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Les grands récits : Buffalo, ou l'art magnifique de la lose

Laurent Vergne

Mis à jour 17/12/2019 à 22:58 GMT+1

1991. 1992.1993.1994. Quatre années de suite, Buffalo est allé au Super Bowl. Exploit monumental, alors inédit et toujours inégalé depuis. Mais les Bills, par quatre fois, s'y sont inclinés. Leur dynastie inaboutie a fait d'eux les plus formidables losers de l'histoire de la NFL. Une grande équipe. Mais sans titre.

Thurman Thomas, Buffalo Bills. (Par Marko Popovic).

Crédit: Eurosport

C'est mardi, c'est Grands Récits. Notre série vous propose de vous plonger dans la folle histoire du sport, entre pages de légendes, souvenirs enfouis et histoires méconnues. Toujours à hauteur d'hommes. Après les héros improbables et les miraculés, nouvelle thématique en mai et juin, consacrée aux grandes malédictions du sport. Deuxième volet dédié aux Buffalo Bills, qui ont perdu quatre Super Bowls de suite au début des années 90..
Second to none. Le titre du livre de Joseph Valerio, qui retrace l'épopée aussi glorieuse que malheureuse des Buffalo Bills au début des années 90, ne pouvait pas toucher plus juste. Cette équipe était deuxième, l'éternel deuxième, mais derrière personne. Jamais sacrée, mais ayant signé une performance unique et engendré, à sa manière, sa propre dynastie. La dynastie inachevée.
Jamais une équipe n'avait réussi à disputer quatre années de suite le Super Bowl. Exploit hors du commun, que même les plus grandes dynasties du demi-siècle écoulé, des Steelers des années 70 aux Patriots du XXIe siècle en passant par les 49ers des 80's et les Cowboys des 90's, n'ont réussi à accomplir. Mais Buffalo a perdu ces quatre Super Bowls. Pour le meilleur et le pire, les Bills ont ainsi bâti une légende à double tranchant, celle du plus magnifique loser de tous les temps. Un vrai loser. Mais vraiment magnifique.
Son heure aurait dû venir le 27 janvier 1991. Ce jour-là, les Bills disputent le Super Bowl. Le 25e du nom, mais le premier pour eux. Face aux New York Giants, le consensus national les proclame grands favoris. Toutes les pièces du puzzle de Buffalo, patiemment construit depuis cinq ans par le manager général Bill Polian, sont il est vrai en place.

Les fiestas d'Orchard Park

En Bruce Smith, les Bills disposent du meilleur défenseur de la Ligue doublé d'un leader charismatique. Autour de lui, l'édifice est solide. Mais aussi forte soit cette défense, c'est bien l'attaque de Buffalo qui dévaste alors tout sur son passage. Plus qu'une attaque, une révolution. Celle du "no huddle". Un système d'une précision extrême consistant à enchainer les séquences offensives sans regroupement entre chaque action. Les défenses, paniquées, n'ont pas le temps de s'adapter et sont soumises à une improvisation permanente.
Mis en place par le coach Marv Levy, la soixantaine bien tassée mais jamais à court d'une idée révolutionnaire, le "no huddle" a propulsé les Bills au sommet. Si la philosophie s'est avérée efficace, c'est parce que Levy dispose des armes pour l'imposer. Le jeune running Thurman Thomas figure déjà parmi les meilleurs à son poste. Andre Reed et James Lofton sont deux receveurs de première classe. Puis il y a le maître à jouer, Jim Kelly. Le franchise quarterback est au sommet de son art à l'aube de la trentaine.
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Jim Kelly, la figure emblématique de l'attaque des Buffalo Bills.

