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Tour de France - 12e étape : Tadej Pogacar - Jonas Vingegaard, non le Tour n'est pas fini

Christophe Gaudot

Mis à jour 14/07/2022 à 19:46 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2022 - Nous avons un Tour à suspense. Après l'immense 11e étape, la 12e devait répondre à cette question : le Tour est-il plié ? Elle l'a fait par la négative puisque Tadej Pogacar n'a pas pris d'autre coup sur la tête et n'a pas non plus déjà fait oublier sa défaillance dans le Col du Granon. Son duel face à Jonas Vingegaard va nous tenir en haleine au moins jusqu'aux Pyrénées.

Pogacar a tenté, deux fois, mais Vingegaard n'a pas bronché

Le fait du jour

Le Tour de France ne peut pas offrir de feu d'artifice tous les jours. Parfois, il se veut même très peu généreux dans le domaine. La 11e étape de mercredi a été si folle que la "rechute" sur la 12e, qui passait pourtant encore une fois par le Galibier avant d'escalader la Croix-de-Fer puis l'Alpe d'Huez, fait un peu mal. Non, Tadej Pogacar n'a pas repris trois minutes à Jonas Vingegaard comme il l'avait dit sans trop y croire la veille mais le Slovène a rassuré sur son état de forme. C'est le principal enseignement de la journée : le double tenant du titre a été au même niveau que Jonas Vingegaard.
Tadej Pogacar a corrigé une anomalie au classement général au sommet de l'Alpe d'Huez. En glanant 19 secondes sur Romain Bardet, il a repris la deuxième place du général. Les chiffres confirment ainsi ce que tout le monde sait et voit sur la route : le vainqueur du Tour, sauf chute ou maladie, sera Jonas Vingegaard ou Tadej Pogacar. Bien sûr Geraint Thomas a terminé dans le même temps que les deux duettistes, oui Enric Mas a longtemps monté l'Alpe d'Huez à leurs côtés. Mais quand le second a attaqué, il n'y en avait qu'un dans la roue.
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Pidcock au sommet, Froome 3e, Pogacar-Vingegaard roue dans roue : l'arrivée de la 12e étape

Si Tadej Pogacar avait pris un immense uppercut dans le Col du Granon, manquant de le laisser complètement K-O, il ne l'a pas rendu au centuple, loin de là. Sa première offensive, plutôt courte et peu explosive, a fait penser qu'il était loin, bien loin de la meilleure version de lui-même. La seconde, dans les derniers pourcentages significatifs de l'Alpe d'Huez, fut plus tranchante. Elle aurait, peut-être, même pu mettre Jonas Vingegaard, qui s'est rassis plus vite que lui, en difficulté.
On ne saura jamais si "Pogi" aurait pu reprendre un peu de temps sur cette affaire-là mais on sait en revanche qu'il va offrir de la rivalité à un Vingegaard qui, même avec plus de deux minutes d'avance sur lui, n'est sans doute pas tranquille. Après tout, les Pyrénées sont le terrain de jeu favori de Pogacar qui y a déjà glané trois succès d'étape entre 2020 et 2021. Non, le Tour n'est pas fini.

Le grand perdant : Nairo Quintana

Nairo Quintana n'a pas explosé sur les pentes de l'Alpe d'Huez mais après sa superbe ascension du Granon mercredi, le Colombien espérait sans doute pouvoir refaire le coup sur une étape qui passait encore deux fois au-dessus des 2 000 mètres d'altitude. Au sommet, il a concédé 1'21'' sur Pogacar, Vingegaard et Thomas. Des sept premiers du classement général, c'est lui qui a fait la moins bonne ascension, Gaudu lui ayant même repris 27 secondes.

L'image

Champion olympique de VTT à Tokyo, champion du monde de cyclo-cross en début de saison, Tom Pidcock est un artiste sur le vélo. Le gamin d'Ineos Grenadiers a beaucoup de cordes à son arc et l'art de la descente en fait partie. C'est dans cet exercice, dans le Galibier, qu'il a posé la première pierre de sa victoire. En revenant sur la tête et en prenant plus de quatre minutes au peloton, Pidcock avait fait une grosse partie du travail. Et en plus, c'est beau à voir.
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Louvel et Froome dépassés : Pidcock, un esthète en action dans la descente du Galibier

