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Les débats du Tour : L'étape de dimanche est-elle l’étape-reine ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/09/2020 à 10:43 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2020 – Peter Sagan n’a pris que la 4e place à Lyon après avoir fait rouler toute la journée son équipe. La Bora-Hansgrohe n’en fait-elle pas trop pour ce Sagan-là ? La 15e étape est-elle l’étape-reine de ce Tour de France 2020 ? Et enfin, qui sera le premier à s’imposer au Grand Colombier sur le Tour de France ? On se pose ces questions dans les débats du Tour.

Le cadre majestueux du Grand Colombier.

Crédit: Getty Images

La Bora n’en fait-elle pas trop pour ce Sagan-là ?

  • Christophe Gaudot
Compliqué de répondre autre chose que oui à cette question. C'est dur à dire et c'est rare aussi mais Peter Sagan est extrêmement décevant dans ce Tour de France. Sans victoire d'étape, avec un seul podium, il peine à retrouver le niveau qui était le sien en 2019. Vainqueur à Colmar, il avait aussi effleuré le maillot jaune des doigts, seulement battu par Teunissen à Bruxelles. Mais depuis cette Grande Boucle 2019, Sagan a changé. Il n'a d'ailleurs pas gagné depuis.
Son équipe se démène pour lui. Le dévouement de ses coéquipiers est d'ailleurs à saluer de ce point de vue. Elle était venue avec des ambitions au général pour Buchmann, avec des coureurs capables de gagner des étapes comme Kämna et Schachmann par exemple mais tout ce beau monde n'hésite pas à se mettre à la planche pour Sagan. Le problème, c'est que ces hommes en ont font trop.
J'exclue Lavaur de l'équation, le Slovaque y avait été victime d'un saut de chaîne. Mais ce samedi à Lyon, Kämna a attaqué dans le final après avoir bossé en tête du peloton. N'aurait-il été pas plus judicieux de le conserver et d'avoir au moins deux cartes à jouer dans le final ? A trop courir après un énième maillot vert, la Bora-Hansgrohe pourrait repartir fanny de ce Tour, ça ne lui est plus arrivé depuis 2016.
  • Jean-Baptiste Duluc
Venu pour jouer le général avec Emmanuel Buchmann, qui a complètement explosé (25e à 52’48’’), la formation allemande s’est rabattue sur les étapes de montagne et sur son objectif de secours, le maillot vert du Slovaque. Mais n’avait pas pensé à la supériorité manifeste de Sam Bennett. Depuis le départ de la Grande Boucle, il est clair que l’Irlandais sera meilleur que le Slovaque lors des sprints massifs.
Sagan en a l’habitude (Kittel, Cavendish, Greipel l’étaient déjà), mais le triple champion du monde - 2015, 2016 et 2017 - a toujours su s’en sortir en briguant les étapes plus vallonées, comme l’étaient celles de Privas, de Lavaur ou de Lyon. Mais, cette fois, aucun succès et même pire, aucun podium pour le Slovaque sur celles-ci. Pourtant, Sagan n’a pas hésité à tenter des coups de force de loin pour piéger tous les gros sprinteurs, que ce soit à Lavaur ou à Lyon.
Mais il y a surtout perdu équipiers et énergie, au point ce samedi de se faire devancer par Mezgec et Consonni. Pas des cadors. Et, ça, c’est nouveau. Avant, à défaut d’être le meilleur des top sprinteurs, Sagan était au-dessus des autres. Pas cette année. Et son coup de force ressemble de plus en plus à aveu de faiblesse. Sagan ne se sent pas capable de s’imposer à la pédale et tente tout pour éviter un sprint et enfin accrocher une étape et de précieux points. Parce qu’il n’a pas le choix. Et la Bora-Hansgrohe non plus. Quitte à faire n’importe quoi, à l'image de l'étape de Lyon, où la Bora-Hansgrohe a beaucoup trop roulé dans les 50 derniers kilomètres, alors que Bennett s'était déjà relevé.
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Peter Sagan of Slovakia and Team Bora - Hansgrohe / during the 107th Tour de France 2020, Stage 7 a 168km stage from Millau to Lavaur / #TDF2020 / @LeTour / on September 04, 2020 in Lavaur, France

Crédit: Getty Images

Quel vainqueur au sommet du Grand Colombier ?

  • Christophe Gaudot
Le parcours de cette 16e étape a ceci de particulier qu'il est plat, ou presque, pendant près de 100 kilomètres avant de se cabrer sévèrement pour offrir un final terrible. L'échappée du jour aura bien du mal à se former et elle pourrait mêler grimpeurs et rouleurs. Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des situations pour que l'entente y soit au beau fixe. Derrière, je pense que Jumbo-Visma contrôlera avec une idée derrière la tête.
Vous l'aurez compris, je pense que la victoire va se jouer entre les prétendants au général. Sur la forme depuis les Pyrénées, la logique voudrait que j'opte pour Primoz Roglic, maillot jaune, ou son plus proche poursuivante, Tadej Pogacar. C'est ce que je vais faire. Selon moi, le Grand Colombier sera la terre d'une nouvelle bataille slovène et ce n'est pas la timide tentative d'Egan Bernal à Lyon qui va me faire changer d'avis. Je pense qu'il est l'heure pour Primoz Roglic de frapper un grand coup. Cette fois même Tadej Pogacar n'y résistera pas. Je ne l'imagine pas perdre pied en revanche je visualise très bien Roglic, maillot jaune sur le dos, lever les bras sur la ligne ce dimanche.
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Roglic était vraiment le plus fort : revivez sa victoire au sommet du Grand Colombier

