Tour de France - Soren Kragh Andersen refait le coup et s'offre une deuxième étape

Soren Kragh Andersen (Sunweb) a remis ça. Six jours après avoir piégé le peloton à Lyon pour remporter sa première victoire sur le Tour, le Danois s’est encore fait la belle ce vendredi pour s’imposer en solitaire à Champagnole. Ce n’est pas du peloton qu’il s’est extrait à 15 kilomètres de l’arrivée de la 19e étape. Mais d’un groupe de 12 échappés où figuraient la plupart des meilleurs sprinteurs, dont Peter Sagan et Sam Bennett, désormais quasiment assuré de remporter le maillot vert. Primoz Roglic, arrivé tranquillement dans le peloton à plus de 7 minutes, conserve le maillot jaune et son avance avant le chrono de la Planche des Belles Filles, dernier obstacle avant Paris.

Tous les scénarios étaient permis. Mais on n’imaginait sans doute pas celui-là. D’abord, le début d’étape a surpris puisque l’orgie d’échappés promise s’est finalement résumée au numéro d’un homme en solitaire : Rémi Cavagna. Les seuls poursuivants qui ont tenté de le rejoindre ont tous échoué, à l’image d’un quintet composé de Guillaume Martin. Le TGV de Clermont-Ferrand a bouclé tout seul la première heure de course à près de 51km/h de moyenne. Mais il n’a jamais pu compter plus de 2’55’’ d’avance

Il n’y avait qu’une petite côte de 4e catégorie ce vendredi, rien à avoir avec les Alpes dont les coureurs viennent de sortir, mais le final n’en était pas moins compliqué, rempli de petites bosses sur des routes sinueuses. Cela a d’abord inspiré Pierre Rolland et Benoît Cosnefroy, les premiers à ouvrir le feu à 51 kilomètres de l’arrivée. Rejoints par Luke Rowe, ils ont vite retrouvé Cavagna avant d’être eux-même repris par un peloton hors de contrôle. On s’est cru alors dans un final de classiques, et c’est finalement une logique si un groupe de Flahutes a fini par se détacher, à 30 bornes du but, sous l’initiative d’Oliver Naesen (AG2R La Mondiale).

Le Belge était accompagné de Rowe (Ineos), Devenyns, Stuyven, Van Avermaet, Trentin, Bauer, Mezgec, Arndt et Kragh Andersen. Mais aussi donc de Bennett, Sagan et Trentin, les trois premiers du classement par points. La formation Bora-Hansgrohe, qui contrôlait depuis le début de la journée, s’est logiquement relevée une fois son leader à l'avant Même chose pour la Sunweb, qui avait fait rouler Nicolas Roche toute la journée. C’était donc le bon coup. Il n’y avait plus grand monde pour rouler. Et les rares à filer en contre ont échoué à revenir, à l’image du trio de sprinteurs Coquard-Boasson Hagen-Hofstetter.

Une fois la victoire assurée, cette échappée royale a commencé à s'expliquer avec la première banderille de Trentin, tout de suite repris par Sagan et Bennett, à 16 kilomètres de l’arrivée. Une borne plus loin, Kragh Andersen, attaquait à son tour. Tout le monde se regardait, et c’était déjà trop tard. Le Danois, vainqueur du chrono de Paris-Nice en mars, n’a cessé de creuser l’écart, bien aidé par la mésentente derrière, pour finalement s'imposer avec 53'' d’avance sur Luka Mezgec (Mitchelton-Scott) et Jasper Stuyven (Trek-Segafredo).

Arrivé dans un petit groupe à 1'02'', Bennett a mis un point d’honneur à devancer Sagan pour prendre la 8e place. Il compte désormais 55 points d’avance sur l'ex triple champion du monde, qui voyait dans cette étape jurassienne sa dernière chance de se remettre en jeu dans la course au maillot vert. C’est raté. Et sauf coup du sort pour Bennett, le champion d’Irlande remportera bien le classement par points de ce Tour de France.