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Boonen s'est arraché

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/04/2012 à 15:58 GMT+2

Parce qu'il n'était pas dans un très grand jour, Tom Boonen (Omega Pharma) a dû s'arracher pour aller chercher sa troisième victoire dans le Tour des Flandres. Ce succès à la portée historique n'en est que plus beau pour le Flamand, qui signe là sa plus grande victoire depuis trois ans.

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Crédit: Eurosport

Il y a les victoires triomphales, celle où on survole la concurrence. L'état de grâce. Puis il y a celles où il faut s'arracher, s'accrocher. Le troisième succès de Tom Boonen dans le Tour des Flandres, dimanche, entre dans cette seconde catégorie. Plus bleu de chauffe que smoking. Le Campinois en convient, il n'était pas dans la forme de sa vie. "Franchement, je ne m'y attendais pas. Je n'étais pas super aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais fatigué pendant la course", a-t-il admis à l'arrivée. Mais le vainqueur, c'est lui. Rien d'autre ne compte. Il concrétise par cette victoire majuscule son retour au premier plan entamé depuis le début de la saison. Après trois années chaotiques, Boonen a repris le fil d'une carrière exceptionnelle.
Au fil des courses et des victoires accumulées ces dernières semaines, on sentait bien que le grand Boonen n'était plus très loin. "J'avais dit au début de la saison que si je pouvais vivre un hiver tranquille, sans problèmes physiques, je pourrais à nouveau gagner de très grandes courses", explique-t-il. L'autre clé, c'est sa pointe de vitesse retrouvée. Elle a pesé lourd dimanche. "J'ai retrouvé cette année la confiance dans mon sprint, reprend-il. Depuis le début de la saison, il ne m'a pas laissé tomber." Alors, à ceux qui lui reprochent d'avoir manqué de panache sur ce Ronde, il n'a pas l'intention de présenter ses excuses. "Mon sprint, c'est une arme et je dois m'en servir. Pour moi, ce n'est pas important de faire un numéro dans les montées pour lâcher tout le monde. Je devais attendre le bon moment et compter sur mon sprint." La petite phrase lancée 48 heures avant la course ("je n'ai besoin de lâcher personne pour gagner") a pris tout son sens.
Pozzato l'a convaincu d'y aller
De toute façon, Boonen ne pouvait faire autre chose. Peu importe de savoir si c'était son intérêt: il n'en avait pas les moyens. D'abord parce qu'il ne se sentait pas dans un grand jour. "Je n'étais clairement pas assez fort pour finir tout seul", affirme le désormais co-recordman des victoires. Ensuite parce qu'il a connu des soucis mécaniques dans les 30 derniers kilomètres. "J'avais des problèmes de dérailleur, je n'arrivais pas à passer les vitesses", dit-il. Quand il s'est retrouvé avec Filippo Pozzato et Alessandro Ballan, avec Peter Sagan en chasse derrière eux, Boonen a hésité un instant. Il n'était pas rassuré de se retrouver coincé entre les deux Italiens. "J'avais un peu peur d'emmener les deux dans le final, je m'attendais à ce qu'ils démarrent à tour de rôle." Finalement, il a dit banco, convaincu par… Pozzato en personne. "Il est venu me voir et m'a dit 'il faut y aller à fond maintenant'. J'ai dit OK, on va essayer. Et c'était le scenario parfait pour moi. En maintenant un tempo élevé, ça empêchait les attaques, même si Ballan a essayé une ou deux fois. Le vent a été mon allié. C'était très dur de rouler seul sur les huit derniers kilomètres."
D'une certaine manière, cette victoire est donc plus celle du courage que de la classe, de la part d'un champion qui n'en manque pourtant pas. Mais ce succès du Ronde 2012 colle finalement assez bien à ce que Boonen est aujourd'hui. Il n'a peut-être plus tout à fait la superbe de 2005 ou 2006, mais les mois de doutes, d'égarements, de galères aussi parfois, lui ont durci la carapace. C'est une victoire acquise dans la souffrance mais on sent que ça ne lui déplait pas. "Je suis très heureux mais aussi très fatigué, mais je me suis vraiment bien battu, se satisfait-il, admettant que Pozzato était "peut-être le plus fort dans la dernière montée", avant d'ajouter aussi sec qu'il "n'avait aucune chance au sprint". Avec Boonen, l'orgueil, celui du champion, n'est jamais très loin.
Le voilà en tout cas installé au sommet de la légende du Ronde avec cette troisième victoire synonyme de record. Il est l'un des cinq hommes à détenir une triple couronne dans le Tour des Flandres. "C'est incroyable, je commence à peine à réaliser ce que j'ai accompli", confie la star d'Omega. "Le record des victoires, poursuit-il, c'est la cerise sur le gâteau, ça ajoute à ma joie. Se retrouver à côté de noms qui sont entrés dans l'histoire de cette course, c'est énorme. Gagner trois fois la course qui est ma préférée d'entre toutes..." Dans une semaine, c'est Paris-Roubaix. Après la course qu'il préfère, celle qui lui "convient le mieux", selon sa propre formule. Ça promet…
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