autres défendront l'idée qu'il a eu raison d'utiliser ses temps forts dès que possible, Dumoulin représentant une menace à éloigner en vue du chrono de Rovereto. Yates, lui, ne regrette rien. S'il pouvait recommencer ce Giro, il n'aurait sans doute pas procédé autrement.

"Je reviendrai'

"Ça fait mal, évidemment, mais comme je l'ai dit tout au long de ce Giro, j'ai couru comme j'avais besoin de le faire pour gagner le général. Je n'ai pas de regret. Personne n'aurait parié sur moi avant le Giro. Je suis fier de ce que j'ai fait. Et même si je n'ai pas pu tenir, je peux être heureux de mon Giro. Et je le resterai. J'ai tout donné aujourd'hui. Les choses sont ce qu'elles sont. Mais je reviendrai."
À 25 ans, il a des raisons d'espérer un bel avenir. Vainqueur de trois étapes et leader impérial pendant deux semaines, Yates a changé de costume au cours de ce Giro. Celui qui n'avait jamais fait mieux que 6e d'un Tour d'Espagne s'est retrouvé dans la peau d'un vainqueur potentiel de Grand Tour. Et ça, c'est nouveau. Et c'est ce qu'il voudra surement retenir dimanche soir.
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Britain's rider of team Mitchelton-Scott Simon Yates rides

Crédit: Getty Images

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