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Tour d'Italie - Bernal favori numéro un, Bardet, Strade Bianche, Zoncolan... le Giro en 9 questions

Christophe Gaudot

Mis à jour 08/05/2021 à 10:03 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Ce samedi à Turin s'élance le 104e Giro de l'histoire. Après le succès surprise de Tao Geoghegan Hart en 2020, qui se parera de rose à Milan dans trois semaines ? D'Egan Bernal, favori numéro un, à Romain Bardet en passant par les attendus Strade Bianche et Zoncolan, voici les 9 questions que l'on se pose avant le départ.

Egan Bernal sur les Strade Bianche 2021

Crédit: Getty Images

Qui est le favori numéro un ?

Difficile à dire avec le plateau très éclectique de ce 104e Tour d'Italie. Dans un monde où 2020 n'aurait pas existé, Egan Bernal ferait figure d'épouvantail après une année 2019 couronnée d'un premier Tour de France. Oui mais 2020 et des problèmes de dos sont passés par là. Néanmoins, Bernal a retrouvé de sa superbe en 2021 (3e des Strade Bianche, 4e de Tirreno-Adriatico). Le Colombien a le droit de revendiquer le statut de favori.
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Fritsch : "Bernal n'est pas là pour rien, c'est un grand tour qui lui correspond"

Qui d'autre ? Simon Yates vient de remporter le Tour des Alpes et est le seul, avec Bernal et Nibali, à avoir déjà triomphé d'un Grand Tour. C'était la Vuelta 2018 pour le Britannique qui n'a pas confirmé depuis (8e du Giro et 49e du Tour en 2019). Pour le reste, on ne sous-estimera évidemment pas Mikel Landa, Aleksander Vlasov, Joao Almeida, Remco Evenepoel, Marc Soler, Hugh Carthy ou Romain Bardet mais aucun parmi cette liste ne peut se voir en favori unique.

Quelle est l'étape-reine ?

Le Monte Zoncolan est un nom qui fait peur en Italie, tout comme le Colle delle Finestre ou le Stelvio mais le parcours qui y mènera sur la 14e étape n'est pas semé d'embûches et c'est à une course de côte à laquelle nous assisterons. Le match se joue donc entre la 11e et la 16e étape sur deux profils très différents.
La première, c'est celle des Strade Bianche. Onze ans après le succès de Cadel Evans, les organisateurs ont doublé le nombre de kilomètres de routes blanches (35), tous dans les 70 dernières bornes de l'étape. Le tout avec plus de 2 000 mètres de dénivelé positif.
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Le profil de la 11e étape : Un parfum de Strade Bianche sur le Giro

La seconde est plus "classique" mais n'en sera pas plus facile. De Sacile à Cortina d'Ampezzo, il faudra avaler plus de 5 000 m de dénivelé positif et passer trois fois au-dessus des 2 000 m d'altitude avant une redescente vers la station de sports d'hivers et une arrivée en faux-plat montant sur des pavés.

38 km de chrono, un niveau anormalement bas pour le Giro ?

Disons-le tout de suite, oui c'est rare. Ces dernières années, le Tour d'Italie avait réduit sa portion d'effort solitaire mais il affichait des chiffres autrement plus importants : 64 km en 2020, 69 en 2019, 43 en 2018, 69 en 2017, 50 en 2016 et même 74 en 2013. Il faut en fait remonter à 2012 et les 36 kilomètres de contre-la-montre pour voir un chiffre si peu élevé mais cette année-là, il y a avait aussi au programme un chrono par équipes de 33 kilomètres, ce qui avait permis, entre autres, à Ryder Hesjedal de triompher à la surprise générale.

13 Français au départ, quelles ambitions ?

Malgré la présence de trois équipes françaises, le contingent tricolore reste dans la moyenne de ces dernières années. La "faute" à une Cofidis à l'accent très italien (4 sur 8) et à une Groupama-FDJ amputée de Thibaut Pinot et très internationale (3 Français "seulement"). Reste que l'escouade venue de l'Hexagone a de quoi nourrir de belles ambitions, à commencer par Romain Bardet évidemment.
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Fritsch : "Samedi, Rémi Cavagna va s'élancer pour aller chercher le maillot rose"

L'Auvergnat a changé d'équipe et de programme pour 2021. Son long séjour au Volcan Teide a porté ses fruits au Tour des Alpes (9e du général) mais Bardet en revenait juste. Avec un peu de récupération supplémentaire, il pourrait bien être un animateur des étapes montagneuses de ce Tour d'Italie. Clément Champoussin, Rudy Molard, Nicolas Edet ou Geoffrey Bouchard, meilleur grimpeur de la Vuelta 2019, viseront eux les échappées. Quant à Rémi Cavagna, il rêve de maillot rose samedi à l'issue du contre-la-montre.

Ewan ou Sagan, match à deux pour le maillot cyclamen ?

