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Primoz Roglic : "Bernal le plus dangereux ? Pour le moment, c'est peut-être Pogacar le plus fort..."

Laurent Vergne

Mis à jour 06/09/2020 à 21:54 GMT+2

TOUR DE FRANCE – C'est fait. Primoz Roglic est en jaune. Pour la première fois de sa carrière, le Slovène de l'équipe Jumbo-Visma a pris la tête du classement général. C'était presque inéluctable, mais il est loin d'avoir assommé la course. De multiples menaces planent autour de lui, à commencer par le tenant du titre Egan Bernal. Mais aussi (mais surtout ?) son jeune compatriote Tadej Pogacar.

Primoz Roglic et Tadej Pogacar, le duo majeur du cyclisme slovène sur ce Tour 2020.

Crédit: Getty Images

On a presque envie de dire : "enfin". La prise de pouvoir de Primoz Roglic sur ce Tour de France apparaissait inéluctable. Elle n'était qu'une question de jours mais les jours passaient et le Slovène restait calé bien au chaud au classement général, une poignée de secondes derrière Julian Alaphilippe, d'abord, puis dans le sillage d'Adam Yates. Dimanche, lors du second opus pyrénéen, le décrochage naturel et attendu du Britannique a amené l'homme fort de la Jumbo-Visma à cette place qui l'attendait, sans que ce soit forcément réciproque.
Car Primoz Roglic ne courait pas spécialement après le maillot jaune. Pas si tôt, en tout cas. Maintenant qu'il l'a endossé, il en mesure pourtant déjà la portée. "C'est exceptionnel de porter ce maillot jaune, c'est un rêve pour toutes les personnes qui commencent un jour le cyclisme et pour tout coureur professionnel. C'est mon premier, c'est beau. C'est un honneur pour moi et mes équipiers", a-t-il soufflé à Laruns. Une terre promise pour lui, décidément. Il y a deux ans, il s'y imposait par-delà le Tourmalet et l'Aubisque. S'il lui a manqué une poignée de centimètres cette fois pour lever les bras, le maillot fait un joli lot de consolation.
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Primoz Roglic enfin en jaune.

Crédit: Getty Images

Lâcher la bride

On se demande d'ailleurs pourquoi Roglic rétropédalait à ce point devant ce qui semblait inéluctable. Eviter un surcroît de pression ? De stress ? Repousser le moment où la formation Jumbo-Visma devrait assumer tout le poids de la course ? Mais c'est déjà largement ce qu'elle fait depuis le départ de Nice, se comportant en patronne. "Pour la suite, ce ne sera pas très différent de ce qu'on a fait depuis le départ", a-t-il d'ailleurs convenu dimanche soir avant le transfert vers la Vendée, où il passera donc sa journée de repos dans la peau du patron.
S'il n'en fait pas des caisses avec ce maillot, c'est d'abord parce que son regard reste rivé vers les Champs-Elysées. C'est là qu'il veut être en jaune. Avant, c'est bien, un plaisir furtif mais finalement assez vain. "Rien de spécial n'était programmé aujourd'hui, on voulait juste rendre la course difficile", avoue-t-il.
Le temps était venu, selon lui, de lâcher la bride à ses équipiers. Mais pas pour le maillot jaune. Pour gagner l'étape : "Depuis quelques jours, j’avais presque besoin de retenir mes coéquipiers. Je leur ai dit que cette fois on pouvait aller se battre pour l’étape. L'équipe a fait un super travail tout au long de la journée, on s'est organisé pour jouer la victoire. J'aurais bien aimé gagner aujourd'hui..."
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Pas de faute et des bonifs, sa recette gagnante

Mission non accomplie, donc, puisque Pogacar lui a rendu la monnaie de sa pièce d'Orcières, où il avait devancé son jeune compatriote. "Tadej gagne finalement, mais ça reste une très belle journée pour nous", concède-t-il. Le maillot jaune, ce n'est pas si mal, tout compte fait.
S'il n'a commis aucune faute depuis le départ de Nice, Primoz Roglic doit une bonne part de ce maillot à cette force collective. Il n'a pas porté la moindre attaque pour l'heure. Ses équipiers, à l'image d'un Tom Dumoulin dont la position de lieutenant de luxe ne fait plus de doute, se chargent d'écrémer la concurrence.
Pour le reste, son avantage au classement général sur Egan Bernal, il le doit aux bonifications prises à Orcières, en haut de Marie Blanque ou à Laruns. Sa marge sur Pogacar, elle, provient du coup de bordure tarnais de vendredi. Roglic, lui, fait tout bien, sans en faire trop. Parce que "le Tour est encore long" et que les Jumbo-Visma "ont une mission, ramener le maillot jaune à Paris."
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Primoz Roglic fête sa prise de pouvoir sur le Tour avec son coéquipier Sepp Kuss.

Crédit: Getty Images

Avoir des yeux partout

Vu la faiblesse des écarts, et compte tenu du fait que sa supériorité à la pédale demeure à établir, l'ancien sauteur à skis n'a effectivement rien de garanti à ce jour. Mais il a tout de même de bonnes raisons d'être satisfait de son bilan provisoire. "Oui, je suis très heureux de ma position actuelle, bien sûr, avoue Roglic, mais (car il y a un mais) je n'oublie pas que beaucoup de choses peuvent se produire dans les deux semaines à venir. C’est juste le début du Tour."
Il devra avoir des yeux partout. Une paire sur Bernal, une autre sur Pogacar, voire, entre les deux, sur le quatuor Martin – Bardet – Quintana – Uran, intercalé entre le tenant du titre colombien et le jeune Slovène. Mais Bernal et Pogacar incarnent sans doute les deux principales menaces pour Primoz Roglic. Deux jeunes adversaires. Le premier est le tenant du titre, mais c'est peut-être le second que le leader des Jumbo citerait en premier aujourd'hui : "Bernal le plus dangereux ? Pour le moment, c'est peut-être Pogacar qui est le plus fort. Aujourd'hui, personne n'a été plus rapide que lui."
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Roglic : "Le maillot jaune, tout le monde en rêve"

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