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ParEurosport

Mis à jour 02/04/2011 à 13:59 GMT+2

Le Tour des Flandres est sans doute la classique la plus éprouvante physiquement. Plus encore que Paris-Roubaix. Une véritable épreuve de force, imposée par les 18 monts parsemés de pavés que les coureurs devront emprunter pour rallier l'arrivée. Décryptage d'un parcours unique en son genre.

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Crédit: Eurosport

Sans eux, le Tour des Flandres ne serait plus le Tour des Flandres. Les fameux monts, appelés "bergs" par les Flamands, dont la légende du Ronde se nourrit. Ils seront au nombre de 18 dimanche pour la 95e édition de la mythique classique. 18 montée courtes (une seule, le Vieux Quarémont, fait plus de deux kilomètres) mais souvent terriblement abruptes et rendues plus difficiles encore par la présence de pavés. Ceux-ci ne sont pas systématiques, mais on les retrouve sur la plupart des monts. 11 d'entre eux sont à 100% recouverts de pavés, 7 seulement étant asphaltés.
Les pavés des Flandres ne ressemblent que de loin à leurs cousins français, empruntés sur Paris-Roubaix une semaine plus tard. Différence de nature, car ils sont plus ronds que les pavés français. Les Flamands les appellent les "chapeaux de curé". Différence également par leur position dans la course. Paris-Roubaix est une course de plaine. Ici, les pavés sont systématiquement placés dans les côtes, souvent à l'endroit où la pente est la plus sévère. D'où l'intensité très particulière de l'effort physique réclamé par le Tour des Flandres.
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2011 Tour des Flandres Bosberg

Crédit: From Official Website

Le Vieux Quarémont, là où tout commence
Cette année, le parcours a été légèrement modifié. Par rapport aux années passées, avec de nouvelles côtes à franchir. Avant le Vieux Quaremont, traditionnellement un secteur où s'effectue une première sélection, quatre nouvelles montées (Tiegemberg, Nokereberg, Rekelberg, Kruisberg) sont prévues. A une trentaine de kilomètres de l'arrivée à Meerbeke, le Valkenberg remplace le Berendries. Mais les points clés de la course sont évidemment toujours présents. Le Vieux Quarémont, d'abord. On l'a dit, c'est le mont le plus long de la course. C'est aussi le premier point stratégique, à moins de 100 kilomètres de l'arrivée. C'est là que les choses sérieuses commencent et qu'un premier écrémage s'opère. L'enchainement avec le Paterberg et le Koppenberg, qui viennent juste après, constitue un triptyque à ne pas rater pour les favoris. La course ne se gagne pas ici, mais beaucoup peuvent la perdre.
Mais c'est bien sûr dans les 20 derniers kilomètres que tout se joue généralement, avec le légendaire Mur de Grammont, véritable monument du patrimoine national. La route commence à s'élever au centre de Geraardsbergen, sur environ un kilomètre, en deux parties bien distinctes. La première, dans le village, s'effectue sur une chaussée mi-bitumée, mi-pavée. Puis vient la seconde, longue de 475 mètres. Le plus dure. 100% pavée. Un véritable calvaire, où le vélo devient une machine de torture, plus que de plaisir. Que l'on soit devant ou derrière, d'ailleurs. Là, la déclivité, presque inhumaine, tutoie les 20%. Après 240 kilomètres de course, le défi vire au supplice. C'est ce qui fait sa légende.
Le légende de Grammont
Parmi les notables et mémorables envolées de Gerrardsbergen, on citera notamment celle de Johan Museeuw, en 1995. Sur ses trois victoires, le Lion de Gistel n'aura finalement vraiment fait la différence qu'une seule fois dans le Mur de Grammont. Mais quelle fois ! Revenu comme une flèche sur Fabio Baldato dans le village de Brakel, à 25 kilomètres de l'arrivée, il distance irrémédiablement l'Italien dans la partie finale de l'ascension, au prix d'une énorme accélération. Un peu plus loin, dans le Bosberg, l'écart se chiffre à une minute et trente secondes. Parfaite démonstration des dégâts que peut causer la pente infernale. L'année dernière, c'est là que Fabian Cancellara avait scellé son succès en distançant irrémédiablement Tom Boonen.
Paradoxalement, le Mur de Grammont n'est pourtant pas l'ultime ascension de l'épreuve. Juste l'avant-dernière. Le 17e des 18 terribles monts prévus au programme. Derrière, il reste encore 15 kilomètres et le Bosberg à avaler. Mais celui-ci, sorte de cour d'appel des braves, ne vient souvent que confirmer le verdict de Grammont, là où se rend la justice flandrienne. Les décisions s'inversent rarement... C'est bien dans le "Kapelmuur" que les exploits se cultivent et les vainqueurs se dessinent. Encore que. Le Muur choisit son vainqueur. Pas l'inverse.
LES 18 MONTS DU TOUR DES FLANDRES 2011
1. Tiegemberg: Kilomètre 70 - 750m de montée à 5% de moyenne (9% max)
2. Nokereberg: Kilomètre 80 - 350m de montée à 5% de moyenne (7% max
3. Rekelberg: Kilomètre 127 - 580m de montée à 5% de moyenne (10% max)
4. Kaperij: Kilomètre 139 - 1000m de montée à 5% de moyenne (9% max)
5. Kruisberg: Kilomètre 154 - 1850m de montée à 4% de moyenne (9% max)
6. Knokteberg: Kilomètre 164 - 1260m à 7% de moyenne (13% max)
7. Vieux Quarémont: Kilomètre 171 - 2500m de montée à 3% de moyenne (11% max)
8. Paterberg: Kilomètre 174 - 361m de montée à 12% de moyenne (20% max)
9. Koppenberg: Kilomètre 181 - 682m de montée à 9% de moyenne (19% max)
10. Steenbeekdries: Kilomètres 187 - 700m de montée à 5% de moyenne (6% max)
11. Taainberg: Kilomètre 190 - 530m de montée à 6% de moyenne (5% max)
12. Eikenberg: Kilomètre 194 - 1252m de montée à 5% de moyenne (9% max)
13. Molenberg: Kilomètre 209 - 462m de montée à 7% de moyenne (14% max)
14. Leberg: Kilomètre 216 - 1130m de montée à 3% de moyenne (13% max)
15. Valkenberg: Kilomètre 225 - 537m de montée à 8% de moyenne (12% max)
16. Tenbosse: Kilomètre 232 - 453m de montée à 6% de moyenne (8% max)
17. Mur de Grammont: Kilomètre 242 - 1075m de montée à 9% de moyenne (19% max)
18. Bosberg: Kilomètre 246 - 986m de montée à 5% de moyenne (10% max)
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