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Tour de France 2020 - Egan Bernal entre absence de renoncement et aveu de faiblesse

Christophe Gaudot

Mis à jour 13/09/2020 à 11:38 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2020 - Discret au possible depuis le départ de Nice, Egan Bernal a attaqué dans le final de Lyon. Ce mouvement, là où on ne l'attendait pas traduit-il d'une motivation intacte ou d'une confiance en berne ? Au Grand Colombier, il ne pourra plus se cacher.

Egan Bernal (Ineos)

Crédit: Getty Images

Deux maigres attaques. Jusqu'ici, Egan Bernal nous rejoue son Tour de France 2019. En retrait à La Planche des Belles Filles, mieux mais battu par Pinot dans les Pyrénées, il avait éclaboussé les Pyrénées d'une classe qu'on lui découvrait alors. Seulement, 2020 ne semble, pour l'instant, pas devoir prendre la même trajectoire que 2019. Et ce n'est pas son attaque dans le final à Lyon ce samedi qui change grand-chose à l'impression générale laissée. Au contraire.
Est-ce Thibaut Pinot qui a inspiré Egan Bernal ? Plus dans le coup pour le général depuis une semaine déjà, le Français de la Groupama-FDJ semble encore présent. Au moins dans l'esprit de Bernal. A Lyon, le vainqueur sortant a tenté de rejouer la partition de Pinot vers Saint-Etienne l'an dernier.

Bernal court après la confiance

Le Français savait qu'Alaphilippe allait attaquer pour reprendre le maillot jaune ? Il s'est calé dans sa roue et a serré les dents quand celui-ci s'est dressé sur les pédales dans l'ultime difficulté de la 9e étape. Ce samedi à Lyon, chacun savait que le puncheur français serait à l'offensive alors Bernal a tenté de "faire une Pinot". Sans succès parce qu'il n'a pas le jump du Français et parce que la Jumbo-Visma le surveillait de près.
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Bernal a tenté de surprendre Roglic en répondant à Alaphilippe

De quoi cette attaque est-elle le témoin ? Repoussé à 59 secondes de Primoz Roglic, un retard loin d'être rédhibitoire avec cinq étapes de montagnes à disputer, l'unique leader d'Ineos a-t-il cherché à prouver qu'il était toujours prêt au combat ? "Ce n'était pas le plan mais je me sentais bien dans la dernière ascension. Je n'ai pas trop réfléchi et j'y suis allé", a-t-il seulement admis. Surprendre ses adversaires sur un terrain aussi "banal" que l'arrivée vers Lyon, ce n'est ni la marque du Colombien, ni celle d'Ineos. Alors quoi ? Bernal en est réduit à ça pour se montrer ? Au moment de son attaque, Wout Van Aert occupait la tête du peloton. Qui pensait-il surprendre ? Et surtout, croyait-il vraiment pouvoir rouler plus vite que le Belge sur ces pentes ? "J'ai aimé ça. Je pense que j'en avais besoin", a-t-il lâché, preuve qu'il court après le plaisir dans un Tour où il subit énormément.
Ce ne sont pas ces questions que le vainqueur sortant se pose après deux semaines de course mais à l'évidence il y a tempête sous un casque. Dans les Pyrénées, il s'était accroché, avait même tenté sa chance dans Marie-Blanque mais dans le Puy Mary il a cédé. Et ses déclarations d'après-course ne laissaient pas transparaitre d'optimisme. "Je me suis senti bien en fait, a-t-il assuré après avoir terminé 38 secondes derrière Roglic et Pogacar. J'ai essayé de faire de mon mieux mais ils étaient plus forts que moi".

Le Grand Colombier va donner une partie de la réponse

Résigné Egan Bernal ? "J'ai regardé mes chiffres et ce sont quasiment les meilleures de ma carrière. Si les autres sont meilleurs, je ne peux rien y faire", notait-il encore dans le Massif Central. Bernal a-t-il attaqué à Lyon par peur du lendemain ? Le lendemain c'est le Grand Colombier, là où sur le Tour de l'Ain, Roglic l'avait battu d'une courte tête (quatre secondes). La haute montagne, une arrivée au sommet, une pente irrégulière, autant d'atouts dans sa manche habituellement.
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Egan Bernal | Ineos Grenadiers

Crédit: Getty Images

En 2019, Bernal avait abordé les Alpes dans la peau d'un chasseur qui avait la meilleure équipe à son service en compagnie de Geraint Thomas. La donne a changé et le patron c'est Jumbo-Visma. Renverser Roglic et son escouade s'annonce compliqué pour tout le monde, Bernal compris. S'il ne bluffe pas et qu'il a effectivement été proche de son top physique vendredi, difficile de l'imaginer bouleverser le classement général. Ce n'est en tout pas à coup d'offensives timides sur des 4e catégories qu'il y parviendra. Bernal est attendu en haute montagne. Elle arrive et avec elle une partie de la vérité sur cette fin de Tour de France.
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17km de montée, une pente irrégulière, des passages à 12% : le Grand Colombier, ce monstre

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