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Nuyens passe le cap

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/04/2011 à 10:39 GMT+2

A 30 ans passés, Nick Nuyens (Saxo Bank) avait du mal à se faire une place au soleil du cyclisme belge derrière Boonen ou Gilbert. Mais sa victoire dans le Tour des Flandres, dimanche, va le faire changer de catégorie. Une victoire frappée du sceau de l'opportunisme et de l'intelligence.

2011 Tour des Flandres Nick Nuyens

Crédit: Reuters

En cyclisme, ce n'est pas toujours le plus fort qui gagne. C'est comme ça. Le plus fort, dimanche, on a longtemps cru que c'était Fabian Cancellara. Avant que le Suisse ne soit trahit par son physique dans le Mur de Grammont. Pour beaucoup d'observateurs, c'était Sylvain Chavanel. Personne ne pense que Nick Nuyens était le meilleur. Pourtant, c'est bien lui qui a gagné. Parce qu'il a été le plus malin. Le plus habile. Le plus opportuniste. Parfois, c'est encore plus important que d'être le plus fort.
Nick Nuyens a gagné ce Tour des Flandres autant avec sa tête qu'avec ses jambes. On ne l'a quasiment jamais vu devant. Sauf quand il le fallait. Revenu à l'avant de la course à cinq kilomètres de l'arrivée, il n'avait pas répondu directement à l'attaque de Philippe Gilbert dans le Bosberg. En revanche, quand Cancellara a placé un ultime démarrage à un peu plus de trois kilomètres de la ligne, il n'a pas raté le bon wagon. "Il n'est pas aussi fort que d'autres, a expliqué Johan Museeuw à nos confrères de Cyclingnews. Il ne peut pas partir à 30 kilomètres de l'arrivée tout seul. Il doit jouer au poker avec ses propres atouts." En d'autres termes, Nuyens ne peut se permettre de répondre à tous les démarrages. Il doit réagir au moment opportun. Exactement ce qu'il a fait dimanche.
Riis: "Les bonnes décisions au bon moment"
Une chance pour lui, personne d'autre que Chavanel n'a pu répondre à l'attaque de Cancellara. Nuyens s'est donc retrouvé avec deux coureurs qui avaient fourni énormément d'efforts lors des 50 derniers kilomètres. Tout cela a joué dans le sprint final, même si le retour de Chavanel lui a fait très peur. "Je savais que je pouvais battre Cancellara mais Chavanel, j'avais un doute, a-t-il avoué. Quand j'ai vu quelque chose de bleu revenir sur ma droite, j'ai eu peur. Pendant un instant, j'ai cru que j'allais connaitre un scenario à la Leif Hoste (NDLR: en 2007, Hoste avait été battu au sprint par Alessandro Ballan). Mais je crois que j'ai réussi un très bon sprint. Maintenant, je crois qu'il va me falloir un moment avant de réaliser ce que je viens de faire."
D'autant qu'il ne s'y était pas vraiment préparé toute la journée. D'abord parce que ses sensations n'étaient pas exceptionnelles. "Je n'étais pas dans mon meilleur jour. J'ai même eu de la malchance avec un bris de chaussure. J'ai ensuite éprouvé des difficultés à faire la course devant." Une heure avant ce sprint triomphal, il n'y croyait même plus du tout. "Jusqu'au Mur de Grammont, reprend le Lierrois, j'étais même persuadé de rouler pour la 3e place, pensant que Cancellara et Chavanel ne seraient pas repris. J'ai été surpris au moment du regroupement. La course s'est alors jouée tactiquement." A ce jeu là, il a été le plus fort. "Il a pris les bonnes décisions au bon moment, il a été incroyable", jubile Bjarne Riis. Le manager de Saxo Bank s'offre une deuxième victoire d'affilée sur le Ronde. L'explosion du Danois dans la voiture Saxo au moment de la victoire du Belge est d'ailleurs une des images du jour.
Rendez-vous sur l'Amstel
Mais cette victoire, avant d'être celle de Riis, est bien évidemment celle de Nick Nuyens. A bientôt 31 ans, après avoir pas mal bourlingué (Quick Step, Cofidis, Rabobank, et Saxo depuis cette saison) il sort enfin de l'ombre imposante d'un Tom Boonen ou d'un Philippe Gilbert. "Il n'a pas leur potentiel ni leur classe, mais c'est un très bon coureur, qui fait toujours sa course", note Museeuw. Il tient aujourd'hui la récompense de toute une carrière. Neuf ans après sa victoire dans le Tour des Flandres Espoirs. Cette fois, il gagne chez les grands. Après le Het Volk, Kuurne-Bruxelles-Kuurne ou A Travers la Flandre, il change de catégorie. "C'est le jour que j'ai attendu pendant des années, sourit le Belge. C'est la victoire pour laquelle je me suis entraîné pendant tant et tant d'heures. La voilà enfin."
Y aura-t-il un avant et un après 3 avril 2011 pour Nick Nuyens? Est-ce le premier jour du reste de sa carrière? Possible. Ce succès va contribuer à le décomplexer. Mais il ne va pas faire n'importe quoi pour autant. Comme s'aligner sur Paris-Roubaix. "Je ne disputerai pas Paris-Roubaix dimanche prochain, a-t-il déjà prévenu. Je n'ai pas de bons souvenirs de cette course. Je préfère aller me préparer en Espagne pour l'Amstel Gold Race, mon prochain grand objectif." Dans deux semaines, aux Pays-Bas, il aura un autre statut...
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