Le Tour du Jour après la 4e étape du TDF 2023 : Jasper Philipsen et Mathieu van der Poel, inséparables et imparable

Le doublé de la doublette. Comme la veille, Jasper Philipsen a conclu victorieusement le remarquable travail de sa formation et notamment celui de son poisson-pilote de luxe : Mathieu van der Poel. Ce mardi sur le circuit de Nogaro, "MVDP" n'a pas seulement pris un ultime relais efficace. Il a sorti son compère de la boîte, lui a permis de revenir de loin, puis l'a mis sur orbite. Impressionnant.

Il devient de plus en plus difficile de dissocier les deux cartes maîtresses d'Alpecin-Deceuninck, et ce malgré le statut de star du cyclisme de Van der Poel et celui de référence du sprint mondial de Philipsen. Ils ont fait "1" et "2" à Roubaix. Ils ne font pas "2" et "1" des deux premières étapes plates de ce Tour de France 2023... mais c'est tout comme.

Maillot déchiré au niveau de l'épaule droite, Fabio Jakobsen rassure sur son état, d'un pouce en l'air. Voilà pour la seule bonne nouvelle le concernant. Ce mardi, le champion d'Europe disposait d'un terrain parfait pour briller. Le bolide de Soudal-Quick Step n'est pas le plus "passe-partout" des sprinteurs : cette étape calme promettant un final ultra-rapide avait de quoi le faire saliver. Mais il a goûté au bitume et donc laissé passer une belle opportunité de lever les bras.

Mikkel Bjerg et Kasper Asgreen, narquois en tête de peloton. Personne pour s'échapper, vraiment ?

La démonstration de Philipsen et Van der Poel. Ce n'était pas du tableau noir… mais réussir à se trouver dans ce désordre est au moins aussi fort. Il fallait bien ça pour devancer un Caleb Ewan (2e) qui semble en jambes.

Wout van Aert qui contribue à animer un début d'étape sans intérêt, avec quelques compatriotes. L'espoir d'une course qui débute enfin a été de courte durée, mais il a eu le mérite d'exister.

Le fait de s'ennuyer fermement aussi longtemps.

Les chutes du final, si prévisibles. Après une journée aussi tranquille, l'accélération brutale des derniers hectomètres, qui plus est sur un circuit automobile, risquait de faire mal. Bingo, hélas.

On le sait, avoir deux étapes plates consécutives sur le Tour de France est devenu un luxe pour les sprinteurs. Ainsi, Jasper Philipsen a pu "doubler" à Nogaro après son succès à Bayonne lundi. Voilà cinq ans qu'un lévrier de la route n'avait pas levé les bras deux fois en deux jours sur la Grande Boucle. Il fallait remonter à Dylan Groenewegen, vainqueur à Chartres puis à Amiens en 2018. Sur la période, seuls Geraint Thomas, Tadej Pogacar et Wout van Aert ont gagné deux jours de suite sur le Tour, tous profils confondus.

Pourquoi Anthony Delaplace et Benoît Cosnefroy ont-ils attaqué, à 86 kilomètres de l'arrivée ? L'entreprise était vouée à l'échec et le puncheur d'AG2R Citroën s'est posé la même question que nous. Il a même apporté sa réponse, en s'adressant au caméraman de la moto en tête de course : "Pourquoi on a fait ça ? Je ne sais pas".

On a vécu deux étapes palpitantes puis deux étapes soporifiques, avant deux jours dans les Pyrénées. La loi des séries ?

Lieutenant de luxe pour David Gaudu ou franc-tireur, quel rôle pour Thibaut Pinot mercredi sur la première étape des Pyrénées ?

La réponse à la question de lundi est : Federico Bahamontes, plus ancien vainqueur du Tour de France (1959) encore en vie (94 ans, 95 le 9 juillet 2023).

Voici le quiz de ce mardi : André Darrigade a été célébré ce mardi au départ à Dax (proche de Narrosse, son lieu de naissance). Combien d'étapes a-t-il remporté sur le Tour de France ?

Adam Yates (UAE Emirates) va-t-il conserver le maillot jaune, mercredi à Laruns ?