On a aimé

Revoir le style incomparable de Chris Froome à l'avant sur le Tour de France. Le Britannique a réussi sa meilleure performance depuis sa terrible chute sur le Dauphiné 2019. Il n'a pas gagné mais il a essayé et a "tout donné". Si vous vous demandiez, ce qui le fait encore courir, voilà la réponse : la passion.
Les deux attaques de Tadej Pogacar. Non pas que nous supportons le Slovène dans son duel face à Jonas Vingegaard, mais c'est plutôt l'intérêt du Tour 2022 qui nous concerne ici. D'ailleurs, a contrario, si le double tenant du titre avait repris deux minutes à son adversaire danois, nous n'aurions pas été plus satisfaits.
L'ambiance dans l'Alpe d'Huez. Si certains se sont encore manifestés par des comportements dangereux, l'immense majorité du public est restée dans les clous et la montée alpestre fut encore sublime de ce point de vue-là.

On n'a pas aimé

Ne pas voir Thibaut Pinot dans l'échappée du jour. Il est apparu assez vite évident que celle-ci allait se jouer la victoire et sans manquer de respect aux coureurs présents, le Franc-Comtois avait sans doute ce qu'il fallait dans les jambes pour au moins jouer avec Pidcock. Il a peut-être laissé passer une occasion en or.
La relative absence de spectacle ce jeudi. Sur le papier, cette 12e étape avait tout pour être la plus belle du Tour avec trois hors-catégorie et le dénivelé positif le plus important des trois semaines. Evidemment, face à la journée de mercredi, elle paraît bien pâle mais on ne peut pas demander aux coureurs de se lancer dans des attaques de 50, 60 ou 70 kilomètres tous les jours.

La décla : Romain Bardet

J'ai eu un coup de chaud dans l'Alpe d'Huez, j'ai commencé à avoir des frissons. J'avais les jambes dures après hier, mais surtout il faisait très très chaud aujourd'hui. J'ai dû traîner un peu pour arriver à bon port.

Trois stats à retenir

5. Anthony Perez (Cofidis) a franchi en tête le sommet du Galibier jeudi, comme Warren Barguil la veille. Depuis la Seconde Guerre mondiale, ils ne sont que les quatrième et cinquième coureurs français à passer le géant des Alpes en premier. Lucien Tessières (1948), Pascal Hervé (2000) et Rémy Di Gregorio (2008) les avaient devancés. Mais ce doublé en l'espace de vingt-quatre heures constitue donc un petit évènement.
3. Une victoire de Chris Froome aurait été la très belle histoire du jour. L'ancien quadruple vainqueur est tombé sur plus fort que lui avec Tom Pidcock et Louis Meintjes mais sa 3e place au sommet de l'Alpe d'Huez constitue tout simplement son meilleur résultat au sommet de la mythique ascension. Il y avait terminé 7e en 2013, 5e en 2015 et 4e en 2018.
3. Geraint Thomas 3e. Adam Yates 6e. Tom Pidcock 8e. L'équipe Ineos Grenadiers manque sans doute d'un super crack au-dessus du lot pour ajouter un nouveau maillot jaune à son palmarès cette année, mais la formation britannique dispose d'un trio majeur qui témoigne de sa qualité collective. Trois coureurs dans les huit premiers au classement général après la mi-Tour, c'est même du jamais vu, que ce soit du temps de la toute puissante Sky ou plus récemment sous la bannière Ineos.

Juste pour savoir

. Champion olympique en juillet 2021, champion du monde en janvier 2022, vainqueur à l'Alpe d'Huez en juillet 2022, Tom Pidcock pouvait-il rêver mieux sur l'année écoulée ?
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Pidcock, une arrivée planante !

. La Jumbo-Visma va-t-elle mettre le Tour sous son joug comme la Sky en son temps ?
. Avec sept points de retard sur Simon Geschke, Jonas Vingegaard n'est-il pas le favori pour le maillot à pois à Paris ?
. Combien de sprinteurs seront-là pour se jouer la gagne à Saint-Etienne vendredi ?

Le quiz

La réponse à la question d'hier était Jacques Anquetil. Le Normand n'a jamais gagné à l'Alpe d'Huez, et pour cause : il n'y a jamais couru sur le Tour.
Voici la question du jour :
Qui est le tout premier coureur à s'être imposé à Saint-Etienne sur le Tour de France ?

Le sondage

Un Français va-t-il remporter une étape sur ce Tour 2022 ?
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