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Tour de France - 17e étape - Feu d'artifice au Portet ? Pour Tadej Pogacar, ce sera "le jour le plus dur"

Laurent Vergne

Mis à jour 14/07/2021 à 11:08 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 – Restés au chaud mardi, même si le terme ne sied guère aux conditions automnales rencontrées dans les Pyrénées, les favoris devraient en revanche s'expliquer mercredi lors de la 17e étape, avec en guise de clou du spectacle la montée du terrible col de Portet, où sera jugée l'arrivée. L'occasion, peut-être, pour Tadej Pogacar, d'enfoncer définitivement le clou.

Vue sur l'arrivée au sommet du col du Portet.

Crédit: Imago

"C'est la montée la plus dure des Pyrénées". Thierry Gouvenou, le directeur de course du Tour, l'homme qui dessine les tracés, ne prend pas de détour. Le col du Portet, qui marquera la deuxième des trois arrivées au sommet de cette édition 2021, a tout pour constituer LE clou du spectacle de cette dernière semaine.
Pour lui, plus encore que l'enchaînement Tourmalet - Luz-Ardiden de jeudi, c'est bien là, sur les hauteurs de Saint-Lary-Soulan, à plus de 2200 mètres d'altitude (100 mètres plus haut que le Tourmalet), que les coureurs toucheront à la difficulté la plus extrême de cette 108e édition. Christian Prudhomme, lui, le qualifie "d'impitoyable."
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Les derniers lacets du col du Portet.

Crédit: Imago

Du plat, l'apéritif puis le festin

Pour ce 14 juillet, c'est donc peut-être un feu d'artifice que le Tour va offrir. Pas forcément tricolore, d'ailleurs, car sur ce terrain, aucun Français ne semble avoir les moyens, en tout cas à la pédale, de s'ajouter à la liste des vainqueurs français le jour de la fête nationale. Mais entre les gros bras, ou les gros mollets, il sera étonnant, voire décevant, de ne pas assister à une bagarre digne de ce nom. Tadej Pogacar, le maillot jaune, ne s'attend d'ailleurs pas à autre chose. Mardi soir, à Saint-Gaudens, il s'y préparait déjà, en disant : "Demain ce sera le jour le plus dur."
Après plus de 100 kilomètres dépourvus de la moindre difficulté, cette 17e étape changera brusquement de dimension à la sortie de Bagnères-de-Luchon, pour devenir une véritable étape de haute montagne, et pas n'importe laquelle. Les cols de Peyresourde et de Val-Louron Azet, tous deux en première catégorie, serviront d'apéritif plus ou moins corsés selon le seuil de tolérance de chacun. Mais le Portet, ce sera autre chose. Un vrai festin.
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Le profil de la 17e étape : Peyresourde, Val Louron et Portet pour un final de feu

Décor magnifique pour un grand spectacle ?

L'idée d'une arrivée dans ce site de haute montagne remonte au siècle dernier. L'ancienne piste avait été goudronnée pour une arrivée en 1982 mais le projet avait été ensuite abandonné. Ce ne sera toutefois pas une découverte pour le Tour. Le Portet est apparu pour la première fois au parcours en 2018 et il n'aura donc fallu que trois éditions pour le remettre au menu.
"C'est un vrai géant, il va être un choc", avait alors prédit Christian Prudhomme. Le sommet du Portet servait alors également de ligne d'arrivée mais les écarts entre les meilleurs s'étaient finalement avérés relativement ténus. Le spectacle, en revanche, avait été grandiose, car le Portet, avec ses lacets répétés, offre un décor magnifique, à la fois pour les spectateurs sur place et les téléspectateurs devant leur écran.
Mais sur une telle montée, qui n'offre quasiment pas de répit en dehors d'un très bref passage à mi-pente, la moindre petite faiblesse peut prendre des proportions catastrophiques. C'est donc un terrain de jeu idéal pour tenter de faire la différence. Le maillot jaune pourrait y être attaqué. Ou il pourrait choisir de mettre un terme définitif à toute velléité adverse en assommant une nouvelle fois la concurrence, ce qu'il n'a plus fait depuis dix jours et son coup de force dans les Alpes.
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Le profil du col du Portet : 16km de montée à 8,7% et une arrivée à plus de 2200 m !

Martin s'attend à des "énormes écarts"

Tadej Pogacar, en tout cas, affiche une grande sérénité avant ce rendez-vous que Christian Prudhomme juge "déterminant, voire décisif." "Nous avons fait les reconnaissances, donc maintenant je connais bien ces ascensions, juge le leader du classement général. Je ne suis pas inquiet, mais je sais que ce sera une journée difficile."
Elle pourrait même virer à la galère si les prévisions météo se confirment pour ce mercredi. Au sommet du col du Portet, le mercure ne devrait pas excéder les 7 degrés. Une misère pour un 14 juillet. "Je n'ai pas l'impression d'être au mois de juillet", a d'ailleurs ironisé Guillaume Martin au sujet des conditions climatiques. Après la chaude parenthèse de la deuxième semaine, les Pyrénées servent un ciel proche de celui rencontré dans les Alpes. Et ce n'est pas pour déplaire à Tadej Pogacar : "Les autres n'aiment pas la pluie et le froid, mais j'espère qu'on aura le même temps mercredi. Ces conditions météo sont excellentes pour moi."
Dure sur le papier, dantesque dans le ciel, l'ascension du Portet s'annonce donc comme un sacré morceau de bravoure. Guillaume Martin s'attend "à une grande bataille, une explication entre favoris et d'énormes écarts", avant de souffler : "Pogacar a l'air très fort." Le maillot jaune, dans les intentions, confirme presque les dires du leader de Cofidis : "Beaucoup de choses ont été dites sur mon équipe, notre faiblesse ou notre force. Mais nous sommes la meilleure équipe. Mercredi, nous allons rouler aussi fort que possible." Ça promet...
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Pour le public, une vue imprenable sur les lacets du Portet.

Crédit: Getty Images

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