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De la drôle de tactique de Roglic à la solitude de Valverde : les favoris se sont bien fait piéger

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 12/10/2019 à 18:52 GMT+2

TOUR DE LOMBARDIE – Si Bauke Mollema n'a rien d'un vainqueur au rabais ni d'une énorme surprise, le Néerlandais de la Trek-Segafredo n'était pas cité parmi les grands favoris au départ. S'il s'est imposé sur les bords du lac de Côme, c'est avant tout parce que ces derniers ont perdu. Mais tous n'ont pas perdu de la même manière.

Alejandro Valverde, Egan Bernal lors du Tour de Lombardie

Crédit: Getty Images

Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), 55e de l'épreuve

Sa course : Sa préparation avait été discrète mais, lorsque les coureurs ont abordé les premières difficultés du jour, on l'a de suite retrouvé aux avant-postes. Lorsque David Gaudu bouge dans le Muro di Sormano, il tente de recoller en solitaire avant d'attendre le groupe Roglic pour opérer la jonction. Victime d'un problème mécanique dans Civiglio, il parvient à vite reprendre sa place mais l'accélération des Movistar et de Valverde lui sera fatale.
Pourquoi il a perdu : Il n'avait pas les jambes, tout simplement.

Primoz Roglic (Jumbo-Visma), 7e de l'épreuve

Sa course : Grand favori de l'épreuve, le Slovène est longtemps resté dans la roue des équipiers. Il avait encore trois hommes pour rouler au pied de Civiglio, lorsque la course s'est véritablement lancé. Très à l'aise pour prendre en chasse Valverde lorsque celui-ci a bougé, il est resté assis ensuite, refusant de rouler derrière Mollema malgré un écart croissant. Son attaque vers le plat à 9km est autant dicté par l'orgueil que mal jouée tactiquement. Il sera repris puis distancé par le reste des favoris dans la montée de San Fermo della Battaglia.
Pourquoi il a perdu : Pour avoir préféré courir contre les autres plutôt que pour gagner.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma)

Crédit: Getty Images

Egan Bernal (Team INEOS), 3e de l'épreuve

Sa course : Pour son troisième Tour de Lombardie, Egan Bernal aura longtemps été incroyablement discret. Semblant même longtemps dans le dur en queue de groupe des favoris, laissant son équipier Sosa secouer le peloton, le Colombien s'est montré patient, se contentant de suivre ses adversaires directs. Il aura attendu la dernière ascension et 6km de l'arrivée pour porter sa première attaque. Violente, celle-ci a mis à mal Roglic et permis de relance un peu le suspense pour la victoire. C'est encore lui qui prend Valverde en chasse à 3km de l'arrivée avant de décrocher au sprint son premier podium sur un Monument.
Pourquoi il a perdu : Son attaque de San Fermo, c'était dans le Civiglio qu'il fallait la tenter.

Alejandro Valverde (Movistar), 2e de l'épreuve

Sa course : Il devra encore patienter au moins une année pour espérer triompher sur le Monument italien. Sans doute le plus fort ce samedi, l'Espagnol a facilement fait la jonction sur le sommet du Muro di Sormano pour revenir sur le groupe Woods-Fuglsang. Dans le Civiglio, après un gros travail de Ruben Fernandez, c'est le seul des grands favoris à porter une attaque franche, à 19km de l'arrivée. Mais le reste des favoris s'est associé pour le reprendre. Dans le final, il tentera sa chance de nouveau pour se détacher avec Bernal et Fuglsang, qu'il battra au sprint pour prendre la 2e place.
Pourquoi il a perdu : Il aurait fallu un autre équipier en plus de Fernandez pour faire la décision, n'est-ce pas Landa ? (NDLR : il abandaonné sans raison au sommet de la Madonna del Ghisallo)
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Valverde, Roglic et Nibali dans l'ascension de Sormano sur le Tour de Lombardie 2019

Crédit: Getty Images

Michael Woods (EF Education First), 5e de l'épreuve

Sa course : En grande forme après son succès dans la semaine sur Milan-Turin, le Canadien aura été l'un des favoris les plus remuants. Dès le Muro di Sormano, on l'aura vu suivre avec facilité l'offensive des Bora-Hansgrohe, sans trop en faire pour autant. Dans le Civiglio, ses tentatives auront été un moins tranchantes mais il a bien suivi Valverde et Bernal dans San Fermo quand ceux-ci sont passés à l'attaque. Finalement piégés par les deux hommes dans la descente, il va tout de même chercher la 5e place au sprint.
Pourquoi il a perdu : Pour gagner, il aurait fallu qu'il roule avec les autres après Civiglio.

Jakob Fuglsang (Astana), 4e de l'épreuve

Sa course : Vainqueur de Liège, 2e de la Flèche et 3e de l'Amstel au printemps, le Danois n'affiche plus la même forme qu'en avril. Relativement isolé dans Sormano, il s'est alors contenté de suivre les autres favoris, sans jamais tenter sa chance. Là où il avait brillé par son esprit offensif sur les Ardennaises, Fuglsang a renoué avec son attentisme ce samedi. Incapable de rivaliser au sprint avec Valverde et Bernal, il finit au pied du podium.
Pourquoi il a perdu : Qui ne tente rien n'a (souvent) rien.
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Ciccone, Fuglsang - Giro di Lombardia 2019 - Getty Images

Crédit: Getty Images

David Gaudu (Groupama-FDJ), 11e de l'épreuve

Sa course : Un an après avoir participé au sacre de Pinot, David Gaudu voulait briller pour son compte personnel. Il l'aura fait, sans succès. C'est en solitaire qu'il fait la jonction avec le groupe Woods dans le Muro di Sormano, là où le bon coup était parti l'an dernier. C'est encore lui qui tente plusieurs fois sa chance dans Civiglio, sans qu'on le laisse sortir. Trop actif, il finira par coincer dans San Fermo della Battaglia. Battu au sprint pout la 8e place, il manque même de peu le top 10.
Pourquoi il a perdu : Pour gagner un Monument, il faut savoir s'économiser pour le bon moment.
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