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Tour de France 2021 - "Un jour, il y aura des morts" dit Marc Madiot après les nouvelles chutes

Christophe Gaudot

Mis à jour 28/06/2021 à 20:14 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 - Marc Madiot, Tadej Pogacar, Mathieu van der Poel et d'autres… De nombreux acteurs de la Grande Boucle ont donné leur avis sur le final de la 3e étape et les nombreuses chutes survenues ce lundi. Certains de manière plus virulente que d'autres mais tous s'accordent sur un point : du changement doit avoir lieu pour éviter le drame.

Les chutes se multiplient sur le Tour de France

Crédit: Getty Images

Sur les 184 coureurs partis samedi de Brest, combien n'ont pas encore goûté au bitume sur chute ? Cinq ont déjà officiellement abandonné, et demain combien ? Si Julian Alaphilippe et Mathieu van der Poel ont illuminé le premier weekend de leur classe, la star de ce début de Tour de France, c'est bien malheureusement la chute. Deux mains ne suffisent déjà plus pour les compter et ce lundi, de Lorient à Pontivy, elles se sont accumulées principalement dans le final de l'étape. Ce que les coureurs et les équipes avaient, à les écouter, prévu. Ce qui provoque leur colère, évidemment.
Marc Madiot n'est jamais bien loin quand il s'agit de sécurité. Ce lundi soir à Pontivy, le manager général a poussé l'un de ces coups de gueule dont il est coutumier. Au micro de France 2, il a dit tout ce qu'il avait sur le cœur. "Ce soir je n'ai pas envie que mon gamin soit coureur cycliste professionnel, ma femme non plus et beaucoup de familles n'ont pas envie pour voir ce qu'on a vu aujourd'hui, a -t-il débuté. Ça fait des années qu'on en parle, il faut qu'on trouve des solutions. Ce n'est plus du vélo là. Le virage à 150m de l'arrivée... Ewan (pris dans l'ultime chute) il est dans quel état ? Et les autres ? Il faut qu'on change, qu'on soit capables de dire, 'ça ne va plus'".
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Les coureurs avaient demandé le gel des temps à 8km de l'arrivée

Si le manager français n'a pas souhaité tout mettre sur le dos des organisateurs, "c'est la faute de tout le monde, des équipes, des coureurs, des organisateurs, de nos instances internationales qui ne régissent pas comme il faudrait" avance-t-il, d'autres l'ont fait à sa place. Tim Declercq, le coureur de Deceuninck-Quick Step, a assuré à Sporza que tout le monde savait comment l'étape allait se terminer. Que le parcours, avec trois virages à angle droit dans les trois derniers kilomètres, allait rendre le peloton très nerveux : "Il est si important pour les coureurs du classement général de ne pas perdre de temps… On a demandé aux organisateurs de geler les temps à 8 kilomètres de l'arrivée. Il n'y a pas eu de réponse… Incompréhensible si vous voulez mon avis".
Son directeur sportif, Tom Steels, précise : "Si vous savez que le final est comme ça, il faut faire attention dans le règlement et au classement général. Si vous ne faites rien, vous avez tout le monde à l'avant. Si vous gelez les temps avant, les coureurs du classement général seront derrière. Ils n'auront pas à s'inquiéter et seront en sécurité. Prendre les temps à 15km de l'arrivée, ça n'aurait rien changé. Il faut être plus flexible, adapter les règles."
Sur Twitter, certains ont déjà commenté. Michal Kwiatkowski a évoqué la "roulette russe" alors que Simon Geschke (Cofidis) a moqué les récentes décisions de l'UCI qui a interdit certaines positions. "C'est drôle comme ces positions [...] ont été interdites pour des 'raisons de sécurité' alors qu'en même temps nous avons des fins d'étapes comme aujourd'hui sur le Tour". Tadej Pogacar a lui pudiquement évoqué une "mauvaise journée". "Il y a eu trop de chutes, c’était très nerveux cette étape. A vrai dire, je ne savais même pas où tout le monde se trouvait, c’était le chaos."
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Van der Poel : "En neutralisant la course à huit kilomètres, on aurait déplacé le problème"

Pour Mathieu van der Poel, neutraliser les temps à huit kilomètres de l'arrivée "n'aurait pas été une mauvaise idée". "Le final était très technique, a-t-il détaillé. C'est quelque chose que j'ai toujours trouvé très difficile à apprécier, le Tour est le même pour tout le monde. J'aurais compris s'ils avaient pris cette décision, ça aurait épargné beaucoup de coureurs en lice pour le classement général. Mais en neutralisant la course à huit kilomètres, on aurait déplacé le problème. C'est toujours difficile d'avoir une opinion, il y a beaucoup de courses dont le final a été marqué par des chutes."
Alors que faire ? Les premiers jours du Tour de France sont habituellement très nerveux mais cette année plus encore. Michal Kwiatkowski avait dit samedi, que la décision de ne plus faire de prologue pour lancer les grands tours étaient incompréhensibles. Les petites routes de Bretagne et la multiplication des équipes, et donc des coureurs qui visent le classement général n'aide pas la seule course où "personne n'utilise ses freins" selon Jonathan Vaughters, manager de l'équipe EF Education - Nippo. Pour Marc Madiot, une chose est sûre, le changement doit être efficace et rapide.
"Peut-être qu'il faut faire plein de choses mais il faut qu'on le fasse parce que si on ne le fait pas, un jour il y aura des morts. Je n'ai pas envie de téléphoner à une famille pour leur dire que leur gamin est à l'hôpital pour toujours. Je n'ai pas envie de ça. Il faut qu'on change des choses. On ne peut pas continuer comme ça, ce n'est pas digne de notre sport."
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