Crédit: Getty Images

Le temps de la draft 1983, où Jim Kelly avait pleuré quand son nom avait été appelé par les Bills, semble loin. Il ne voulait pas de Buffalo. Ni la ville ni la franchise ne l'attiraient. Il est à présent le visage fédérateur de l'une comme de l'autre, sur et en dehors du terrain. Kelly a même pris l'habitude d'organiser des repas et des fiestas dans sa propriété d'Orchard Park, invitant ses coéquipiers et des membres du club.
"Un jour, raconte la vedette des équipes spéciales Steve Tasker dans Second to none, Jim m'a dit de venir manger chez lui. J'aimerais bien, je lui ai répondu, mais j'ai mes parents et mon frère qui viennent, je ne les ai pas vus depuis longtemps. 'Pas grave', m'a dit Jim, amène-les, venez tous, ce sera sympa. Et c'est devenu une tradition. A chaque fois, tout le monde rappliquait chez Jim avec toute la famille. C'était ça, les Bills. Rapidement, nous sommes devenus autre chose que des coéquipiers. Même en dehors de la saison, on jouait au basket ensemble, on partait en vacances ensemble, on allait au resto ensemble."

Le chef d'œuvre, un match trop tôt

La saison 1990-91 marque donc l'avènement de Buffalo. Vainqueurs de 13 matches sur 16 en saison régulière, les Bills remportent haut la main leurs deux matches de playoffs, face à Miami (44-34) puis lors d'un invraisemblable 51-3 en finale de l'AFC contre Oakland, dont 41 points avant la pause. La plus grosse raclée jamais vue en finale de conférence ces cinquante dernières années. "C'est sans doute notre chef d'œuvre, juge Jim Kelly. Nous avons atteint une forme de plénitude. Malheureusement, c'était un match trop tôt."
Après cette boucherie, c'est peu dire que les hommes de Marv Levy abordent avec confiance leur duel final contre les Giants, chez qui ils sont d'ailleurs allés s'imposer en fin de saison régulière. Pour les observateurs, la défense new yorkaise n'aura pas les moyens de contrer l'infernale attaque K-Gun de Jim Kelly. Ils se trompent. Le "Big Tuna" Bill Parcells, le coach des Giants, a bien préparé son affaire. Son coordinateur défensif aussi. Il s'appelle Bill Belichick et, comme pour d'autres, ce match va changer sa carrière. Bellichick, devenu head coach, remportera cinq Super Bowls (et en jouera huit) avec New England. Ce soir-là, il réussit l'impensable : maîtriser l'attaque des Bills.
Offensivement, les Giants vont réussir un autre tour de force décisif : manger le chrono en imposant le jeu de course afin de limiter le temps de présence de l'attaque des Bills sur le terrain. Là encore, le coup va porter à merveille. New York va ainsi établir un record en termes de possession de balle, avec 40 minutes contre 20 seulement à Buffalo. En seconde période, l'écart sera plus flagrant encore avec 22 minutes de possession sur 30 pour l'attaque new yorkaise.
Privés de leur jouet favori, le ballon, cantonnés le long de la touche la plupart du temps, Jim Kelly et sa bande vont ronger leur frein. "C'était infernal, se souvient Kelly. Ils ont enchainé deux drives interminables, juste avant et juste après la mi-temps. 15 minutes de jeu effectif au total. C'est énorme, un quart du match. J'avais l'impression de passer mon temps à attendre, de ne pas jouer ce Super Bowl. J'ai senti pour la première fois que quelque chose nous échappait."
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Buffalo - Giants, Super Bowl 1991. Le destin des Bills va se jouer sur ces huit dernières secondes...