Peter Sagan se retrouve-t-il dans la même situation qu'en 2020 ? Possible. Candidat logique au maillot cyclamen, celui des points, au vue de sa polyvalence, le Slovaque avait dû se battre avec le sprinteur en forme du moment, Arnaud Démare, qui l'avait finalement emporté (en plus de ses quatre étapes).
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La magie Sagan opère encore : son sprint victorieux en vidéo

Mais le Caleb Ewan de 2021 n'est pas celui de 2020 et l'Australien n'a gagné qu'une fois depuis janvier, soit une de moins que Sagan. Reste que dans le cadre d'un sprint massif pur, Ewan part favori face à Sagan et les autres. Tim Merlier (Alpecin-Fénix) a gagné trois fois en 2021 mais face à une faible concurrence et les autres (Gaviria, Viviani, Nizzolo) sont loin de leur meilleur niveau.

Où en sont les surprises du Giro 2020 ?

Tao Geoghegan Hart, Jay Hindley, Wilco Kelderman, Joao Almeida. Bien malin, et sans doute très riche, celui qui avait parié sur ce top 4 du Giro 2020 avant le départ. Parmi ce quatuor, deux, Geoghegan Hart et Kelderman ne seront pas présents pour l'édition 2021.
Pour Jay Hindley et Joao Almeida, la donne est différente. Les deux sont au départ et peuvent avoir des ambitions. Plus le Portugais (3e de l'UAE Tour, 6e de Tirreno, 7e en Catalogne) que l'Australien qui peine en 2021 (18e de Paris-Nice et abandon en Catalogne et au Tour des Alpes). Pour l'un comme l'autre, il faudra aussi faire avec un autre leader dans l'équipe. Romain Bardet a promis qu'il aiderait Hindley mais pourrait bien être le plus fort des deux et Almeida, qui quittera Deceuninck en fin de saison, aura Remco Evenepoel à ses côtés.

Qui pour être la surprise en 2021 ?

On l'a dit, le plateau du Giro, bien que solide, n'est pas exceptionnel cette année. Aussi, des surprises peuvent encore avoir lieu surtout si la malchance condamne les favoris comme en 2020. Aucun de ceux cités plus haut ne peut être considéré comme tel, sauf à voir un Almeida ou un Hindley finir en rose à Milan.
On citera plutôt Aleksander Vlasov. Les résultats du Russe parlent pour lui depuis la saison dernière et sa 12e place sur la Vuelta était déjà une belle promesse. Excellent grimpeur, le leader d'Astana a la gueule de l'empêcheur de tourner en rond. Dans le même genre, George Bennett (Jumbo-Visma) a un coup à jouer alors que tous les autres leaders des jaune et noir sont absents. Enfin Marc Soler doit à Movistar un résultat un peu plus probant que sa 9e place sur la Vuelta 2018.
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Aleksander Vlasov

Crédit: AFP

Le Zoncolan, vraiment décisif ?

Ce sera à n'en pas douter l'un des moments importants de ce Tour d'Italie. Sur les pentes du Zoncolan, tout peut se passer, on peut gagner le Giro, comme le perdre. Ses 14 kilomètres, sa pente moyenne à 8,5%, ses trois derniers kilomètres à 12% et le passage à 27% près de l'arrivée sont autant de raisons de le craindre pour Bernal, Bardet, Vlasov, Yates et les autres.
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Le profil de la 14e étape : Le mythique Zoncolan au menu

Oui mais, serait-on tenté de dire. Emprunté pour la première fois en 2003, le Zoncolan sera grimpé pour la 7e fois en 2021 et n'a réellement été décisif… qu'à une seule reprise. En 2010, repoussé à près de huit minutes d'Arroyo, maillot rose au soir de la 14e étape, et devancé par tous ses adversaires (Porte, Sastre, Wiggins, Nibali, Vinokourov et Evans), Basso s'était imposé au sommet reprenant du temps à tout le monde pour finalement aller s'imposer à Milan une semaine plus tard.

Martin, Gallopin ou Mollema, qui pour compléter sa trilogie sur les Grands Tours ?

Peter Sagan fut le 100e, Ion Izagirre le 101e, qui sera le 102e coureur à remporter une étape sur chacun des trois grands tours ? Seuls trois hommes sont en lice sur ce Giro : Dan Martin, Tony Gallopin et Bauke Mollema.
Malheureusement pour Gallopin (AG2R-Citroën), il est sans doute le moins bien placé des trois pour conclure la trilogie. Ses belles années sont derrière lui et ce serait une vraie (belle) surprise de le voir gagner. Il est d'ailleurs celui dont le dernier succès, sur la Vuelta 2018, remonte au plus loin. Martin a gagné sur le Tour d'Espagne 2020 et Mollema au Trofeo Laigueglia en début de saison. On mettrait d'ailleurs une pièce sur ce dernier.
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