  • Jean-Baptiste Duluc
Je vois mal les favoris ne pas se jouer la gagne au sommet du Grand Colombier. Il y aura forcément des équipes pour rouler derrière l’échappée, des formations qui n’auront pas la liberté de partir dans l’échappée mais que les favoris ne suivraient pas forcément dans la dernière ascension. Je pense notamment à Cofidis pour Guillaume Martin ou à la Movistar pour le duo Valverde-Mas. Seulement, si le peloton – ou ce qui en restera – aborde le pied du Grand Colombier avec un retard minimal sur l’échappée, cela attisera l’appétit des favoris, qui n’oublieront pas que ce Tour de France pourrait se jouer aux bonifications.
La récurrence avec laquelle revient le géant du Jura sur les routes de la Grande Boucle (4e fois après 2012, 2016 et 2017) tend aussi à en faire un futur col mythique du Tour de France. Gagner au sommet d’une ascension comme celle-ci, surtout pour la première arrivée de l’histoire à son sommet, c’est l’assurance de laisser une trace dans l’histoire de l’épreuve. Vainqueur au Semnoz et au col du Portet pour leurs premières apparitions sur le Tour, Nairo Quintana aime ce genre d’ascension et c’est pour ça, si je devais choisir un des Colombiens, que je privilégierais celui d’Arkèa-Samsic.
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Nairo Quintana sur les pentes de Peyresourde

Crédit: Getty Images

L'étape de dimanche est-elle l’étape-reine du Tour 2020 ?

  • Christophe Gaudot
Il reste sept étapes sur ce Tour de France 2020. Dans une semaine, les coureurs seront à Paris. Sur ces sept journées, cinq se feront en montagne. Pour attribuer, le titre honorifique d'étape-reine, le choix ne manque pas. Le mien se porte sur cette journée de Lyon au Grand Colombier.
Je sais que tout le monde attend le Col de la Loze avec impatience. Je sais aussi que cette 16e étape ne passera pas au-dessus des 2 000 mètres d'altitude. En revanche, le détail des pentes des trois difficultés du jour m'interpelle. Commençons par la Selle de Fromentel. Après six premiers kilomètres "roulants", les pourcentages ne passent que rarement en-dessous des 10% pour atteindre 22% proche du sommet !
La suite n'est pas mal non plus. Le Col de la Biche est court (6,9 km) mais très pentu (8,9%) et deux kilomètres affichent des pourcentages à deux chiffres. Certes au bas de la descente de la Biche, il y aura quinze kilomètres de vallée avant le Grand Colombier mais le dessert de cette journée promet énormément. Ce col m'inspire parce qu'il alterne passage difficile (entre 7 et 9%) et pourcentages effrayants (12% à deux reprises). A la veille de la journée de repos, j'attends énormément de cette étape jurassienne.
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Le profil de la 15e étape : Deux cols en apéritif, le Grand Colombier en dessert

  • Jean-Baptiste Duluc
L’étape-reine, non, car cela reste, à mon sens, ni l’étape la plus excitante (celle de la Roche-sur-Foron), ni la plus mythique (celle de Loze). En revanche, cette 15e étape est sans doute à mes yeux l’étape la plus importante de ce Tour de France 2020. Car, si la domination de Roglic, et plus globalement des Slovènes, est incontestable en montagne en cette première moitié de Tour de France, il ne faut pas non plus oublier que le Grand Colombier sera le premier VRAI long col de cette édition 2020.
Oui, les coureurs ont déjà franchi les Pyrnénées mais sans exploiter les longs cols comme le Tourmalet et l’Aubisque. Le Port de Balès était le plus long avec ses 11,7km, la même distance que la Luisette sur l’étape du Mont Aigoual et un peu plus que la Hourcère, vers Laruns. Au fait, les seuls vrais longs cols de montagne franchis jusqu’ici l’ont été loin de l’arrivée, lors de la 2e étape. Autant dire qu’ils n’ont pas été exploités le moins du monde. Le Grand Colombier, lui, le sera.
La hiérarchie du Tout était jusqu’ici celle de la courte montagne, souvent pentue, et cela favorisait Roglic. Ce n’est pas pour rien qu’il est le tenant de la Vuelta. Mais les coureurs arrivent sur le terrain de la haute et longue montagne, le terrain préféré des Colombiens qui ont clairement misé là-dessus dans leur chasse au maillot jaune. Une nouvelle domination de Roglic, ou de Pogacar, serait un énorme coup au moral des Bernal, Uran, Lopez et Quintana. Et à celui des suiveurs qui espèrent une lutte pour le maillot jaune autre qu’à deux.
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17km de montée, une pente irrégulière, des passages à 12% : le Grand Colombier, ce monstre

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