Sommet dans les Alpes

Le crescendo alpin se poursuit. Ville-départ en 2008, Pinerolo gagne aujourd'hui ses galons de ville-arrivée. Ce sera la seule incursion du Tour à l'étranger cette année, tout près de la frontière française. La route monte, souvent, mais surtout, elle descend. Une fois franchis les cols de Montgenèvre (2e catégorie) et Sestrières (1re catégorie), les coureurs devront effectuer une descente de… 45 kilomètres avant de rejoindre le pied de la dernière difficulté du jour, la côte de Pramartino (2e catégorie, 6,7 km à 6%). Celle-ci offre une pente très irrégulière, avec un kilomètre à 11% et un autre à 2.5%. Mais son sommet n'étant situé qu'à 8 kilomètres de l'arrivée à Pinerolo, on pourrait voir un favori placer une attaque pour tenter de grappiller quelques précieuses secondes.

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Le Tour 2011 va se jouer lors des trois journées qui précèdent l'arrivée sur les Champs-Elysées. Et la première d'entre elles est sans doute, aussi, la plus redoutable. Avec celle de Luz-Ardiden, cette 18e étape est même probablement l'étape reine de cette 98e édition. Avec trois ascensions hors catégorie, elle se situe même un cran au-dessus du rendez-vous phare des Pyrénées. Le col d'Agnel, d'abord, point culminant du Tour (2704m). Une ascension interminable (23,7 km) dont les huit derniers kilomètres sont à près de 10% de moyenne. Il est emprunté pour la première fois dans ce sens sur le Tour. Ensuite, place à deux mythes: l'Izoard et sa légendaire Casse déserte et, enfin, la montée finale du Galibier, via le marchepied du Lautaret. La montée est moins difficile de ce côté, mais elle est longue (23 km) et une fois le Lautaret franchi, la pente se fait plus sévère. Surtout, il s'agira de l'arrivée d'étape la plus haute de l'histoire du Tour de France, à 2645m d'altitude. Grand spectacle en perspective.

Dernière étape de montagne. Pas la plus simple. Pour en finir avec les Alpes, les organisateur sont choisi de proposer une étape extrêmement courte (109 km). On entrera donc dans le vif du sujet avec le Galibier, emprunté pour la deuxième fois en deux jours, histoire de célébrer dignement le centenaire de ce col sur la Grande Boucle. Mais il faudra cette fois l'escalader dans l'autre sens, plus exigeant. Il y a d'abord le Télégraphe en apéritif (11,8 km à 7%) puis, après une descente insignifiante de moins de 5 kilomètres le Galibier est là. Au total, ce sont donc 28,5 km de col qu'il faut avaler, quasiment en continu. Longue transition en descente pour rejoindre le Bourg-d'Oisans. A la sortie, place aux 21 virages de l'Alpe-d'Huez, autre mythe du massif alpin. Le Tour se jouera-t-il à l'Alpe, comme souvent quand les Alpes passent après les Pyrénées? C'est fort possible. Si ce n'est pas le cas, les derniers candidats au maillot jaune devront en avoir gardé (un peu) sous la pédale, pour le chrono grenoblois.

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Il aura donc fallu attendre la veille de l'arrivée à Paris pour trouver trace du premier chrono individuel. On ne peut pas dire que les grimpeurs soient défavorisés cette année… 42,5 kilomètres de contre-la-montre individuel, c'est tout de même peu, surtout après de telles batailles en montagne. Tout risque d'être joué, réduisant donc ce rendez-vous chronométrique à des enjeux annexes. On peut le regretter. Copie conforme du chrono du Dauphiné, le parcours est taillé pour les spécialistes, mais il n'est pas tout plat, loin de là. En fait, la route ne cesse de monter et de descendre, à l'exception des premiers et des derniers kilomètres. Deux bosses à signaler, une au km 9 (4km de montée à 5% de moyenne quand même), l'autre à mi-parcours (5km, à 4% environ). Sur ce tracé exigeant, il conviendra d'avoir de la puissance, mais aussi de la fraicheur, élément souvent déterminant après trois semaines de course.

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Moins de 100 kilomètres pour en finir. Cette ultime étape s'élance de Créteil. Les traditionnelles pitreries et parades du peloton seront donc réduites à leur plus simple expression avant d'entrer sur les Champs-Elysées, là où commence vraiment la course. Depuis 1975, sans compter le terrible dénouement du chrono de 1989, les Champs ont presque toujours vu un sprint, à de rares exceptions. On se souvient notamment de Bernard Hinault, maillot jaune, réglant son dauphin au général, Joop Zoetemelk, pour un duel fantastique et improbable en 1979. Imagine-t-on Contador et Andy Schleck se jouer la victoire au pied de l'Arc de Triomphe? Malheureusement, non. Le dernier à fausser compagnie aux sprinters fut Alexandre Vinokourov, parti en filou dans le dernier kilomètre en 2005. Mais les sprints seront sans doute moins nombreux que d'habitude vu le tracé de la première semaine. Les sprinters rescapés voudront donc sans doute en découdre une dernière fois.