Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Julian Alaphilippe, dix ans de carrière : "Comme un enfant qui arrive au cirque"

Christophe Gaudot

Mis à jour 15/01/2024 à 20:32 GMT+1

Cette nuit (de lundi à mardi en France), Julian Alaphilippe débutera sa campagne 2024 par la première étape du Tour Down Under. Clin d'œil de l'histoire, c'est là que son aventure professionnelle avait débuté il y a dix ans, en 2014. Nouveau venu dans la toute puissante Omega Pharma - Quick-Step, "Alaf" n'était qu'un gamin qui a depuis grandi et beaucoup gagné. Il se souvient pour Eurosport.

Julian Alaphilippe, ici en 2014 pour ses débuts professionnels

Crédit: Getty Images

On pourra discuter d'un statut qui a évolué pour certains, complètement changé pour d'autres, de son envie de nouveauté, de son niveau, du Giro ou du Tour de France. Tous sont des sujets qui font partie de l'actualité de Julian Alaphilippe en ce début d'année 2024, et le double champion du monde ne les évite pas. Mais son œil s'allume d'une autre étincelle quand il se met à évoquer les dix ans qui le séparent de ses débuts professionnels, déjà au Tour Down Under qui débute dans la nuit de lundi à mardi (heure française).
Est-ce un hasard si Alaphilippe est revenu en Australie, où il n'avait plus mis les pieds depuis 2014 ? Dix ans de carrière, voici un cap important, surtout pour un gamin comme lui, qui au commencement des années 2010 cherchait sa place et ne l'avait d'ailleurs pas trouvée dans une équipe française, contraint de s'exiler en Belgique chez Patrick Lefevere et la Quick-Step. Le manitou belge avait-il vu un potentiel dans les années de cyclo-cross de celui que l'on n'appelait pas encore "Loulou" ?

Tour Down Under 2014, là où tout a débuté

Reste qu'Alaphilippe était arrivé chez les très grands début 2014 après une saison dans l'équipe réserve. "J'étais comme un enfant qui arrive au cirque, les yeux grands ouverts prêt à en découdre, se souvient le Français. C'était aussi un pas dans l'inconnu. C'était ma première course World Tour à l'autre bout du monde, je me rappelle de cette petite appréhension de savoir comment ça allait se passer." S'il avait fallu attendre le mois d'août pour le voir lever les bras, sur l'ultime étape du Tour de l'Ain, Alaphilippe avait mis un pied dans le grand monde.
picture

La première victoire professionnelle de Julian Alaphilippe, au Tour de l'Ain 2014

Crédit: Getty Images

S'attendait-il à rester aussi longtemps dans la même équipe ? Il ne se posait pas la question, pas plus qu'il n'hésite au moment de ressortir la boîte à souvenirs. Homme au cœur gros comme ça, il cite d'abord ses équipiers avant de se concentrer sur son histoire personnelle. Au fil des différentes appellations de la Quick-Step, Alaphilippe a noué une relation très forte avec certains d'entre eux, dont Dries Devenyns, retraité depuis fin 2023 et désormais dans le staff de la Soudal.
"Dries ressort parce que ça a été plus que mon fidèle lieutenant, ça a été vraiment quelqu'un sur qui j'ai pu compter, que ce soit avant une victoire mais aussi en dehors du vélo, quand tout allait bien et quand ça allait moins bien, détaille le Français. Il m'a apporté beaucoup avec son expérience, sa sérénité. C'est quelqu'un qui est dans mon cœur, pas simplement pour les moments qu'on a vécus sur le vélo mais aussi en tant que personne." Aucun des centaines de coéquipiers d'Alaphilippe n'a d'ailleurs plus couru avec lui que Devenyns, tout sauf un hasard pour un homme qui a besoin d'être bien entouré pour se sentir bien, et donc performer.

Sa meilleure saison : 2019 ou 2021 ?

Les Strade Bianche (2019), la Flèche Wallonne (2019 et 2021) et bien sûr le Tour de France (2019, 2020 et 2021), autant de courses qu'Alaphilippe a marqué de son empreinte et autant de fois où "Dries" était là. Arrivé en 2017 chez Quick-Step, le Belge a partagé les meilleures saisons du Français, celles où il a accumulé (de 2017 à 2023) 37 victoires dont les plus belles de sa carrière. C'est là qu'on peut situer le sommet de sa carrière, mais lui, quelle saison retient-il ?
picture

Julian Alaphilippe dans la roue de son fidèle lieutenant, Dries Devenyns (Tour de France 2020)

Crédit: Getty Images

"Forcément, 2019 sort du lot parce qu'il y a beaucoup de victoires et le Tour de France en jaune, pose le Français de 31 ans. Mais je vais quand même choisir 2021 parce que c'est une année qui m'a marqué. L'arrivée de mon fils a été la chose la plus extraordinaire que j'ai pu vivre jusqu'à maintenant, et puis la saison fut aussi très bonne (la Flèche Wallonne, la 1re étape du Tour de France et son premier titre mondial). S'il y a une saison très spéciale à retenir, ça serait celle-là mais l'année 2019, c'était quelque chose." Des saisons comme celles-ci, il y a de fortes chances pour que Julian Alaphilippe n'en connaisse plus.
Vainqueur à deux reprises en 2023 (Faun-Ardèche Classic et une étape du Dauphiné), il n'est plus le meilleur coureur sur un jour du monde qu'il a à l'évidence été. A 31 ans, 32 au mois de juin, quelques jours avant les trois bougies de son fils, il n'est pas encore de ceux à qui on ne parle que d'expérience et de transmission, mais lui-même y vient sans qu'on l'y pousse.
"Ce qui est chouette, c'est de faire la liaison avec notre jeune recrue Antoine Huby qui est aussi là au départ de la première course professionnelle de sa carrière dans l'équipe, sourit Alaphilippe Il me fait penser à moi quand je suis arrivé ici en 2014, Ça fait plaisir mais ça fait aussi réaliser que le temps passe et que je n'ai plus 22 ans mais 32." Le temps a passé, Alaphilippe a gagné et un jour il se retirera. En attendant, il a encore beaucoup de choses à donner.
picture

Ça chatouille : quand Alaphilippe s'amuse à l'entraînement

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité