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Tour de France - Pinot, Bernal… Pourquoi les grimpeurs boudent le Tour

Christophe Gaudot

Mis à jour 20/01/2021 à 15:26 GMT+1

TOUR DE FRANCE - Ce mardi, Thibaut Pinot a confirmé l'information : il ne sera pas sur la Grande Boucle en juillet. Après Bernal, qui a assuré vouloir donner sa priorité au Giro, c'est la deuxième défection de marque pour la grande messe de juillet. Une question s'impose : le parcours rebute-t-il les purs grimpeurs ?

Thibaut Pinot et Egan Bernal

Crédit: Getty Images

Ils avaient eu sept passages au-dessus des 2 000 mètres en 2019, six arrivées en altitude et 36 kilomètres de contre-la-montre, qui plus est à La Planche des Belles Filles en 2020, les grimpeurs ne peuvent pas gagner à chaque fois. Le parcours du Tour de France 2021, sans oublier les cimes, retrouve des standards plus équilibrés. Un retour à la "normale" qui ravit les puristes mais qui effraie certains purs grimpeurs. Egan Bernal, qui fait du Giro son objectif numéro 1, et Thibaut Pinot, qui zappera la France en juillet, en tête.
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Un rappel d'abord. Avec ses 58 kilomètres de contre-la-montre individuel (27 en Mayenne, 31 dans le vignoble bordelais), l'édition 2021 fait mieux que toutes les autres depuis 2013 (65 km) mais elle reste loin de ce qu'il peut se faire, même dans un passé récent (101 km en 2012). Pourtant, dès la divulgation du parcours, ces 58 kilomètres ont fait parler. "Il est moins pour les grimpeurs que pour les coureurs complets qui auront deux chronos", pointait déjà Thibaut Pinot. Le ver était dans le fruit.

Pinot et la guerre perdue d'avance

Lui le maudit de la Grande Boucle attendait sans doute de savoir ce qui l'attendait avant de se pencher sur 2021. Encore meurtri par son dos jusqu'à il y a peu, le Franc-Comtois a dû se dire ce jour-là qu'il n'assumerait pas, encore une fois, tous les espoirs d'un pays. Le Tour lui a plus pris que donné mais comme il ne cède jamais à la peur, Pinot était sans doute prêt à repartir au combat, prêt à se voir encore demander s'il s'imaginait en successeur de Bernard Hinault, 36 ans. Prêt oui mais pas à n'importe quel prix.
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A quoi bon se lancer dans une guerre si vous pensez qu'elle est perdue d'avance ? Thibaut Pinot a d'immenses qualités, son mental n'étant pas la dernière contrairement à la croyance populaire, mais il n'est pas, ou plus, un rouleur de premier ou de deuxième ordre. Pour lui, comme pour Bernal, Landa, Nibali, Yates ou d'autres qui devraient tous être au Giro, 58 bornes d'effort solitaire, c'est l'assurance d'un débours se chiffrant autour des deux minutes et trente secondes pour les plus chanceux et de quatre ou cinq minutes pour les autres face à Roglic, Dumoulin ou Pogacar. Des écarts énormes sur une course qui s'est jouée à 59 et 71 secondes ces deux dernières années.
Christian Prudhomme et son équipe, Thierry Gouvenou, architecte du parcours en tête, ne sont pas avares de surprises. Dénicher des nouveautés dans un pays que le Tour traverse depuis plus de cent ans est un sacerdoce. Plaire à tout le monde, impossible. Le public, français qui est plus est, veut toujours plus de montagne. Parce que premièrement, c'est là la chance d'avoir enfin une victoire française et deuxièmement parce que la course peut y être plus spectaculaire qu'ailleurs. C'est aussi là que s'écrit la légende. Revenir à un parcours plus équilibré n'a pas que des défauts. Nul ne sait si la course sera plus ou moins ouverte en juillet avec ce parcours et remettre le contre-la-montre au goût du jour peut même avoir un certain panache à bien des égards.

Le Giro, terre d'expression du grimpeur

Une chose est sûre en revanche, ce parcours fait des Jumbo-Visma (Roglic et Dumoulin) et de Pogacar des ultra-favoris. A n'en pas douter, le premier va remettre le bleu de chauffe dans l'effort solitaire. Il l'avait un peu abandonné l'an dernier et c'est aussi pour cela, selon certains, qu'il a craqué à La Planche des Belles Filles. Le second est un ancien champion du monde de la spécialité. Le dernier enfin a pour lui son éclatante démonstration de septembre dernier. Bernal et Pinot ne s'y trompent pas en optant pour une autre solution. Pas la moins alléchante d'ailleurs.
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Objet d'attraction universelle, le Giro reste, dans l'esprit, le deuxième grand tour dans la hiérarchie. Il réduit l'écart avec le Tour mais celui-ci écrase tout. Parfois critiqué pour des parcours hallucinants de difficulté, Mauro Vegni, le grand manitou de l'organisateur RCS, ose tout. Des étapes longues, des cols interminables, cinq ou six heures à monter et descendre, c'est la marque de fabrique du Giro. Et ça plaît aux purs grimpeurs qui en ont marre de devoir faire avec les trains des équipes les plus puissantes. Bernal et Pinot seront sans doute très heureux de pouvoir s'y faire la guerre avec Nibali et consorts. Loin de ce Tour de France que l'on dit équilibré mais qu'ils estiment perdu d'avance.
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