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Tour de France 2020 - La haute montagne est déjà là : "Ça peut changer la troisième semaine"

Christophe Gaudot

Mis à jour 30/08/2020 à 10:16 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Autour de Nice, la Grande Boucle se frotte déjà à la haute montagne. Une nouveauté qui aura des conséquences sur les trois semaines de course et qui rend la gestion de la forme incertaine.

Egan Bernal dans le peloton du Tour de France 2020

Crédit: Getty Images

De la haute montagne dès le deuxième jour de course, jamais, depuis 1979 et l'étape empruntant le col de Menté et le col du Portillon dans les Pyrénées, le Tour de France n'avait offert à ses coureurs une entrée aussi copieuse. La Colmiane (1 500 m) et le Turini (1 607 m) ne sont pas des terreurs mais ils lancent une première semaine déjà montagneuse. Un changement qui nécessite une adaptation, qui ne va pas sans risque pour la suite des festivités, chez les leaders.
Deux passages au-dessus de 1 500 mètres seront franchis ce dimanche donc. Le Tour ne va pas s'arrêter en si bon chemin lors de cette entame : Orcières-Merlette sera la première arrivée en altitude mardi, la Lusette et le Mont Aigoual apparaîtront au menu jeudi. En six jours le Tour aura pris beaucoup de hauteur. Certains leaders auront déjà abandonné leurs rêves, qu'ils soient de succès ou de podium. Pour les autres, rien ne sera fait et rien ne sera rédhibitoire, à une condition.
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Le profil de la 2e étape : Trois cols au menu, la montagne arrive déjà !

Roglic est-il prêt trop tôt ?

Celle d'aborder cette première semaine avec une forme déjà solide. C'est là toute la difficulté de cette édition 2020. Sa troisième semaine, comme les Grands Tours en ont pris l'habitude, sera terrible, certes mais point de round d'observation de quelques jours, de premières étapes où les seuls pièges sont les chutes, et plus rarement les bordures.
"Cette année c'est un modèle à part, on a rarement eu une première semaine aussi dur. Si un athlète arrive 'trop prêt' avec un peu de fatigue et une première semaine difficile, il se peut qu'en troisième semaine il soit moins bien", souligne Fred Grappe, maître de la performance chez Groupama-FDJ. Ainsi, certains craignent, ou espèrent, que la forme étincelante d'un Primoz Roglic, aérien en août, soit le signe d'une montée en puissance trop précoce.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma)

Crédit: Eurosport

Le Slovène pourrait bien survoler la première semaine mais le payer plus tard, dans les Alpes par exemple, là où se jouera cette 107e édition. "Le piège est qu'il faudra être prêt tout de suite mais rester en forme trois semaines", poursuit Grappe. Les grandes manoeuvres ne sont pas à prévoir ce dimanche mais vers Orcières-Merlette mardi et plus encore au Mont Aigoual, via le terrible Col de la Lusette, certains pourraient tenter leur chance et ainsi piéger les autres qui auront tout misé sur la troisième.

Au pic de forme, la maladie guette

Jongler entre la difficulté du parcours, son état de forme, de fatigue, de stress n'est jamais aisé mais en distillant les difficultés tout au long des trois semaines et surtout en les faisant arriver précocement, ASO croit en une course de chamboule-tout. Au moment de tracer le parcours, ils n'en savaient rien mais les mois étranges que les coureurs viennent de passer et le décalage du Tour pourraient aussi jouer en leur faveur.
"Mon hypothèse est qu'il y aura des défaillances, juge Jean-Baptiste Quiclet, entraîneur de Romain Bardet. Tout le monde s'est préparé à armes égales mais il n'y a pas eu les compétitions qui ont donné de la résistance aux athlètes. Il y aura des retournements de situation en deuxième et troisième semaine du Tour".
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Thibaut Pinot

Crédit: Getty Images

Entre le sommet du Turini ce dimanche et la Planche des Belles Filles à la veille de l'arrivé, trois semaines se seront écoulées. Rester au sommet de sa forme, ou tout proche, pendant si longtemps n'est pas chose aisée. Mais surtout, flirter avec ses limites pendant une telle période ne va pas sans risque.
"Quand un coureur arrive au pic de sa forme, il est sur le fil du rasoir, très affûté. La performance est maximale mais ce n'est pas un état qu'on peut maintenir longtemps, analyse Samuel Bellenoue, entraîneur chez Cofidis. Ça demande beaucoup mentalement et physiquement et quand on pousse, la petite grippe, le petit rhume arrivent rapidement". Avec des conditions, potentiellement, moins chaudes et plus humides qu'en juillet, le risque existe.
Adversité, montagne précoce, forme à aiguiser ou maintenir, saisonnalité différente, les écueils, déjà nombreux en temp normal, se sont multipliés en cette année 2020. Il faudra être fort pour se sortir de tous les pièges mais attention à ne pas être en forme trop tôt… ou trop tard.
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