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Les débats du Tour : Qui est l'adversaire n°1 de Roglic ?Pinot doit-il faire une croix sur le Tour ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/09/2020 à 12:06 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2020 - Après huit étapes, Primoz Roglic occupe toujours le siège de favori de la Grande Boucle mais qui est le candidat numéro 1 pour l'en déloger ? Encore terriblement déçu, Thibaut Pinot doit-il faire une croix sur une victoire dans le Tour ? Romain Bardet, Guillaume Martin, lequel a le plus de chance de terminer sur le podium à Paris ? Ce sont nos débats du Tour.

Romain Bardet.

Crédit: Getty Images

Qui est le principal adversaire de Roglic ?

  • Jean-Baptiste Duluc
Vainqueur à Orcières-Merlette et serein sur la route de Loudenvielle, Primoz Roglic fait toujours autant office de grand favori à la victoire finale. Mais le Slovène va devoir sérieusement se méfier de Nairo Quintana. Depuis mars, le Colombien se pose en principal challenger du vainqueur de la dernière Vuelta, après son retour à son meilleur niveau. Son abandon sur la dernière étape du Dauphiné et sa chute à Nice avaient inquiété mais le leader d’Arkéa-Samsic s’est, sans aucun doute, rassuré ce samedi.
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Nairo Quintana sur les pentes de Peyresourde

Crédit: Getty Images

Il a clairement été le plus costaud avec Pogacar et Roglic, n’étant jamais mis en difficulté et se permettant même une attaque tranchante sur le sommet de Peyresourde. A 100% de ses capacités, Quintana est le meilleur grimpeur du monde et les Alpes lui offriront un superbe terrain de jeu, même si son équipe ne pourra pas vraiment le soutenir, surtout après la perte de Diego Rosa. Surtout, contrairement aux Slovènes, le Colombien sait ce que c’est de lutter pour le maillot jaune, et a l’expérience de la gagne sur le Tour (même s’il ne l’a jamais remporté). Et sa capacité de récupération n’est plus à prouver, là où de (légers) doutes peuvent entourer Roglic.
  • Christophe Gaudot
Gare à la vérité du moment sur le Tour et j'aurais tendance à dire, encore plus sur le Tour 2020, évidemment exceptionnel après plusieurs mois de confinement et une saison hachée par le Covid-19. Sur les pentes de Peyresourde, Tadej Pogacar évidemment et Nairo Quintana ont fait forte impression. Le premier a repris du temps à tout le monde quand le second a prouvé qu'il était au niveau de Roglic en montagne. Je persiste néanmoins à penser qu'Egan Bernal, certes loin d'être impressionnant ce samedi, est toujours l'un des deux favoris de la Grande Boucle et donc l'adversaire numéro un du Slovène.
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Egan Bernal et ses adversaires

Crédit: Getty Images

L'an dernier, après la première étape pyrénéenne, que Pinot avait remportée (les temps changent…), le Colombien pointait à près d'une minute d'un Geraint Thomas que beaucoup voyait doubler après son sacre de 2018. Le Gallois devait finalement montrer ses limites quand Bernal volait littéralement dans les Alpes. Je ne peux pas croire qu'Ineos s'est ratée, cette équipe a trop d'expérience, trop de compétences pour ça. Je rappelle d'ailleurs qu'elle n'a plus été battue sur le Tour, à la "régulière", depuis 2011. C'est une éternité. Roglic regrettera peut-être plus tard de ne pas avoir enfoncé un Bernal à la limite dans Peyresourde.

Pinot doit-il arrêter de viser la victoire sur le Tour ?

  • Christophe Gaudot
Non ! Pourquoi le devrait-il ? Parce qu'il a échoué, encore une fois trahi par son corps ? L'échec, Thibaut Pinot le connaît mieux que personne dans le peloton. Sur trois de ses quatre derniers Grands Tours (Giro 2018, Tour de France 2019 et 2020), il a pris le départ avec l'étiquette d'un vainqueur potentiel. Deux se sont soldés par un abandon, l'autre par une débâcle sur la première étape de haute montagne. Cette liste aurait de quoi en faire céder plus d'un. Contrairement à d'autres, j'estime le mental de Thibaut Pinot très solide.
Si une chose est fragile chez Pinot, c'est son physique. On peut penser qu'il y aura toujours un grain de sable pour venir gripper la machine. On peut aussi espérer qu'un jour les planètes s'aligneront. A 30 ans, Pinot est dans la force de l'âge. Certes une main suffit désormais pour compter ses chances de remporter la course qui le fait rêver. Et alors ? D'autres avant lui ont dû passer par la souffrance avant le bonheur. Pour n'en citer qu'un, j'invoquerais Luis Ocana, idole absolue de Marc Madiot, mentor de Thibaut Pinot. J'ose croire que l'histoire de Pinot sur le Tour n'est pas terminée. Peut-être ne remportera-t-il jamais le Tour mais je pense qu'il s'en voudrait de pas essayer encore.
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Thibaut Pinot : "Un tournant dans ma carrière"

