Les sabreurs en bronze

"On était conscients de notre potentiel. On a été solidaires même quand on a été un peu chahutés", a remarqué Vincent Anstett, 23 ans. "On a eu chacun des petits passages à vide. Mais, dès qu'on était débranché, le suivant remettait ça. Là, je pense qu'on peut se servir de cette médaille pour construire un groupe. On avait un tableau difficile et on avait tous été déçus de nos parcours en individuel", a ajouté le Strasbourgeois. Anstett a beaucoup apprécié que "les tireurs des autres armes, notamment les épéistes, médailles d'or jeudi soir et qui ont peu dormi, soient venus nous supporter".

"Hier (jeudi), on s'est réunis et on s'est parlé à table , a indiqué le Tarbais Nicolas Lopez, 24 ans. On s'est retrouvés en début d'année sans deux anciens comme Damien et Gaël Touya. Le collectif France nous a aidés, avec sa dynamique". Dernier relayeur opposé au Russe Stanislav Pozdniakov, Lopez avait failli créer la sensation en demi-finale, infligeant un partiel de 9-5 au tsar pour finalement s'incliner 44-45.

Après que Julien Pillet, seul rescapé de l'équipe championne olympique à Athènes, eut raté son premier assaut contre les Polonais, l'entraîneur Jean-Philippe Daurelle a fait confiance à trois débutants: Lopez, Anstett et le Bordelais Boris Sanson (24 ans). "Je me suis remis pas mal en cause aujourd'hui. Durant la journée, j'ai retrouvé l'état d'esprit que j'aurais voulu avoir en individuel", a souligné Sanson, un gaillard de 1,92 m.

"Avoir une médaille de bronze, c'est bien. Plus, ça aurait été un peu trop, vu le niveau individuel de nos tireurs", a remarqué Me Daurelle. Les sabreurs français avaient battu successivement les Polonais (45-43) et les Allemands (45-36) pour entrer en demi-finales. La France, qui totalise désormais huit médailles, dont deux en or, est assurée d'en remporter une neuvième -or ou argent- vendredi soir, les épéistes dames disputant la finale contre les Hongroises.