Crédit: Getty Images

L'injuste fardeau de Scott Norwood

Pourtant, quand les Bills enchainent un touchdown et un safety signé Bruce Smith en début de deuxième quart-temps pour mener 12-3, leur destin semble tout tracé. Mais après un formidable chassé-croisé, ce sont bien les Giants qui mènent 20-19 à deux minutes et seize secondes de la fin. Buffalo récupère alors le ballon sur ses propres 10 yards. Cette fois, c'est à Jim Kelly et son attaque de jouer. Buffalo remonte le ballon jusqu'aux 29 yards adverses. A huit secondes de la fin, Kelly jette le ballon à terre pour stopper le chrono. Désormais, tout repose sur Scott Norwood, le botteur de Buffalo.
Norwood est un bon kicker. Précis, il manque toutefois de puissance. Son field goal le plus long de la saison ? 48 yards. Celui-ci se trouve à… 47 yards des barres. Sur gazon naturel, jamais il n'a réussi un field goal aussi lointain. La distance ne sera pourtant pas un problème. "Il a tapé si fort qu'il avait 65 yards dans les jambes", se souvient Frank Reich, le quarterback remplaçant. C'est lui qui tenait le ballon à Norwood. Au dernier moment, il s'échappe pour passer à droite des barres new-yorkaises. Deux mots vont alors figer la carrière de Norwood et le destin des Bills. "Wide right !", clame Al Michaels, le commentateur d'ABC. C'est fini. Buffalo s'incline d'un point. Le seul Super Bowl à s'être joué à un seul petit point.
Chacun a vécu ce moment de façon intime. Sur le bord du terrain, beaucoup priaient. Mark Kelso, le safety des Bills, n'a pas voulu regarder. "Je ne pouvais pas, dit-il. J'ai juste guetté la réaction des autres. Je pouvais voir Marv (Levy). Je ne l'ai pas quitté des yeux. Puis j'ai vu qu'il baissait la tête, et de l'autre côté du terrain, j'ai aperçu les joueurs des Giants qui commençaient à sauter dans tous les sens. J'ai compris. C'était dur. Très dur." Darryl Talley, lui, a regardé. 27 ans plus tard, il est toujours hanté. "De là où j'étais, le ballon avait l'air de passer entre les barres, assure le linebacker. Pendant deux secondes, je me suis vu vainqueur du Super Bowl. Seulement deux secondes."
Scott Norwood portera le fardeau de la défaite. Injuste, car les Bills ont probablement perdu ce match avant, comme sur le drive ayant amené le dernier touchdown des Giants, où la défense de Buffalo a manqué trois plaquages qui auraient tout changé. Ce Super Bowl, ils l'ont même probablement perdu avant même d'entrer sur le terrain. "C'était l'euphorie à Tampa, on avait l'impression que tout Buffalo s'était déplacé, se rappelle Pete Metzelaars, le tight end. Tous les jours, on passait du temps à essayer de récupérer des billets pour nos potes, nos familles. On s'est préparé sérieusement, mais sans prendre la mesure de l'évènement. Au fond, peut-être que nous étions trop sûrs de nous."
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La joie des Giants après le field goal manqué de Scott Norwood.

Crédit: Getty Images

Le Chevalier noir des Monty Python

L'histoire, si elle s'était arrêtée là, aurait conservé un caractère assez banal. Une équipe, talentueuse, échoue tout près du sommet. Ça arrive. Souvent, on ne se relève pas d'une telle désillusion. "Le Super Bowl, évoque Bill Polian, chaque joueur de la NFL en rêve pendant 15 ou 20 ans. Le perdre, c'est très douloureux. Le perdre quand vous êtes favoris et que vous savez être la meilleure équipe de la Ligue, c'est encore plus dur. Et le perdre comme ça, d'un point, en ayant eu l'occasion de gagner à la dernière seconde, je pense qu'il n'y a même pas de mots."
Ce qui rend unique le destin des Bills, c'est qu'ils vont se relever de cet échec. Une fois. Deux fois. Trois fois. Crève-cœur après crève-cœur, ils vont repartir au combat. Cette équipe avait quelque chose du chevalier noir dans le film Monthy Python Sacré Graal. Le Roi Arthur lui coupe un bras, puis l'autre, puis les deux jambes et enfin la tête, mais de façon absurde, il continue de se battre, encore et toujours.
Trois autres échecs vont donc suivre. En 1992, d'abord, face à Washington. Là encore, les Bills étaient donnés gagnants. Mais passent complètement à côté de l'évènement. Un fiasco symbolisé par les malheurs de Thurman Thomas. Fidèle à son rituel, le running back a placé son casque sur la ligne des 34 yards (comme son numéro) avant le match.
Mais entre la présentation des équipes, l'hymne et le toss, le quart d'heure précédent le coup d'envoi s'apparente à un tourbillon. Quelqu'un a ramassé le casque de Thomas. Panique générale. Quand le responsable des équipements chez les Bills remet enfin la main dessus, le match a déjà commencé. Sans Thurman Thomas. Elu MVP de la NFL cette saison-là, il marchait sur l'eau. Mais l'incident aura donné le ton de son Super Bowl. Il sera inexistant face aux Redskins.

