Tour de France - 14e étape : Soren Kragh Andersen, quel numéro !

Une nouvelle démonstration tactique et la Sunweb a envoyé Søren Kragh Andersen à la victoire à Lyon. La formation néerlandaise a lancé deux banderilles, via Tiesj Benoot puis Marc Hirschi avant la bonne, celle du vainqueur de Paris-Tours 2018. Parti à trois kilomètres de l'arrivée après que la jonction a été faite avec un groupe comprenant notamment Julian Alaphilippe, Kragh Andersen a devancé de quelques secondes le peloton réglé par Luka Mezgec (Mitchelton-Scott) devant Simone Consonni (Cofidis). Déception pour Peter Sagan, seulement 4e après avoir fait travailler son équipe toute la journée.

La donne avait été annoncée depuis l'officialisation du parcours du Tour 2020 : bien malin qui pouvait déchiffrer à l'avance le scénario de cette 14e étape. Il a fallu attendre la flamme rouge, quand Søren Kragh Andersen était à l'abri pour comprendre qu'il n'y aurait pas de sprint à Lyon. Christian Prudhomme avait parlé d'un final à la Milan-Sanremo, il avait raison. Les attaques se sont multipliées dans les dix derniers kilomètres. Ce qu'il n'avait, en revanche, peut-être, pas imaginé c'est que le peloton arriverait rincé dans la capitale des Gaules.

Comme elle l'avait fait de Millau à Lavaur, la Bora-Hansgrohe a, très tôt, entrepris d'éliminer Caleb Ewan et Sam Bennett, les adversaires principaux de Peter Sagan à la fois pour une victoire au sprint mais aussi dans la course au maillot vert pour le second. Le parcours s'y prêtait et le Col du Béal a été fatal à l'Irlandais. Son équipe, la Deceuninck-Quick Step, s'est un temps battue pour le faire revenir, ce qui a accentué encore le rythme dans le peloton, sans succès. Seulement quatrième du jour, encore trop juste au sprint, Sagan se consolera avec les 23 points récupérés sur Bennett pour le maillot vert. Son débours s'élève désormais à 43 unités.

Ce nouvel épisode de la guerre Bora-Deceuninck a été fatal aux attaquants du jour, Stefan Küng et Edward Theuns qui n'a pas pu suivre le rythme du Suisse de la Groupama-FDJ Lâché à 127 kilomètres de Lyon, le Belge a laissé son compagnon faire encore 45 bornes tout seul avant que la tête du peloton ne revienne sur lui. Il faut dire qu'à deux, puis seul, l'entreprise paraissait suicidaire. En début de journée, les deux fuyards ont cru avoir le soutien de deux Sunweb, Cees Bol et… Søren Kragh Andersen. Le Danois, intercalé avec son coéquipier a finalement estimé que ce n'était pas encore son heure.

Et il a bien fait ! Dans la Côte de la Duchère, la première des deux difficultés du final, Tiesj Benoot a donc allumé la première mèche, bientôt pris en chasse par… Kragh Andersen, décidément, et Valentin Madouas. Tout ce beau monde a été repris et contré par un Lennard Kämna déchaîné et revanchard. Rejoint par Thomas De Gendt et Julian Alaphilippe, l'Allemand croyait en sa bonne étoile mais il a finalement été, comme les autres, condamné par une tentative d'Egan Bernal !

Repoussé à près d'une minute au général, le Colombien a tenté de surprendre ses adversaires comme l'avait fait Thibaut Pinot à Saint-Etienne en 2019. Seulement cette fois les Jumbo-Visma veillaient. Il était alors temps pour la Sunweb d'envoyer la deuxième arme, et quelle arme, Marc Hirschi. Moins fort qu'à Sarran, le Suisse n'y arrivait cette fois pas. La prochaine attaque, celle de Soren Kragh Andersen, était finalement victorieuse. Sur le plat après les deux bosses censées animer le final. La touche finale d'une démonstration d'équipe parfaite.