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Giro 2021 - Sans Thibaut Pinot, la Groupama-FDJ revoit ses ambitions et son approche

Laurent Vergne

Mis à jour 06/05/2021 à 19:36 GMT+2

TOUR D'ITALIE 2021 - L'équipe Groupama-FDJ avait vécu un Giro formidable l'an passé avec un Arnaud Démare faisant feu de tout bois : quatre étapes gagnées et le classement par points à l'arrivée. Cette année, l'équipe comptait miser sur Thibaut Pinot et viser le général. Le forfait de son leader, toujours diminué, a radicalement changé les plans : moins d'ambitions, mais plus de liberté.

Rudy Molard et Thibaut Pinot.

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas vraiment ce qu'ils avaient imaginé. Ou espéré. Pour ce 104e Tour d'Italie, le plan de bataille des hommes de la Groupama-FDJ se voulait ambitieux. La formation française devait se ranger derrière son leader, Thibaut Pinot, et viser avec lui les hauteurs du classement général.
La suite, on la connaît. Huit mois après son douloureux abandon sur le Tour de France, le Franc-Comtois n'a toujours pas récupéré physiquement. Son dos le fait encore souffrir, au point de mettre en cause la suite de sa carrière. Pinot a renoncé au Giro, la mort dans l'âme, et chez Groupama, l'histoire à écrire n'est plus la même.
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Thibaut Pinot : "Un tournant dans ma carrière"

Aucune des trois têtes d'affiche de l'équipe de Marc Madiot n'est présente en Italie. Pas de Pinot, donc, et pas davantage de David Gaudu, l'homme qui monte, ou d'Arnaud Démare. Le directeur sportif Philippe Mauduit, chargé de la gestion sportive sur ce Giro, résume la situation, entre réalisme et espoir : "Ça ne sera pas un Giro facile mais nous pouvons vivre de belles choses avec ce groupe !"

Molard : "Ce Giro, je l'ai dans la tête depuis cet hiver"

Un groupe qui va s'articuler autour d'un leader principal, Rudy Molard. A 31 ans, le grimpeur rhodanien se retrouve propulsé tête d'affiche, mais sans que les exigences soient aussi élevées, bien sûr, qu'elles ne l'auraient été pour un Pinot ou un Gaudu. Il est d'une fiabilité à toute épreuve : en dix participations à des grands Tours, dont un Giro en 2017, il a toujours vu la ligne d'arrivée finale. Mais il n'a fini qu'une seule fois dans le Top 20. C'était lors de la Vuelta 2018, achevée à la 14e place. Cette année-là, il avait même porté à quatre reprises le maillot rouge. Un tel bilan serait inespéré sur ce Tour d'Italie.
Au moins, le concernant, ne s'agit-il pas d'un objectif de dernière minute après le forfait de Thibaut Pinot. "Ce Giro, je l'ai dans la tête depuis cet hiver, c’est mon fil rouge, assure-t-il. C'est un gros défi pour moi, c’est la première fois que j’ai l’opportunité de me tester sur le classement d’un Grand Tour." Rudy Molard fera de son mieux, avec, en tête, l'idée de briller pour lui mais aussi pour le grand absent : "On a envie de bien faire, avec une pensée pour Thibaut, on sait que ça a été un crève-cœur pour lui de renoncer à la course."
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Rudy Molard (Groupama - FDJ) lors du Tour des Alpes-Maritimes en février 2021.

Crédit: Getty Images

Plus que de leader, Philippe Mauduit préfère parler de "coureur protégé" à propos de Molard. Une façon de ne pas faire peser sur lui une pression excessive. Pour lui comme pour les autres, un maître-mot : li-ber-té. Mais avec, en plus, pour lui, une forme d'obligation : "Il va se focaliser sur les étapes qui lui conviennent mais je ne veux pas qu’il délaisse le général, je sais qu’il a la capacité de s’accrocher tous les jours." "Je vais garder un œil sur le général", glisse l'intéressé en guise de confirmation.

Reichenbach en capitaine de route

Autour de Rudy Molard, l'équipe est globalement inexpérimentée et plutôt jeune. Lars Van den Berg (22 ans) va disputer sa première course de trois semaines. Attila Valter (22 ans également) n'a qu'un Giro dans les pattes, mais il s'était bien débrouillé l'an dernier. Romain Seigle (26 ans), va le découvrir après deux participations à la Vuelta.
Le capitaine de route Sébastien Reichenbach aura donc un rôle capital. Le Suisse, 15e du Tour d'Italie en 2017, n'y a plus remis les pieds depuis trois ans. Il devra veiller sur la troupe, mais lui aussi aura l'occasion de jouer sa carte. "Je sais comment aborder un Grand Tour et comment gérer la récupération, dit-il. Je pense être dans une forme ascendante et j’espère pouvoir jouer de belles étapes en particulier en deuxième partie de Giro. "
Sans grand leader incontournable, sans sprinter pour chasser les étapes comme avec Arnaud Démare, qui avait levé quatre fois les bras en octobre dernier avant de ramener le maillot cyclamen à Milan, la Groupama-FDJ s'avance donc sans ambition démesurée mais sans pression.
"Je veux voir une équipe combative, qui va de l’avant et qui prend des risques dans les échappées pour aller jouer des victoires d’étape, plaide Mauduit. Chaque coureur a énormément à apporter au groupe. Nous avons des jeunes qui sont le futur de notre équipe, des coureurs d’expérience qui sont indispensables sur un Grand Tour, des grimpeurs qui peuvent briller sur ce parcours difficile et des rouleurs pour les épauler. Tous auront leur chance." Une incantation, au moins autant qu'une promesse.
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