Le comeback du siècle

En 1993 et 1994, Buffalo s'inclinera à chaque fois contre Dallas. Au Rose Bowl, les Bills sont même humiliés lors du Super Bowl XXVII en concédant plus de 50 points (52-17). L'année suivante, ce sera le chant du cygne. Buffalo mène 13-6 à la pause face aux Cowboys, mais une perte de balle de Thurman Thomas dès le début du troisième quart-temps amène le touchdown de l'égalisation pour Dallas. Cette fois, le fil va casser. Pour de bon. "Il y avait 13-13, rien n'était perdu, mais nous avons lâché mentalement, avoue Steve Tasker. Pour la première fois, cette équipe a dit 'stop, c'est terminé, on n'en peut plus'. C'était le bout du chemin."
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Les Bills mènent 13-6 à la mi-temps face à Dallas lors du Super Bowl 1994. Leur joie sera éphémère...

Crédit: Getty Images

L'anomalie ne tient pas dans ce lâcher prise final, mais dans le fait qu'il soit advenu si tard. Longtemps, Buffalo fut l'incarnation même du refus absolu du renoncement. Marv Levy a raconté une anecdote révélatrice à ce sujet :
C'était après notre première défaite contre Dallas. Un supporter m'a dit 'coach, je vous en prie, ne retournez pas au Super Bowl. Trois défaites, c'est trop dur à vivre.' Je préfère perdre avant. Je lui ai répondu que je comprenais sa frustration et que nous la partagions tous. Mais, lui ai-je dit, je suis quand même très heureux que vous ne soyez pas dans mon équipe.
Deux moments symbolisent bien la force de caractère des hommes de Marv Levy. Un match et une action. Le match, c'est celui contre Houston, au premier tour des playoffs 1993. Menés 35-3 en début de troisième quart-temps, les Bills vont signer le plus extraordinaire comeback de toute l'histoire de la NFL pour s'imposer 41-38 dans une ambiance indescriptible.
"Je n'ai jamais entendu autant de bruit dans un stade, se souvient le receveur Don Beebe. Je pouvais presque sentir le sol vibrer, comme dans un tremblement de terre." Cela reste le moment le plus fort de l'épopée de Buffalo. "J'ai dû croiser au moins 600 000 personnes qui m'ont assuré qu'elles étaient au stade ce jour-là", rigole Tasker dans le documentaire d'ESPN, The Four Falls of Buffalo (Les quatre chutes de Buffalo).

Le symbole Don Beebe

Quelques semaines plus tard, les Bills vont donc retourner au Super Bowl et exploser contre Dallas. En toute fin de match, alors que tout est déjà plié, Frank Reich, qui a suppléé Kelly, blessé, perd le ballon. Leon Lett, large gaillard de la défense de Dallas, le récupère et remonte le terrain pour aller marquer un énième touchdown.
A l'approche de l'en-but, il chambre gentiment, ralentit sa course et tend le bras pour imiter son receveur vedette, Michael Irvin. Mais Lett n'a pas vu revenir Don Beebe. Après une course folle, à un yard de la ligne, Beebe arrache le ballon des mains de Leon Lett. Il n'y aura pas de touchdown. Cela n'a rien changé au destin de ce Super Bowl ni au naufrage de Buffalo, mais cela en dit long sur ce qu'était cette équipe.
Après la rencontre, dans le vestiaire, les Bills sont au 36e dessous. Y compris Don Beebe. Jusqu'à ce qu'arrive Ralph Wilson, le fondateur de la franchise, dont il restera le patron jusqu'à sa mort en 2015. "Il m'a dit, 'fils, tu m'as beaucoup appris ce soir.' Merci d'avoir montré au pays tout entier ce que sont les Buffalo Bills'", confie Beebe. D'après lui, c'est la seule fois, en cinq saisons à Buffalo où Wilson est venu parler dans le vestiaire.
En quatre ans, Buffalo a compilé 49 victoires en saisons régulière et neuf autres en playoffs. Neuf victoires en playoffs en quatre ans, cela reste un record. Faut-il voir le verre des Bills aux trois-quarts vide ou au quart plein ? "Le meilleur moyen de ne pas perdre le Super Bowl, c'est encore de ne pas y aller, rappelle Marv Levy. Tout le monde sait à quel point il est complexe d'en jouer un, et nous avons réussi à y aller quatre fois de suite."

