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Pogačar - Roglič : Six mois après le Tour, retrouvailles basques pour les rivaux intimes

Benoît Vittek

Mis à jour 05/04/2021 à 13:06 GMT+2

TOUR DU PAYS BASQUE - Tadej Pogačar et Primoz Roglič se retrouvent pour la première fois sur une course par étape depuis le dernier Tour de France, dont ils avaient été les deux principaux protagonistes. Les deux Slovènes, aux profils similaires en course et en dehors, reprennent leur duel au sommet.

Primoz Roglic of Slovenia and Team Jumbo - Visma / Tadej Pogacar of Slovenia and UAE Team Emirates Yellow Leader Jersey / during the 107th Tour de France 2020, Stage 21 a 122km stage from Mantes-La-Jolie to Paris Champs-Élysées

Crédit: Getty Images

Non seulement le Pays basque vit à nouveau au rythme du cyclisme, mais il se prépare à accueillir un plateau de stars emmenées par Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) et Primoz Roglič (Jumbo-Visma). De Bilbao à Arrate, les deux Slovènes vont vivre une semaine musclée qui, six mois après le Tour de France et son dénouement renversant, les voit reprendre leur affrontement pour le statut de meilleur coureur par étapes du moment (et pour s’offrir le riche palmarès qui accompagne cette supériorité). Le vainqueur du Tour de France et son dauphin font figure de favoris évidents pour succéder à Ion Izagirre, vainqueur surprise en 2019.
À 30 ans et au prix d'une dernière étape des plus animées, le Basque avait dominé le classement général d’une course par étapes World Tour pour la deuxième fois de sa carrière, quatre ans après le Tour de Pologne. Du haut de ses 22 ans, Pogačar vise cette semaine son troisième trophée de la saison, après avoir survolé l’UAE Tour et Tirreno-Adriatico. Le super prodige, grimpeur ailé, excellent rouleur et redoutable puncheur, va très bien, merci pour lui.
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Un temps canon, une première place assurée avec brio : l'arrivée de Pogacar en vidéo

Avec une reprise plus tardive et de méchantes cabrioles sur les routes de Paris-Nice, Roglič n’a pas transformé son premier essai sur une des rares grandes courses par étapes qui manquent à son palmarès. Évidemment, ça a fait remonter les souvenirs de septembre dernier, lorsqu'il cédait déjà son maillot jaune au dernier moment face à un Pogačar devenu irrésistible. À Levens comme à La-Planche-des-Belles-Filles, Rogla a vu lui échapper un succès que tout le monde considérait acquis pour lui, le taiseux qui se refuse toujours à se projeter sur la victoire.
Il s'est aussi attiré le respect de ses pairs qui ont salué son courage sur le vélo quand tout se retourne contre lui et sa dignité au moment de saluer son tombeur, Maximilian Schachmann à Levens, Tadej Pogačar à La-Planche-des-Belles-Filles.
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Un scénario dingue et le calvaire de Roglic : le résumé de l'ultime étape

Voraces et taciturnes

"Ce n'est pas fini", rappelait-il encore à la veille de la dernière étape de la course au soleil, après avoir décroché son troisième bouquet de la semaine et imposé une domination totale. Il ne s’agit pas là d’un traumatisme infligé par Pogačar : Roglič se montrait aussi prudent lors de ses précédentes conquêtes. Arrivé tardivement dans les pelotons et rapidement pointé du doigt sur les questions de triche motorisée, le pionnier slovène a rapidement opposé une langue de bois totale comme défense principale, même s'il se libère peu à peu.
Entre les Vosges à la fin de l'été 2020 et les Alpes au printemps 2021, ses succès à Liège, pour s'assurer d'être le premier Slovène vainqueur sur un Monument, et sur la Vuelta, malgré les assauts de Richard Carapaz (Ineos Grenadiers), ont également montré que rien n'a changé pour l'implacable Slovène. Il peut toujours s'effriter mais il est surtout un Cannibale déterminé à saisir toutes les occasions qui se présentent. Gino Mäder en a été la dernière victime, impuissant devant la fusée slovène sur les pentes de la Colmiane.
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Il a gobé le pauvre Mäder juste avant la ligne : Roglic est vraiment impitoyable

Tadej Pogačar n'est guère plus bavard en public mais le jeune introverti s'entend bien avec son aîné taciturne. Une semaine après l’arrivée du Tour, les deux hommes représentaient ensemble leur pays aux Mondiaux d’Imola. Le cadet avait lancé les hostilités à une quarantaine de kilomètres de l'arrivée, l'aîné avait accompagné les meilleurs pour prendre la 6e place. Julian Alaphilippe avait décroché l'arc-en-ciel mais les deux Slovènes avaient, encore et toujours, répondu présent.
Tout s’emmêlait dans ma poitrine
Surtout, Pogi et Rogla sont revenus ensemble sur le final invraisemblable du dernier Tour et, selon les principaux intéressés, leur opposition n'a laissé aucune amertume. "Primoz a réussi à m'apaiser", a expliqué Pogačar à L'Équipe en décembre, après avoir ressassé son succès : "Sur le moment, je ne savais pas trop quoi ressentir. Tout s'emmêlait dans ma poitrine, j'avais des émotions contradictoires.(…) J'étais fan de Roglic depuis ses premiers résultats. Entre 15 et 20 ans, je criais devant ma télé pour qu'il gagne et là, c’est moi qui l'ai battu, qui l'ai empêché de réaliser ce dont il rêve depuis des années..."
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Pogacar a mis Roglic K.O. ! Le dénouement historique de la 20e étape

"On sait tous ce qu'il s’est passé l’an dernier", balayait de son côté Roglič au moment de se projeter sur ses ambitions pour 2021. "Le plan est d'être au maximum de notre forme du départ jusqu'à la fin du Tour de France", expliquait-il notamment fin janvier. Oubliée, sa réaction à chaud devant les caméras de NOS lorsque Pogačar l'avait ridiculisé sur le Tour : "Je n'arrive pas à y croire. C'est un écart énorme. Ils devraient même calculer la puissance nécessaire pour cela. C'est le cyclisme à un tout autre niveau. Et je ne peux tout simplement pas l'atteindre."
En ce printemps, Roglič croit à nouveau qu'il peut gagner. Pogačar, lui, n'a jamais eu l'occasion de douter. L'Itzulia, avec son chrono d’ouverture lundi et ses nombreuses ascensions courtes et explosives, offre peut-être le terrain qui se prête le mieux à leurs qualités similaires. Roglič y a remporté en 2018 sa première course par étapes de niveau World Tour. Un an plus tard, le néo-pro Pogačar y prenait la 6e place à seulement 20 ans. En 2021, il y est question de suprématie.
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