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Nuyens, briseur de rêve

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/04/2011 à 17:40 GMT+2

Formidable Tour des Flandres. La 95e édition du Ronde, pleine de rebondissements, a consacré Nick Nuyens (Saxo Bank). Le Belge est allé chercher la plus grande victoire de sa carrière en devançant au sprint Sylvain Chavanel et Fabian Cancellara. Chavanel a peut-être raté la chance de sa vie.

2011 Tour des Flandres Nick Nuyens

Crédit: Reuters

Nick Nuyens l'avait dit. Il se sentait plus fort qu'en 2008, lorsqu'il avait pris la deuxième place derrière Stijn Devolder. Il ne bluffait pas. Il a gravi la dernière marche du Tour des Flandres dimanche pour atteindre le sommet de sa carrière. Comme tout Belge, il rêvait du Ronde. Au plat pays, on parlait surtout de Philippe Gilbert et Tom Boonen, mais c'est lui qui a raflé la mise au terme d'un bijou de course. Dans l'ultime rebondissement d'un scenario à suspense, le nouvel homme fort de l'équipe Saxo Bank pour les classiques a réglé au sprint Sylvain Chavanel et Fabian Cancellara, qui l'accompagnent sur le podium.
Dans une telle course, seule la première place est vraiment belle. Le formidable résultat intrinsèque de Chavanel, le plus probant pour le cyclisme français dans une classique de ce niveau depuis des années, s'efface donc devant la légitime déception du Poitevin. Il ne lui a presque rien manqué dans ce sprint à trois, au cours duquel il a été tassé sur le côté droit de la chaussée, le long des barrières, par Cancellara. Le temps de se relancer, il était trop tard. Chavanel est ainsi venu mourir sur les talons de Nuyens, sans aucun doute le plus frais des trois hommes. Moins en vue que Cancellara et Chavanel dans les deux dernières heures de course, le Belge a surgi quand il le fallait. Le bonheur est pour lui, les regrets pour Chavanel, plus encore que pour Cancellara.
Chavanel omniprésent
Chavanel ne l'aurait pourtant pas volée. Il a passé les 80 derniers kilomètres en tête de la course. Constamment. C'est lui qui a déclenché la bagarre dans le Vieux Quarémont. Premier point stratégique de la course. On pouvait alors penser qu'il préparait le terrain pour son leader chez Quick Step, Tom Boonen. Mais la suite allait démontrer le contraire. Tout en préservant l'intérêt de Boonen, Chavanel a réussi à jouer sa carte, dans un subtil numéro de tacticien équilibriste.
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2011 Tour des Flandres Cancellara Chavanel

Crédit: Reuters

Après avoir roulé un temps avec les derniers rescapés de l'échappée matinale puis avec Simon Clarke (Astana), Lars Boom (Rabobank) et Edvald Boasson Hagen (Sky), le Français s'est retrouvé seul face à son destin à moins de 50 kilomètres de l'arrivée. Quand son avance a atteint une minute, une passe d'armes que l'on croyait décisive s'est alors produite: Tom Boonen a d'abord attaqué, piégeant ainsi Philippe Gilbert, victime d'une crevaison peu de temps auparavant et qui se trouvait encore dans les voitures. Mais dans la foulée le terrible contre de Fabian Cancellara a semblé devoir sceller le sort de la course. Le Suisse, avec sa puissance habituelle, a largué tout le monde pour revenir sur Chavanel.
L'incroyable scenario de Grammont
Quand les deux hommes ont pris jusqu'à une minute d'avance à quelques kilomètres du Mur de Grammont, ce Ronde 2011 était tout tracé. Cancellara allait déposer Chavanel, son dernier adversaire, dans le Mur, avant de filer vers un deuxième sacre consécutif. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Brutalement, Cancellara est redevenu humain. Et le Ronde est devenu merveilleux. En quelques hectomètres, Cancellara et Chavanel ont perdu toute leur avance, si bien qu'au sommet de Grammont, tout était à refaire. Ils étaient alors une douzaine à pouvoir l'emporter, dont Nick Nuyens, bien présent mais toujours discret. Prêt à surgir. C'est un autre Belge, Philippe Gilbert, qui a toutefois tenté de forcer sa chance en démarrant dans le Bosberg, 18e et ultime mont du parcours. En vain. Lui aussi a été repris, à 6 kilomètres de l'arrivée.
Qui a alors (re)démarré? Fabian Cancellara, bien décidé à abattre son dernier atout, malgré une fatigue évidente. A 3,5 kilomètres de l'arrivée, le Bernois a puisé dans les dernières gouttes d'essence de son moteur. Deux hommes seulement ont pu suivre: Sylvain Chavanel et Nick Nuyens. Personne d'autre n'allait revenir. Pas même Tom Boonen. Malgré un dernier effort désespéré et un sprint de feu dans la dernière ligne droite, l'Anversois a échoué à la quatrième place. Devant, Nick Nuyens avait déjà levé les bras. Tout à son bonheur, laissant les autres, tous les autres, et Chavanel en premier lieu, à leurs regrets éternels
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