Kelly : "Je n'ai eu que des remerciements au fil des ans"

Dans les années 2000, Bill Polian, devenu manager des Indianapolis Colts, finira par soulever en 2007 le trophée Vince Lombardi avec Peyton Manning comme quarterback. "Ce titre, explique Polian, est arrivé après plusieurs déceptions et ce fut le seul Super Bowl de Peyton avec les Colts. Il m'a dit un jour qu'il n'arrivait pas à comprendre comment les Bills avaient pu en jouer quatre de suite. Ça lui paraissait dingue."
Quatre défaites de suite au Super Bowl sont-elles plus remarquables qu'une victoire sans veille ni lendemain ? Pour Jimmy Johnson, coach de Dallas vainqueur du Super Bowl face aux Bills en 1993, il n'y a pas photo : "C'était un beau parcours de la part des Bills, mais pas un grand parcours. Si vous ne gagnez pas le Super Bowl, ça ne peut pas l'être."
A Buffalo, personne n'en veut pourtant aux Bills de ne jamais avoir gravi la dernière marche. "Je n'ai eu que des remerciements au fil des ans, assure Jim Kelly. Vous savez, la crise industrielle des années 70 et 80 avait ravagé Buffalo. Notre équipe lui a redonné de la fierté. Beaucoup de gens me l'ont dit."

Le Hall of Fame, ou la reconnaissance de la postérité

Rentrés dans le rang à la fin des années 90, les Bills sont restés 18 ans sans jouer le moindre match de playoffs, entre 2000 et 2018. Alors, aujourd'hui, ils paieraient cher pour revivre un Super Bowl. Quitte à le perdre. Il a toujours manqué quelque chose à cette équipe. Le 27 janvier 1991 a probablement tout changé. Cette victoire-là aurait pu enclencher une des plus fabuleuses dynasties de la NFL. "Après, estime Don Beebe, à chaque Super Bowl, nous étions trop sous pression. Gagner le premier aurait peut-être modifié la suite de l'histoire."
Quelle équipe, pourtant… Cinq de ses membres ont été intronisés au Hall of Fame : Jim Kelly, Bruce Smith, Andre Reed, Thurman Thomas et le coach Marv Levy. Aucun de ses bourreaux au Super Bowl, qu'il s'agisse des Giants, des Redskins ou des Cowboys n'en ont eu plus que trois. Une forme de reconnaissance de la postérité.
Mais au-delà de l'histoire sportive, c'est une aventure humaine qui demeure. "Le résultat est une chose. Mais au fond, le Super Bowl n'est pas un "must win", juge Marv Levy, aujourd'hui âgé de 92 ans. Il n'y a pas d'obligation de victoire. La Deuxième Guerre mondiale, ça c'était un must win !. Ces quatre années nous ont apporté beaucoup de bonheur et de grandes frustrations, mais en tant que groupe d'hommes, chacun en est ressorti meilleur je pense."
En octobre 2011, Kent Hull, l'ancien joueur de ligne offensive, est décédé à l'âge de 50 ans. Il fut le premier membre de cette équipe à disparaitre. "Pas un ancien joueur ne manquait à l'appel lors de son enterrement, raconte Bill Polian. Même ceux qui habitaient à l'autre bout du pays ou à l'étranger. C'était 20 ans après, mais je pense que rien ne les séparera jamais. Même pas la mort."
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Bruce Smith, Thurman Thomas et Jim Kelly, trois des cinq membres de la grande équipe des Bills introduits au Hall of Fame.

Crédit: Getty Images

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