  • Jean-Baptiste Duluc
Il faut toujours se méfier des décisions prises à chaud, sur le coup de la déception mais les mots de Thibaut Pinot à l’arrivée de cette 8e étape sonnente e clairement comme un adieu au Tour. Et, franchement, j’aurais presque envie de dire tant mieux. Son histoire avec la Grande Boucle a toujours été contrastée, au mieux, et c’est en dehors des routes du Tour qu’il s’est bien le plus sublimé, que ce soit sur le Giro, la Vuelta ou, surtout, sur les classiques. Car il ne faudrait pas penser qu’il n’y a que le Tour dans le cyclisme. D’autres coureurs se sont construits un formidable palmarès sans gagner la Grande Boucle.
A force de l’ériger en potentiel vainqueur du Tour, on aurait tendance à oublier que le Franc-Comtois n’a encore jamais (!) remporté la moindre course par étapes World Tour de sa carrière. A 30 ans, pour un coureur de son talent, ce n’est pas peu dire... En revanche, Pinot a montré de vraies prédispositions pour les classiques, à l’image de sa fin de saison 2018 (succès sur Milan-Turin et le Tour de Lombardie). Pourquoi dans ce cas ne pas le voir adopter un programme à la Valverde, avec les classiques ardennaises (qu’il n’a jamais faites), les Grands Tours pour les étapes - voire le général sur la Vuelta si tout va bien - et les classiques italiennes de fin de saison ? Le voir gagner Liège-Bastogne-Liège et la Lombardie aurait une classe folle. Et remplirait un peu plus un palmarès trop léger en World Tour.
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Martin ou Bardet, lequel peut terminer sur le podium à Paris ?

  • Jean-Baptiste Duluc
J’aimerais beaucoup me tromper mais je ne crois en aucun des deux pour accrocher le podium. Déjà à la limite dans Peyresourde, Romain Bardet s’inquiète de la santé de son genou, le genre de pépin physique qui finit toujours par se payer (cher). En grande forme, Guillaume Martin a lui toutes les raisons de croire en lui et en ses capacités à réaliser un grand Tour de France. Le grimpeur de la Cofidis est bluffant de facilité en montagne depuis un mois et je ne serais pas du tout étonné qu’il continue de jouer avec les meilleurs jusqu’à la fin de l’épreuve.
Alors pourquoi ne crois-je pas du tout en lui pour le podium ? Car, contrairement à récemment, cette Grande Boucle se terminera avec un chrono, certes en montée pour finir, de 36 kilomètres. Or, l’exercice solitaire est de loin le plus gros point faible du Tricolore, qui avait par exemple concédé 3'03'' à Julian Alapahilippe l’an dernier à Pau. Soit 1'12'' de plus qu’un Quintana en méforme ou 1’18’’ sur un Landa considéré pourtant comme un médiocre rouleur. C'est dire ! Voir Guillaume Martin sur le podium du Tour à l’aube de la 20e étape, j’y crois tout à fait. Sur les Champs-Elysées ? Beaucoup moins.
  • Christophe Gaudot
L'exceptionnelle forme du moment ou l'expérience ? Commençons par le commencement, entre Martin, impressionnant depuis plusieurs semaines, et Bardet, je choisis ce dernier. J'ai peur que son excellent début du Tour ne grise le leader de la Cofidis et qu'il le paye tôt ou tard. L'histoire récente de Romain Bardet sur le Tour avait mis fins aux espoirs de ses supporters quant à sa capacité d'y briller. Ceux-ci se sont-ils mis à rêver de nouveau ?
Après huit étapes, dont deux de moyenne montagne, une dans les bordures et une dernière dans les Pyrénées, Bardet occupe la 4e place à 11 secondes du maillot jaune. Un paletot qu'il veut aller chercher comme il l'a montré à l'arrivée à Loudenvielle. Si les qualités qui l'ont porté deux fois sur le podiums du Tour ne l'ont pas quitté, Bardet est un candidat naturel à la boîte. Ce serait un exploit et une énorme surprise, j'en conviens mais je n'exclus pas qu'il surprenne son monde comme vers Saint-Gervais en 2016. Tout ceci est évidemment soumis à une condition : que son genou meurtri ce samedi le laisse tranquille. Ce n'est pas une petite condition.
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Bardet : "Ce qui est inquiétant, c'est que j'ai vraiment mal au genou"

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