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Tour de France femmes 2022 - 7e étape - Annemiek Van Vleuten, seule sur sa planète : "C’est une machine, c’est un ovni"

Vincent Roussel

Mis à jour 30/07/2022 à 20:48 GMT+2

TOUR DE FRANCE FEMMES - Annemiek Van Vleuten a réalisé un gros coup de force lors de la 7e étape entre Sélestat et Le Markstein, ce samedi. Large vainqueure de cette première étape montagneuse, celle qui est arrivée malade a raconté ses longs jours de calvaire et cet appétit qui s’est peu à peu aiguisé, à mesure que la compétition s’élevait dans la Grande Boucle.

La machine Van Vleuten s'est réveillée, Vos impuissante : le résumé de la 7e étape

Parfois, certaines attitudes en disent plus que tous les mots. Il suffisait de voir Annemiek Van Vleuten répondre aux questions de la presse après la 7e étape. Une course remportée d’une main de maître. Transpirante, certes, elle était tout sourire, n’hésitant pas à blaguer. Sa plus féroce rivale du jour, la Néerlandaise de SD Worx Demi Vollering, avec laquelle elle avait emmenée la première échappée de cette étape de 127 kilomètres de long ralliant Sélestat à Le Markstein, était haletante, au bord des larmes, clairement exténuée, "totalement vidée".
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Van Vleuten : "Après 6 jours à survivre, je voulais faire les plus gros écarts possible"

Un simple aperçu du matelas que possédait, sur cette étape, la récente vainqueure du Giro sur la concurrence. "Je me suis battue si fort, mais je ne suis pas assez forte pour le moment, a poursuivi Vollering. Si j’avais été capable de tenir un peu plus longtemps… Mais je ne pouvais pas. Quand je l’ai vu (Van Vleuten) surgir devant, je m’attendais à ce qu’elle fasse quelque chose, j’étais prête, j’espérais tenir un peu plus longtemps mais ça n’a pas été le cas", a-t-elle raconté, comme pour s’incliner devant une adversaire beaucoup trop féroce pour le reste du peloton.
"Elle est un peu sur une autre planète par rapport à nous", complétait la Française Evita Muzic (FDJ) 9e de cette étape avec, excusez du peu, 8 minutes et 27 secondes de plus au compteur qu’"AVV". "Elle est vraiment impressionnante. Quand on a entendu (à la radio) qu’on avait 6 minutes de retard alors qu’on roulait quand même bien, on s’est dit qu’elle était vraiment au-dessus", a renchéri Juliette Labous (DSM), désormais 4e du général. "C’est une machine, c’est un ovni, elle vient d’une autre planète", a rajouté Iris Slappendel, ancienne coéquipière de Van Vleuten, désormais consultante pour Eurosport et qui a pu suivre la performance majuscule de la coureuse de 39 ans à moto.
J'étais si malade..
La principale intéressée, elle, était en lévitation, et un peu dans son monde, en effet : "Si je réalise ce que je viens de faire ? Pas vraiment, a-t-elle répondu au micro d’Eurosport. C’est les montagnes russes, j’étais si malade, et là, gagner ici comme ça, c’est incroyable. C’est aussi magnifique de finir seule cette étape". Car l’éclatante victoire de la médaillée d’or du contre-la-montre à Tokyo contraste avec la semaine, beaucoup plus banale, que l’immense championne a vécu jusqu’ici.
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Juliette Labous : "J'aimerais bien être malade comme van Vleuten"

Et pour cause, au sortir d’un Giro déjà éprouvant, elle était arrivée dans l’Hexagone victime de problèmes intestinaux "incapable de boire et de manger". En souffrance, elle a tout de même su limiter la casse lors des 5 premières étapes (21e, puis 29e, puis 30e, puis 13e, puis 22e), n’attaquant ces deux derniers jours de montagne dans les Vosges qu’avec 1 minute et 28 secondes de retard au général.
Alors qu’elle avait déjà montré des signes de rémission hier, elle a donc profité de ces conditions qu’elle affectionne pour placer un coup d’accélérateur implacable, comme elle l'a reconnu : "Cette étape était taillée pour moi, je me suis entraînée comme une folle pour ce genre d’étapes, qui me conviennent parfaitement". "J’aimerais bien être malade comme elle l’est (rires) !", relevait, plus taquine que jalouse, la Française Labous.
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Le moment où tout a basculé : l'attaque décisive de Van Vleuten sur Vollering

"Je devais prendre ma chance, parce que j’étais derrière (au classement), a enchaîné celle qui prendra sa retraite à la fin de l’année 2023. Mon style c’est d’attaquer, et de ne pas attendre le dernier moment. J’avais fait une reconnaissance de l’étape, et j’avais vu que le Petit Ballon était une montée difficile. Après 6 jours à survivre, je voulais faire les plus gros écarts possibles".

Une folle envie de maillot jaune

Van Vleuten a parfaitement rempli sa mission, mettant ainsi 24 minutes dans la musette à l'ex-détentrice du maillot jaune et double vainqueure d'étape, Marianne Vos, et reléguant Vollering, Niewiadoma, Labous et Ludwig à plus de 3 minutes au classement général.
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Le débat des RP : Labous peut-elle finir sur le podium ?

Alors qu’elle ambitionne de réaliser cette année un impressionnant triplé Giro-Tour-Vuelta, elle a reconnu que, la compétition aidant, elle s’est aiguisée les dents pour arracher la tunique la plus connue dans le monde à ses concurrentes : "Pour moi, au départ, le maillot jaune c’était plutôt quelque chose qui était réservée aux garçons, donc je n’avais pas de rapport spécial avec. Et puis j’ai vu Marianne Vos avec et… (elle sourit). Donc oui je dois dire que c’est une belle victoire".
Ce 93e succès en pro ne garantit en rien à la double vainqueure des Strade Bianche, de Liège-Bastogne-Liège ou du Tour des Flandres de finir en tête, ce dimanche, au bout des 123 kilomètres entre Lure et la Super Planche des Belles Filles (étape à suivre en DIRECT commenté sur Eurosport). Mais après sa démonstration au Markstein, Van Vleuten a fait passer un sacré message à ses adversaires : qui pourra se montrer plus glouton qu'elle pour lui prendre la plus haute marche du podium ?
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Annemiek van Vleuten - Tour de France Femmes

Crédit: Getty Images

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