UAE Tour – Tadej Pogacar effectue sa rentrée à l’UAE Tour, avant de partir à la conquête des Monuments

Tadej Pogacar défendra bien son titre. Perturbé dans sa préparation hivernale par une infection au Covid-19, le double tenant du Tour de France n'a pas dérogé pour autant à son calendrier initial. Le Tour des Émirats Arabes Unis (20 au 26 février), course d’une semaine taillée entre les dunes et accolée au golfe Persique, accueillera les premiers tours de roues en compétition du patron des courses par étapes. Un ouf de soulagement pour les patrons du Team UAE Emirates.

La popularité de leur joyau slovène est telle que de le savoir potentiellement écarté du grand rendez-vous des sponsors a dû provoquer quelques maux de tête. Mais Pogacar sera bien là, cajolé on l’imagine dès son arrivée sur les terres de son employeur. Le Slovène y a pris goût, mêlant l’anaphore à un calendrier World Tour entamé sur les sillons tracés dans le désert émirati. L’objectif ? Décoincer la machine avant, à l’horizon, une campagne de classiques pantagruélique (notamment Strade Bianche, Milan-San Remo, Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège).

Après le traditionnel stage d’intersaison en Espagne, Tadej Pogacar a fait un petit détour par le cyclo-cross. A Ljubljana, le dernier lauréat de Liège-Bastogne-Liège a décliné sa domination sur le macadam aux segments boueux. Victorieux de la deuxième manche de la Coupe de Slovénie (26 décembre) devant Luka Mezgec (BikeExchange) et Matevz Govekar (Tirol KTM Cycling Team), le champion de Slovénie dans l’exercice chez les Espoirs (2018) s’est débarrassé de la concurrence à un peu plus d’un tour de l’arrivée. Quelques jours avant son retour dans la spécialité, le natif de Komenda se contentait d’avouer modestement s’enticher des labours : "Je ne suis pas très bon, mais j’aime beaucoup en faire."

Certes, sa silhouette fluette jaunie sous le soleil juilletiste a échappé à tous les écueils ou presque l’été dernier, mais Tadej Pogacar a n’a pas réussi à semer le Covid. L’inquiétude n’a pas submergé les rangs du Team UAE Emirates pour autant. Dans un communiqué publié une semaine (début février) après le test positif, la formation du Slovène a précisé que son prodige "devrait être en bonne voie pour reprendre sa préparation en vue de sa première course de la saison, l’UAE Tour." Légers, les symptômes n’ont pas tant retardé la mise en orbite de la fusée slovène.

Choix imposé par ses sponsors ou réelle appétence pour les routes du Moyen-Orient, Tadej Pogacar n’avait de toute façon aucune raison de bouder une épreuve qui lui a porté chance ces deux dernières années. En l’absence des épreuves australiennes, annulées en raison des restrictions sanitaires, l’épreuve émirati peut se targuer de présenter un casting de haut rang. Outre l’épouvantail Team UAE Emirates, Adam Yates (vainqueur en 2020, INEOS Grenadiers), Tom Dumoulin (Jumbo-Visma) et Alexander Vlasov (BORA – Hansgrohe) répéteront leurs gammes sur des artères que découvrira Romain Bardet (Team DSM).

Troisième l’an dernier, Joao Almeida (Team UAE Emirates) débarque flanqué cette fois d’une étiquette ambiguë de lieutenant-leader bis. Transfuge de la formation Quick-Step Alpha Vinyl Team en raison d’un manque de considération et de moyens, on imagine mal le Portugais se contenter d’un simple rôle secondaire. Rassurant sur son état de santé, Pogacar n'a, par ailleurs, pas semblé amer à l'idée de partager le leadership dans des propos relayés par cyclismactu.net quelques jours de concourir à l'UAE Tour : "La préparation s’est déroulée presque parfaitement, à part ce petit coup d’arrêt dû au Covid. Je me sens bien et prêt à mener l’équipe mais je sais que je pourrai m’appuyer sur Joao. On s’est beaucoup entraînés ensemble cet hiver, on se comprend bien et s’il se sent assez fort pour gagner, je serai content." Connivence feinte ou sincère, Almeida devrait selon toute vraisemblance constituer la principale menace à la défense de la couronne du Slovène.