Le rendez-vous est pris

"On va aller jusqu'au bout, pour montrer à tous qu'on a bien notre place en Coupe du monde". Depuis le début du tournoi, Arouna Kone ne pensait qu'à ça : convaincre et justifier leur présence au Mondial. Et malgré leur échec en finale contre l'Egypte (0-0 4-2 aux tirs au but), les Eléphants ont rempli leur contrat. Impressionnants, ils ont pesé de tout leur poids sur cette 25e édition de la Coupe d'Afrique des Nations.

Critiqués avant le début du tournoi, les Ivoiriens ont démontré que leur qualification pour la Coupe du Monde 2006 aux dépens notamment du Cameroun n'était pas usurpée. Et Henri Michel, qui a conforté sa place, ne pouvait cacher sa joie à l'issue de la finale : "Il ne faut pas oublier le parcours que l'on a fait. C'est ce que j'ai dit aux joueurs : qu'est-ce qu'on a à se reprocher? Rien", a estimé le sélectionneur français. "On était venu en essayant de jouer le maximum de matches possibles. Les jeunes ont acquis de l'expérience. Ils ont franchi un palier et peuvent encore progresser. Ils sont sur la bonne voie", a-t-il ajouté.

A l'image des grandes équipes, les coéquipiers de Didier Drogba ont su monter en puissance au fur et à mesure de la compétition. Fébriles lors de la phase de poule avec deux victoires poussives face au Maroc (1-0) et la Libye (2-0) et une claque face à l'Egypte (3-1), les Ivoiriens ont démontré leur valeur dans les moments importants. Et c'est bien leur victoire (0-0, 12-11 aux t.a.b) face aux Lions Indomptables qui a marqué les esprits.

Battus à deux reprises contre le Cameroun lors des éliminatoires du Mondial, les Eléphants ont remporté une victoire primordiale en quart de finale. "On sent que quelque chose a changé" après ce match, a expliqué Arouna Koné. Car après, tout s'est enchainé. Et c'est le Nigeria, autre grande nation africaine, qu'ils ont accroché à leur tableau de chasse. "Je pense que le groupe a de la qualité, il l'a montrée. On a gagné en maturité ", a assuré le milieu Didier Zokora. "Ils ont réussi à forger un groupe qui sera la base du Mondial", a abondé Michel.

En se penchant sur le bilan du tournoi, Henri Michel peut trouver d'autres motifs de satisfactions. En effet, les autres mondialistes sont repartis de la CAN avec beaucoup d'incertitudes. La Tunisie, le Togo, l'Angola et le Ghana ont accumulé les désillusions. Et seule la Côte d'Ivoire s'est rassuré sur son niveau et ses acquis : "On est mondialiste, on devait marquer notre territoire. On est quand même arrivé en finale", a estimé Zokora.

Les futurs adversaires de la Côte d'Ivoire en Allemagne, les Pays-Bas, l'Argentine et la Serbie Monténégro, sont donc prévenus. Les Ivoiriens ont une nouvelle génération sur laquelle il faudra compter. Ils aiment les grandes compétitions et méritent peut-être plus qu'un statut de faire-valoir. Ils pourraient même continuer d'étonner à l'allure où ils progressent. "On a mérité le respect des autres équipes. On a montré qu'on ne s'était pas qualifié pour rien. Cela prouve qu'on a de la qualité. On a nos chances pour la Coupe du monde", a lancé l'ancien capitaine des Ivoiriens Cyril Domoraud.