Cancellara les effraie

Alessandro Ballan (BMC) : "Celui qui n'a pas peur de Cancellara après le GP E3 n'est pas très sage." Sep Vanmarcke (Garmin-Cervelo), quatrième du GP E3 samedi : "C'est incroyable. Ce n'est pas normal ... C'est impossible de le battre." Fabian Cancellara (Leopard Trek) a glacé le sang du peloton samedi à Harelbeke. Son numéro sur le Grand Prix E3, "la plus belle victoire de la saison" selon son directeur sportif Brian Nygaard, a marqué les esprits et, avant le Tour des Flandres dimanche, personne ne voit vraiment qui pourrait contrecarrer un doublé du Suisse. Deuxième du Tour des Flandres et de Milan-San Remo en 2009, Heinrich Haussler a quelques arguments au sein d'une formation Garmin-Cervélo ultra-compétitive sur les classiques.

Et pourtant, l'Australien n'a pas encore franchi la ligne à Bruges qu'il rend déjà les armes devant Spartacus : " Je veux faire mieux que 2009 (ndlr : il avait terminé deuxième). Je sais que ce sera difficile devant un Cancellara en grande forme mais j'espère toutefois battre Tom Boonen et Philippe Gilbert." Hors concours Spartacus ? C'est l'avis que partage également Alessandro Ballan, champion du monde 2008 et 4e du dernier Milan-San Remo : "Je savais que Fabian était bon, mais à ce point là ? C'était extraordinaire et rare. L'année dernière, Cancellara était déjà très bon et je pense qu'il est encore plus fort cette année", a déclaré l'Italien à Sporza.be. Philippe Gilbert, l'un des trois grands favoris pour le Ronde, trace le même sillon : "Samedi, il fut impressionnant. Actuellement, personne n'est meilleur que lui."

Avec Farrar, Haussler, Hushovd ou encore Klier, pour ne citer qu'eux, la formation Gamin-Cervélo présente les meilleurs arguments du peloton. Et pourtant, dans les rangs de la formation américaine, la résignation semble là-aussi de mise : "Il est certain que nous avons l'équipe la plus forte mais nous n'avons pas le coureur le plus fort", analyse Jonathan Vaughters dans des propos relayés par Cyclingnews.

Alors comment battre Cancellara ? "En fait, la tactique pour dimanche est simple : nous devons juste essayer de suivre Cancellara. Ce n'est pas si difficile, sur le papier au moins", avance Ballan. Le boss de Garmin-Cervélo ne dit pas autre chose : pour battre Cancellara, il faut concentrer tous ses efforts sur lui : "En vérité, il ne faut courir que contre lui. Il n'y a pas d'autres façon de le battre. On peut l'éliminer mais, ensuite, on risque de perdre la course parce qu'on ne surveille pas les 100 autres gars." A moins d'opter pour un moyen plus radical et sans doute plus efficace : " Avec un Fabian dans cette forme, je devrais embaucher un sniper."