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Tour d'Italie -Moto, malchance et crevaison maudite : Comment le Giro s'est longtemps refusé à Ineos

Christophe Gaudot

Mis à jour 28/05/2020 à 13:10 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Avant la victoire spectaculaire de Chris Froome sur l'édition 2018, Sky, devenue Ineos, s'est longtemps cassée les dents sur le Giro. Entre malchance, mauvais choix et chutes, voici comment le premier Grand Tour de la saison a longtemps résisté à l'équipe britannique.

Geraint Thomas

Crédit: Eurosport

Du 9 au 31 mai, Eurosport vous propose les "Giro d'Italie classics Stages", 21 étapes folles des dernières éditions. Ce jeudi, place à l'incroyable 19e étape du Giro 2018 et à la folle chevauchée de Chris Froome avant son succès final.
Dans la galaxie Sky/Ineos, l'échec est rare. La quête des "gains marginaux", que l'équipe britannique a transformé en mantra, a permis d'éliminer le plus possible les aléas et d'ainsi savourer de nombreux succès, notamment sur les Grands Tours. Dès la Vuelta 2011 grâce à la victoire surprise, et a posteriori après le déclassement de Cobo, d'un certain Chris Froome puis au Tour de France (7 succès entre 2012 et 2019). Pendant longtemps en revanche, l'Italie a résisté à l'envahisseur britannique. Jusqu'à ce 25 mai 2018 et la folle cavalcade de Froome vers Bardonecchia.
Née en 2010, l'équipe Sky, devenue Ineos, a petit à petit mis en place un système simple, basé sur la quête du contrôle sur tout. Un système décrié car peu spectaculaire mais qui a porté ses fruits sur les routes françaises. Une manière de courir idoine pour maîtriser une course comme le Tour de France où la quête des places d'honneur est plus cruciale encore qu'ailleurs. Un système qui a trouvé son terrain d'expression idéal dans le cyclisme des années 2010 et sa recherche perpétuelle des points UCI. Mais le Giro n'a pas toujours répondu à ces critères. A bien des égards, il est unique et c'est sans doute pour ça que Sky a longtemps échoué à le dompter.

Les meilleurs résultats de Sky sur les Grands Tours depuis 2010

GiroTour de FranceVuelta
2010Dario Cioni (17e)Thomas Lövkvist (16e)Abandon de l'équipe après la mort d'un soigneur
2011Thomas Lövkvist (20e)Rigoberto Uran (24e)Chris Froome (1er)
2012Rigoberto Uran (7e)Bradley Wiggins (1er)Chris Froome (4e)
2013Rigoberto Uran (2e)Chris Froome (1er)Rigoberto Uran (27e)
2014Sebastian Henao (22e)Mikel Nieve (18e)Chris Froome (2e)
2015Leopold König (6e)Chris Froome (1er)Mikel Nieve (8e)
2016Sebastian Henao (17e)Chris Froome (1er)Chris Froome (2e)
2017Mikel Landa (17e)Chris Froome (1er)Chris Froome (1er)
2018Chris Froome (1er)Geraint Thomas (1er)David de la Crux (15e)

2013, la chute de Sir Wiggins

Ce Tour d'Italie 2013 c'est l'histoire de la chute d'un champion. Quelques mois plus tôt, Bradley Wiggins atteint son Graal, celui pour lequel il a fait tant d'efforts, en remportant le Tour de France. On ne le sait pas encore mais les lendemains seront difficiles pour celui que la Reine a anobli. Dans sa propre équipe, Wiggins ne fait plus figure de patron. L'éhonté Froome a endossé les habits du boss et c'est à lui que revient le rôle de leader sur le Tour. Wiggins doit faire du Giro son objectif mais veut se servir d'une victoire dans la botte pour mettre la pression en vue du Tour.
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Bradley Wiggins of Team Sky in action during stage 12 of the 2013 Giro (IMAGO)

Crédit: Eurosport

Sky remporte le contre-la-montre par équipes inaugural mais Wiggins perd rapidement son sourire et ses nerfs. Sur la 7e étape, on le voit ainsi tétanisé dans une descente après une chute. Lors du contre-la-montre le lendemain, il termine 2e derrière Dowsett mais perd sur incident mécanique pendant que Nibali endosse le maillot rose. Dans la haute montagne, il cède du temps par minutes et abandonne lors de la 13e étape. Ironie de l'histoire pour Sky, un membre de la formation britannique allait tout de même monter sur le podium avec la seconde place de Rigoberto Uran. Pas suffisant pour faire oublier la descente aux enfers de Wiggins.

2015, Porte, le mobile-home et la crevaison maudite

Curieuse quinzaine que celle qu'a vécue Richie Porte sur le Tour d'Italie 2015. Quinzaine car l'Australien n'a pas pu aller au bout de ce Giro. Curieuse car rien de ce qu'il s'est passé pendant ce laps de temps n'était habituel. Porte bénéficie d'un traitement de faveur au sein même de sa propre équipe. Le leader de la Sky ne dort pas à l'hôtel mais dans un mobile-home aménagé pour lui et dans lequel ses conditions de sommeil étaient les mêmes tous les soirs. Il a aussi la chance de pouvoir voyager en hélicoptère après les étapes pour gagner du temps de récupération. Enfin, il se voit infliger une pénalité peu banale.
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Richie Porte Giro 2015

Crédit: AFP

Troisième du général à 20 secondes de Contador après neuf de jours de course, Porte connaît ce que tous les leaders ont connu dans leur carrière : une crevaison dans le final d'une étape de plat. Rien qui ne puisse mettre à mal ses ambitions de victoire finale, a priori. Sauf que ce jour-là, c'est Simon Clarke, coureur de… Orica-GreenEDGE qui le dépanne. C'est interdit par le règlement et deux minutes de pénalité lui sont adressées. Une chute sur la 13e étape achève ses espoirs et ceux de son équipe.

2017, Thomas et la moto au mauvais endroit

Avant de devenir leader de Sky sur le Tour de France, Geraint Thomas devait faire ses preuves sur un autre grand tour, celui d'Italie en l'occurrence. Vainqueur de Paris-Nice la saison précédente, il s'inscrit dans la droite lignée des Wiggins, Froome et Porte. Ne lui manque plus qu'à rejoindre les deux premiers au palmarès d'une course de trois semaines. Le Giro 2017 doit lui permettre de valider son changement de profil, du pistard au coureur complet. Mais comme pour Wiggins et Porte avant lui, le sort allait en décider autrement.
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Giro Classic: Geraint Thomas

Crédit: Eurosport

Et pourtant Thomas semblait capable de réussir son coup. Deuxième de l'étape de l'Etna, dauphin d'un Bob Jungels que personne ne croit capable de tenir trois semaines, avant la 9e étape, le Gallois réussit l'examen de passage. Las dans l'approche de la montée du Blockhaus, une moto arrêtée en bord de route provoque une chute qui envoie Thomas à terre. "Je ne faisais plus que tenter de survivre plutôt que de courir", dira le leader de Sky non-partant lors de la 13e étape comme Bradley Wiggins quatre ans avant lui. Le dernier épisode de la malédiction avant que Froome n'offre enfin un Giro à Sky, l'année suivante.
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