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Escrime - "Je n'ai jamais vu ça" : Apithy-Brunet outrée par les tensions au sein de la Fédération d'escrime
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Publié 30/05/2024 à 02:12 GMT+2
La sabreuse Manon Apithy-Brunet et son ancienne coéquipière en équipe de France, désormais retraitée, Charlotte Lembach, étaient les invités de Mon Paris Olympique ce mercredi soir sur Eurosport. Les deux escrimeuses sont revenues sur les affaires qui secouent la fédération française d'escrime, à quelques semaines des Jeux Olympique.
"A la Fédération, c'est un peu le bordel, on n'a jamais connu ça"
Video credit: Eurosport
"On nous demande de faire des médailles, on veut qu'on fasse tout pour : respectez-nous." C'est un cri du cœur qu'a lancé Manon Apithy-Brunet ce mercredi soir sur Eurosport. En plateau aux côtés de Charlotte Lembach dans Mon Paris Olympique, la sabreuse s'est exprimée sur la polémique qui entoure la liste du sabre masculin pour les Jeux Olympiques de Paris.
Sélectionné dans un premier temps, le sabreur français Tom Seitz a dû abandonner ses rêves olympiques après un cruel imbroglio. Brigitte Saint-Bonnet, la présidente de la fédération d'escrime, avait dû trancher pour le choix du remplaçant. Seulement, celle-ci n'avait qu'un rôle consultatif auprès de la commission de sélection, et l'entraîneur du sabreur Jean-Philippe Patrice a donc porté un recours contre la décision.
Le sabre masculin à couteaux tirés
Celui-ci a obtenu gain de cause et son athlète a été intégré dans la liste en tant que quatrième sabreur et remplaçant. Ce qui a provoqué la démission de l'entraîneur de l'Equipe de France Alain Coicaud, désavoué après la non-sélection d'un des athlètes dont il avait coché le nom, Tom Seitz.
Une situation qui scandalise Manon Apithy-Brunet : "On dirait que c'est trop compliqué de faire des choses simples, ou qu'on ne se concentre pas, s'est-t-elle désolée. Je n'ai jamais vu ça de ma carrière. Mon mari qui a onze ans de plus que moi, et qui est en équipe de France depuis qu'il a 20 ans n'a jamais vu ça. C'est un peu le bordel. Mais on va dire qu'on est une équipe soudée."
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Tom Seitz (à droite) à Madrid en mai 2024
Crédit: Getty Images
A ses côtés, l'ancienne sabreuse de l'équipe de France Charlotte Lembach n'en pense pas moins : "Il y a des problèmes dans toutes les armes, les sélections parlent d'elles-mêmes. C'est que du politique, on oublie le côté sportif, alors que c'est l'athlètes qui est au cœur du projet." Seule catégorie restée sereine jusqu'ici, selon les deux athlètes : le fleuret homme, qui serait la seule à avoir échappé aux problèmes en interne, alors que le fleuret femme a pu se réjouir de l'annulation de la suspension pour dopage d'Ysaora Thibus cette semaine.
"C'est nous qui allons défendre les couleurs de la France, chercher des médailles, et finalement on nous met complètement des bâtons dans les roues, a-t-elle poursuivi. Que ça soit entre les entraîneurs, les entraîneurs et les athlètes, les entraîneurs et la hiérarchie : c'est insupportable. On n'avance pas et pourtant il y a des supers médailles qui sont là." Avec 113 médailles glanées, dont 5 à Tokyo en 2020, l'escrime est en effet le sport le plus prolifique de l'histoire des JO pour la France.
Bardenet non retenu : "Je n'imagine pas dans quel état il est"
Manon Apithy-Brunet a conclu l'émission par une pensée pour Alexandre Bardenet. Après avoir quitté l'INSEP en début de saison sur fond de tension à l'instar de Yannick Borel et Romain Cannone, l'épéiste n'a pas été sélectionné pour les Jeux. "Je n'imagine pas dans quel état il est. C'est mon ressenti personnel, mais j'ai l'impression que les entraîneurs ont voulu lui faire payer et qu'ils ont envie de briller parce que nos trois athlètes Bardennet, Borel, et Cannone ont un peu trop fait parler d'eux, et qu'ils veulent faire parler d'eux aussi."
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Hugues Obry, à droite, avec Alexandre Bardenet, lors du Challenge Monal, le 16 avril 2022
Crédit: Imago
Sa troisième place au classement interne de la fédération en faisait pourtant l'un des favoris à la sélection, alors que les quatrième et cinquième du classement ont été retenus. "Le choix a été clair et fait à l'unanimité" se défendait Fabrice Jeannet, membre de la commission au moment de l'annonce de la liste. Romain Cannone et Yannick Borel, eux, seront bien de la partie.
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