Chainel-Turgot: "Un mythe"

Steve Chainel : Depuis 15 jours, depuis Samyn, je sens que je monte en puissance. Je suis dans une spirale de confiance et de réussite. Quatrième sur A travers les Flandres, très bien sur le Het Volk, je voulais conclure. Dans ma tête, j'avais coché la première étape des Trois Jours de la Panne car c'est la plus difficile et qu'elle ressemble beaucoup au Tour des Flandres. Dans le finale, je me sentais très bien. Les autres ne me connaissaient pas mais je ne leur en veux pas. Au niveau français, je me suis distingué mais le peloton international ne me connaît pas.

Sébastien Turgot : J'étais très tranquille durant toute la journée. Nous voulions placer soit moi soit Alexandre devant et les autres assuraient un faux train derrière. J'avais le bon rôle devant puisque je n'ai pas roulé. Les autres m'ont amené sur un plateau.

S.C. : D'abord, elle montre que j'ai ma place dans le peloton et qu'on peut me faire confiance. C'est ma deuxième année chez les Bbox Bouygues Telecom et je n'avais encore jamais levé les bras. Certes, j'ai deux titres de vice-champion de France de cyclo-cross mais aucune victoire. Moi, qui suis un accro du cyclo-cross, la Belgique, c'est la Mecque. C'est ici que je voulais gagner avant tout. Ces courses me correspondent parfaitement. Tous les hivers, je passe huit week-ends ici.

S.T. : Cette victoire me soulage. J'en avais besoin pour la confiance. Ma saison 2009 a été pourrie par une mononucléose. J'avais besoin d'une victoire, je ne me sentais pas à l'aise sur mon vélo. Je suis fier d'avoir gagné ici. Les Belges sont jaloux des Français lorsqu'on gagne sur leurs terres. Donc, ça fait encore plus plaisir.

S.C. : On est un super groupe. On a perdu Arnaud Labbe à l'intersaison mais on a récupéré William Bonnet . Cette année, on a la réussite en plus. On est nombreux à avoir fait des places. Psychologiquement, on se sent fort et on ne se retient plus. On a tous un an de plus, on a engrangé de l'expérience. On connaît davantage le terrain et ses pièges. Et puis, on a Dominique Arnould, un précieux guide qui connaît tous les parcours par coeur. Bien sûr, on sait qu'on peut laisser une clavicule à chaque virage mais on ose plus, on se sent fort.

S.T. : On est super motivé, on sait ce qu'on doit à l'équipe et on veut l'aider à trouver un nouveau sponsor. On veut aussi montrer qu'on n'est pas des petits rigolos. Pierrick et Thomas nous boostent, on a d'excellents leaders. Et avec Marion Clignet, on est au top du top. Autant d'éléments qui font qu'on signe des résultats.

S.C. : C'est la classique des classiques et c'est ma classique de référence, plus que Paris-Roubaix. Elle correspond à mes caractéristiques. En ce début de saison, je l'avais constamment dans un coin de ma tête.

S.T. : C'est un mythe. Ce n'est vraiment pas une course comme les autres. Elle fait vraiment partie des épreuves qu'on regardait à la télévision quand on était jeune.

S.C. : Je préfère terminer 26e et avoir tenté quelque chose que 8e en ayant suivi. On va essayer de contrarier Quick Step ou Saxo Bank. On a le collectif pour. Dimanche, nous aurons tous le couteau entre les dents.

S.T. : On est lucide et on sait que ce sera difficile d'aller chercher Boonen, Cancellara ou Flecha. On va essayer de claquer un top 20. En tout cas, on n'y va pas pour faire de la figuration.