Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

JO Tokyo - Escrime - Yannick Borel, piégé et amer : "Ce n’est pas un match à montrer dans les écoles d’escrime"

Cyril Morin

Mis à jour 25/07/2021 à 10:59 GMT+2

JO TOKYO - Il venait pour compléter sa collection de médailles et enfin se couvrir d’or en individuel aux Jeux Olympiques. Mais Yannick Borel est tombé de très haut ce dimanche, surpris par Mohamed Elsayed, un jeunot de 18 ans qui l’a poussé dans un schéma piégeux. A 32 ans, ce titre olympique continue de le fuir. Et sa sortie de route prématurée lui a clairement mis un coup sur la tête.

Yannick Borel

Crédit: Getty Images

Ce devait être une formalité. D’un côté, un gamin égyptien de 18 ans, pas encore rompu aux joutes internationales et tout neuf sur le circuit. De l’autre, Yannick Borel, champion olympique par équipe à Rio, quatre fois champion du monde et une armoire à médailles qui déborde. Ce devait être une formalité, une simple étape vers l’or olympique en individuel, la dernière breloque à lui résister. Ce fut un séisme inattendu et une débâcle terrible pour le Français, éliminé d’entrée par un surprenant Mohamed Elsayed.
Après coup, le Guadeloupéen était forcément amer. Et surtout colère, notamment envers lui-même. "Franchement, je n'ai pas d'excuse, a-t-il expliqué, lucide, face à la presse. Si encore j'avais fait un bon match, je vous aurais dit qu'il était plus fort. Mais je ne peux même pas dire ça. Et c'est pour ça que je m'inculpe". Pour tout dire, on n’a pas reconnu l'épéiste qu'il est si souvent. Et lui non-plus à vrai dire…
picture

Deux dernières touches fatales, Borel éliminé dès son entrée en lice en épée

Schéma inhabituel, adversaire inconnu

"J'ai voulu m'imposer mais je n'ai pas su être patient, notamment à des moments où je menais, a-t-il décrypté. Là, j'aurais pu l'obliger à prendre tous les risques. Mais c'est moi qui ai pris tous les risques. J'étais prêt à ça... mais c'était la mauvaise façon. Ce n'est pas un match d'escrime à montrer dans les écoles d'escrime". Là où l’épée réclame patience et tactique, ce fut un duel en folie où les touches se sont multipliées plus que de raison. En face, c’est le petit jeune qui a su garder la tête froide. Et c’est Borel qui s’est vite retrouvé acculé.
"Je ne le connaissais pas vraiment, j'ai peu d'infos sur lui, parce qu'il est jeune, il arrive sur le circuit, mais ça n'explique pas la façon dont j'ai perdu, a-t-il reconnu. Son style de jeu ne me dérange pas en temps normal, il y en a des beaucoup plus gênants pour moi. Il a été intelligent... contrairement à moi ! Il m'a contré comme il fallait, il avait bien préparé son match. Quand moi, je me suis dit : ''prends ta chance, lâche-toi''... sauf qu'en face, il mettait les touches, et ça me coûte cher".
Alors, comment digérer cet échec qui risque de le marquer pour de longs mois ? Le Français ne s’est pas projeté jusque-là. Tout juste a-t-il promis de soutenir ses collègues escrimeurs, notamment Romain Cannone, qualifié pour les quarts : "De toutes les façons, je n'ai que ça à faire…". Avant de repasser en mode collectif, dès le 30 juillet, pour défendre la couronne collective chèrement acquise à Rio. Et, cette fois-ci, hors de question de passer au travers une seconde fois.
picture

Yannick Borel, battu par Mohamed Elsayed

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité