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Tour de France - Ultime chance mais belle opportunité pour Quintana

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 03/07/2019 à 08:40 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Déjà monté à trois reprises sur le podium de la Grande Boucle, Nairo Quintana ne semble plus aussi aérien que par le passé. Pire, il déçoit sur les Grands Tours depuis deux ans, au point qu'ils sont encore peu à croire en lui. Pas même la Movistar. Mais le Tour 2019 et son parcours sur le papier taillé pour lui semblent idéaux pour le Colombien.

Nairo Quintana (Movistar)

Crédit: Getty Images

Nous sommes le 25 juillet 2015. Au soir de la 20e étape, Nairo Quintana comprend qu'il va devoir une nouvelle fois se contenter de la 2e place du Tour de France. Pourtant, à la suite d'un festival dans la montée de l'Alpe d'Huez, le Colombien a enfin fait trembler Christopher Froome et la Sky, alors pas si loin de tout perdre. A 25 ans, il semble alors le plus à même de vaincre les Sky et son sacre sur le Tour a presque quelque chose d'inéluctable, si tant est quelque chose le soit vraiment en cyclisme. Pourtant, il n'en sera plus jamais aussi près. Il va même s'en éloigner sérieusement.
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Nairo Quintana (Movistar)

Crédit: Getty Images

Que ce soit en 2016 (3e à 4'21''), en 2018 (10e) et encore plus en 2017 (12e), on n'a jamais senti Quintana en mesure de réellement se mêler à la lutte pour la victoire finale. Alors, oui, le Colombien n'a pas aidé au cours des trois dernières éditions, étant victime d'allergies dans les Alpes il y a trois ans et d'une chute dans les Pyrénées l'an dernier.
L'année 2017 est, elle, vraiment à mettre à part, avec une édition où la Movistar semblait axée théoriquement sur Valverde avec un Quintana épuisé par son Giro. Mais le Murcien est tombé d'entrée de jeu et le Colombien n'a jamais été en mesure de sauver le Tour de la formation espagnole.

Le Giro 2017, le tournant

Mais le fait est là. Après avoir pris la 2e place de ses deux premières Grandes Boucles, le natif de Combita n'a plus jamais fait aussi bien. Et, à 29 ans, Nairo Quintana ne possède plus ni la même aisance en montagne, ni le même crédit que lors de ses premières années. Il suffit d'entendre l'avis de Greg Lemond ("J'espère toujours qu'il soit un favori mais je pense qu'il ne remportera jamais le Tour de France" disait-il à Cyclingnews) ou de voir la composition de la Movistar pour le Tour pour s'en persuader.
Ce n'est pas un hasard si Anacona, seul Colombien de la présélection n'a pas été retenu. Ou que Carapaz, demandé par Quintana, a refusé de venir. On sent que la Movistar, directeurs sportifs comme coureurs, a de plus en plus de mal à croire en "Kingtana". En tout cas, plus assez pour en faire le leader indiscutable et indiscuté.
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Colombia's Nairo Quintana of team Movistar competes during the Individual time-trial between Monza and Milan on the last stage of the 100th Giro d'Italia, Tour of Italy, cycling race, on May 28, 2017 in Monza

Crédit: Getty Images

Surtout, on a l'impression que quelque chose s'est cassé pour le Colombien lors de sa défaite sur le Giro 2017. Maillot rose à la veille de l'arrivée, il en avait été destitué lors du chrono final de Milan par Tom Dumoulin. Non sans avoir alors montré son meilleur visage en montagne, avec une victoire au Blokckhaus par exemple. A cette époque, Quintana était encore considéré comme le meilleur grimpeur du peloton. Tout avait changé quelques semaines plus tard. Pour lui comme dans la vision des autres. D'ailleurs, il n'a pas gagné la moindre course par étapes depuis Tirreno-Adriatico, en mars 2017.

Tort de l'oublier sur un tel parcours

Pourtant, à l'heure de penser aux favoris de ce Tour de France 2019 plus ouvert que jamais, impossible d'oublier le nom du grimpeur colombien. Et difficile, même après ses deux années compliquées, de ne pas le mettre dans des positions assez élevées. Et pour cause. Même s'il n'en a plus gagné depuis plus deux ans et demi, le Colombien n'a qu'une seule fois quitté le top 10 des épreuves par étapes, à l'occasion d'un Tour 2017 dont on connait les circonstances particulières. Surtout, cette année, tout semble en place pour le voir briller de nouveau en juillet.
Les absences de Froome, Roglic et Dumoulin et l'inconnue qui entoure la condition de Thomas pourraient bien nous offrir une lutte assez rare entre purs grimpeurs, avec certes des talents en chrono qui différent. Mais la majorité des favoris sont des grimpeurs avant tout, à l'instar de Quintana, et, sur un parcours aussi montagneux et où l'altitude et la récupération devraient jouer un rôle majeur, le scénario est idéal pour le natif de Combita.
D'autant que, qu'il n'était clairement pas prêt sur le Dauphiné (9e), il s'était montré convaincant au printemps, étant le seul à résister à Bernal sur Paris-Nice (2e) avant de jouer - en vain - la gagne à coup de secondes sur le Tour de Catalogne (4e) face à Lopez, A.Yates et Bernal. Depuis qu'il s'est adjoint cette année les services de Michele Bartoli, Nairo Quintana a semblé de nouveau capable de gagner de grandes courses.
Sur la Course au Soleil, en mars, il avait même enfin montré une attitude digne d'un vainqueur du Tour de France, en fédérant même les Espagnols autour de lui et en attaquant de loin, chose qu'on lui a souvent reprochée. Mais une semaine n'en est pas trois. C'est bien en juillet, dans la plus grande course du monde que la Movistar l'attend et l'espère à pareille fête. Sans ça, il sera temps pour le Colombien d'aller voir ailleurs. Avec un crédit encore un peu plus mince.
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Nairo Quintana (Movistar) devant Egan Bernal (Sky) au sommet du Col de Turini, à l'arrivée de la 7e étape de Paris-Nice

Crédit: Getty Images

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