John Degenkolb remporte l'étape, Greg Van Avermaet conserve son maillot jaune

Une journée complètement folle. Une journée qui a vu Richie Porte quitter la route du Tour après une chute précoce. Une journée qui a surtout consacré John Degenkolb, de retour au premier plan après des mois de galère. Victime d'un violent accident en janvier 2016, renversé par une voiture en Espagne, l'Allemand s'est imposé à Roubaix, lors de la 9e étape, dimanche. Une renaissance pour l'ancien vainqueur de Paris-Roubaix (2015), qui a devancé au sprint Greg Van Avermaet (BMC) et Yves Lampaert (Quick-Step). Dauphin de l’Allemand, le Belge a consolidé son maillot jaune. Peu épargné par la malchance, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) est parvenu à sauver les meubles à l’issue d’une étape dantesque.

Pour les favoris au général, c'était l'étape de tous les dangers. Et c'est finalement un spécialiste des classiques qui a visé dans le mille et qui s'en est le mieux sorti à l'issue des 15 secteurs pavés au menu. Troisième à Amiens samedi, Degenkolb a retrouvé ses jambes au meilleur des moments pour ouvrir son palmarès sur la Grande Boucle. L'épilogue de cette 9e étape s'est dessiné à 16km de l'arrivée. Quand Lampaert a attaqué dans le secteur 2, celui de Camphin-en-Pévèle, Van Avermaet de Degenkolb ont immédiatement pris la roue du champion de Belgique.

Derrière, ça n'a pas ou peu réagi. Et quelques kilomètres plus loin, on avait compris que la victoire se jouerait entre ce trio. Romain Bardet a bien tenté de revenir en accélérant à 12km de la ligne, mais le Français a de nouveau été touché par le sort. Ce dimanche, le leader d'AG2R-La Mondiale n'a pas été épargné par la malchance. Dès le premier secteur pavé, une crevaison de la roue arrière a stoppé l'élan de celui qui reste sur deux podiums au général. Bis repetita à 48km de l'arrivée et deuxième changement de vélo. D'abord avec Silvan Dillier, 2e de Paris-Roubaix cette année, puis avec Oliver Naesen, Bardet a pu compter sur ses courageux lieutenants pour revenir à chaque fois dans le groupe des favoris.

Un troisième et dernier incident a failli tout gâcher. Cette fois-ci, c'est à 6km du but que le Français a crevé de nouveau. Esseulé, Bardet a, cette fois-ci, bénéficié de l'aide de… la Movistar, qui roulait pour ramener Mikel Landa. Au courage, il a tout donné pour limiter les dégâts. Sur la ligne, ce ne sont que sept secondes qui ont été concédées par l'homme fort des Terre et Ciel. Vincent Lavenu peut pousser un ouf de soulagement. La catastrophe a été évitée.

Outre le Français, d'autres candidats du général ont souffert. Porte déjà. Comme en 2017, et après sa chute dans la descente du Mont du Chat, l'Australien de BMC a été contraint à l'abandon lors de la 9e étape. Chris Froome s'est fait une belle frayeur à 45km de l'arrivée. Un demi-soleil heureusement sans conséquence. Finalement, il n'y a que Rigoberto Uran qui fait la tête à l'arrivée. Le Colombien d'EF-Drapac a terminé à 1'28" de ses adversaires. Le voilà 22e du général à 2'53", juste derrière son compatriote Nairo Quintana (21e à 2'50").