TOUR D'ITALIE - Ruben Guerreiro remporte la 9e étape devant Castroviejo, Joao Almeida reste leader

La victoire d’étape et le maillot de meilleur grimpeur. Le portugais Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling) a remporté la neuvième étape duTour d’Italie, qui menait les coureurs de San Salvo à Roccaraso (208 kilomètres). Il a devancé Jonathan Castroviejo (Ineos Grenadiers) lors de cette arrivée au sommet pour s'emparer du maillot de meilleur grimpeur. Il a réussi à se faire oublier dans les derniers kilomètres, pour profiter du travail de l’Espagnol et s’économiser au maximum. Mikkel Bjerg a terminé à la troisième place de cette étape. Du côté des favoris, Vincenzo Nibali (Trek-Segafredo) et Joao Almeida (Deceuninck-Quick Step) ont perdu du temps sur Jakob Fuglsang (Astana) et Wilco Kelderman (Sunweb).

Le début de l’étape a été mené tambour battant, avec un peloton qui a parcouru 51 kilomètres lors de la première heure. Aucun coureur n’a pu prendre la poudre d'escampette malgré les nombreuses tentatives, dont une de Vincenzo Nibali à 130 kilomètres, qui a secoué le peloton. Quelques instants après cette attaque du Requin de Messine, Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling), Ben O’Connor (NTT Pro Cycling) et Eduardo Sepulveda (Movistar) ont lancé la "bonne échappée". Ils ont vu revenir Jonathan Castroviejo (Ineos Grenadiers), Larry Warbasse (AG2R La Mondiale), Giovanni Visconti (Vini Zabù - KTM) et Kilian Frankiny (Groupama-FDJ) mais surtout Mikkel Bjerg (UAE-Team Emirates) après une trentaine de kilomètres de chasse-patate.

Huit hommes en tête, 4000 mètres de dénivelé et un top 10 qui a des fourmis dans les jambes à n'en plus finir. Tous ces ingrédients nécessaires à une étape explosive ont laissé croire que celle-ci le serait. Malheureusement, aucune équipe présente au départ de ce 103e Giro n’a eu les capacités de prendre la course à son compte, comme les Jumbo-Visma ont pu le faire sur les routes du Tour. L’écart entre les hommes de tête et le peloton a longtemps oscillé entre 2 minutes 30 et 4 minutes jusqu’au moment où la Trek-Segafredo a abandonné la poursuite dans la vallée qui amenait les coureurs au pied de la montée de Roccaraso.

A cet instant, l'échappée a compris que le vainqueur de l'étape, était bien au sein de ce groupe. Et le plus malin a réussi à s’imposer : Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling). Le Portugais a suivi tous les coups sans faire d’efforts superflus. La deuxième victoire de sa carrière après le titre de champion du Portugal sur route.

Cette 9e étape a aussi permis de tirer quelques enseignements. Tout d’abord, comme depuis le départ de ce Tour d’Italie à Monreal, on a la preuve qu’aucune équipe n’a les capacités d’imprimer son rythme. Astana est orpheline de Miguel Angel Lopez et Aleksandr Vlasov qui ont tous les deux abandonné, tandis que les formations Trek-Segafredo, Jumbo-Visma et Sunweb n’ont pas d’équipiers assez forts en montagne pour faire basculer la course. Ce qui amène un deuxième point récurrent lors de cette première semaine : une course décousue.

Comme lors de l’étape de l’Etna il y a quelques jours, les équipes qui ont le plus roulé en tête de peloton aujourd’hui, ont été celles qui ont le moins pesé sur la fin de l’étape. Nibali a demandé à ses coéquipiers de maintenir un tempo dans les premiers kilomètres de la montée finale vers Roccaraso avant de s’effondrer dans les derniers hectomètres de la course. La Deceuninck-Quick Step a quant à elle mené la chasse durant la majeure partie de l’étape, et c’est finalement Joao Almeida qui a perdu le plus de temps parmi les favoris.

Alors que les coureurs bénéficieront d’une journée de repos ce lundi, tout reste à faire. Les cinq premiers du classement général sont dans la même minute (1er : Almeida, 2e : Kelderman à 30 sec, 3e : Bilbao à 39 sec, 4e : Pozzovivo à 53 sec, 5e : Nibali à 57 sec). Quant à Joao Almeida (Deceuninck-Quick Step), le Portugais a réussi à conserver son maillot rose de leader durant six étapes et devance désormais Wilco Kelderman (Sunweb) et Pello Bilbao (Bahrain-McLaren) sur le podium provisoire. Sept autres coureurs se tiennent en embuscade (Fuglsang, Vanhoucke, Konrad, Hindley, Majka, Kruisjwijk et Masnada). Tous les favoris ont connu une baisse de régime durant cette première semaine.