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Tour de France 2023 | Jonas Vingegaard - Tadej Pogacar, rivalité déjà historique

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/07/2023 à 20:43 GMT+2

Deux victoires à une. Si les palmarès de Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar affichent deux Tours de France chacun, le premier succès du Slovène s'est fait sans le Danois. Mais depuis 2021, l'un et l'autre squattent les deux premières places du général, à l'avantage de Vingegaard. A tel point que cette rivalité est désormais installée et attendue.

Pogacar, une raclée mais des motifs d'espoir

Savez-vous depuis quand le Tour de France n'avait pas vu dans sa riche histoire les deux mêmes coureurs terminer trois années de suite aux deux premières places du classement général ? Jamais, tout simplement. Ni pendant les règnes pourtant longs de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault ou Miguel Indurain, pas même dans celui de Lance Armstrong, effacé depuis. Ce que font Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard depuis trois ans est historique. Leur rivalité l'est elle aussi déjà.
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Tonne d'attaques, suspense haletant… puis piétiné : c'était Vingegaard vs Pogacar, édition 2023

Toutes les rivalités ne débutent pas de la même manière. Certaines sont attendues, d'autres surprennent et à ce titre, la trajectoire de Jonas Vingegaard a donné à Tadej Pogacar un rival qu'il ne soupçonnait pas. "Plan B" de la Jumbo-Visma en 2021, selon le terme marketing utilisé par les Néerlandais eux-mêmes, le Danois avait été le seul à mettre à mal l'ultra-domination slovène. Le Mont Ventoux avait sonné comme un tout petit avertissement pour un "Pogi" qui avait rapidement retrouvé ses esprits.

Tout passe par eux sur le Tour

En 2022, le match ressemblait à un deux contre un avec Primoz Roglic et Jonas Vingegaard d'un côté du ring et Tadej Pogacar de l'autre. Les Jumbo avaient d'ailleurs usé du premier comme un leurre pour renverser l'intouchable Pogacar vers le Granon. Ce jour-là, le double tenant du titre avait compris avec qui il devrait se battre sur le Tour. En 2023, il était seulement question d'un homme à homme, anticipé avant le départ et confirmé par les premiers tours de roues.
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Vingegaard : "Pogacar est le meilleur coureur du monde"

Leurs passes d'armes animent depuis le 13 juillet 2022 chaque étape de montagne du Tour de France. Tout passe par eux et les grands moments se multiplient désormais. Il y avait eu le Ventoux en apéritif donc puis le Granon, Peyragudes ou Hautacam, on y a ajouté Laruns, Cauterets, le Puy de Dôme et Morzine. L'un en jaune, l'autre en blanc comme des habits de combats qui les différencient du commun des mortels qui ne peut même pas espérer lutter.
Le double succès de Vingegaard a définitivement inversé la tendance et l'an prochain Pogacar sera encore une fois l'outsider. Ceci a aussi ajouté du sel à la rivalité. Oui, Jan Ullrich était le rival de Lance Armstrong mais il ne l'a jamais dominé sur le Tour. Pas plus que Raymond Poulidor ne l'a fait avec Jacques Anquetil ou Joop Zoetemelk avec Bernard Hinault. En revanche, la rivalité de ce dernier avec Greg LeMond a été servie par ce "à toi, à moi" et par un antagonisme particulier.
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Gilbert : "Pogacar ? Il faut remonter à Hinault pour voir un coureur avec un tel tempérament"

On ignore si Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar se détestent. On en doute d'ailleurs tant l'un et l'autre n'ont que des mots respectueux à la bouche. Le Danois n'a-t-il pas qualifié son adversaire de meilleur coureur du monde ? Une chose est sûre en revanche, l'aspect psychologique n'est pas le moins important dans le duel qu'ils se livrent.

La présence de l'un nourrit l'histoire de l'autre

Il y avait eu l'épisode du Granon l'an dernier, il y a eu la campagne de harcèlement de "Pogi" cette année, à laquelle a répondu "Vingo" par une sérénité sans faille. Le maillot jaune s'en est tenu à la promesse d'une 3e semaine de feu et Pogacar a payé pour voir, explosant dans le chrono et dans la Loze, ce qu'il n'a que peu aimé, preuve en est sa célébration, exagéré à ses yeux, lors de son succès au Markstein.
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La 20e étape au lieu de la victoire finale : l'arrivée de Pogacar devant Vingegaard

La présence de l'un nourrit d'une certaine manière l'histoire de l'autre. Les deux sacres de Jonas Vingegaard ont énormément de valeur puisqu'il a battu celui que l'on imaginait enquiller dix Tours de France. A l'inverse, le refus de céder de Tadej Pogacar en 2022 comme en 2023 (avant la Loze) fait de lui un perdant magnifique. Surtout, il oppose au cyclisme millimétré de la Jumbo-Visma un panache à toute épreuve jusqu'aux Champs-Elysées dimanche. Et qui fut dans sa roue sans l'aider ? Un coéquipier de Vingegaard, évidemment.
A bien des égards, et comme toujours dans une bonne rivalité, il y a un gentil et un méchant. "Pogi" fait à peu près tout pour être aimé quand Vingegaard fait exactement l'inverse. L'un est vu comme le bon, l'autre comme la brute. L'un a toujours raison, l'autre toujours tort aux yeux de deux publics qui ne vont cesser de s'écarter. Qu'importe au fond que tout ceci soit vrai. Rendez-vous en 2024 pour un nouvel épisode que chacun attend déjà avec impatience.
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