Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Et si l'Angleterre aimait enfin Chelsea grâce à Maurizio Sarri ?

Louis Pillot

Mis à jour 05/08/2018 à 15:03 GMT+2

COMMUNITY SHIELD - Nommé entraîneur de Chelsea cet été, Maurizio Sarri débute en match officiel contre Manchester City dimanche lors du Community Shield (16h). Les Blues, longtemps champions du pragmatisme et historiquement détestés en Angleterre, pourraient bien changer avec l’Italien…

Maurizio Sarri lors de sa conférence de presse de présentation à Stamford Bride, le 18 juillet 2018

Crédit: Getty Images

La saison n’a pas encore commencé, mais Chelsea a déjà remporté un titre. Les Blues s’en seraient pourtant bien passés. Les pensionnaires de Stamford Bridge ont terminé en tête de la "League of Hate", un sondage mené par plusieurs médias pour désigner l’équipe la plus détestée d’Angleterre. Les Londoniens n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils avaient déjà gagné la "compétition" en 2016. Pourtant, les choses pourraient rapidement changer, du fait de l’arrivée de Maurizio Sarri dans l’ouest de Londres. Et si, grâce à l’Italien, l’Angleterre aimait enfin Chelsea ?
Une chose est sûre : pour qu’une telle chose arrive, il faudra se lever tôt. La relation compliquée des Blues avec le reste du Royaume ne date en effet pas d’hier. Le hooliganisme, dont le groupe des Chelsea Headhunters a été l’un des fers de lance jusqu’au milieu des années 1990, a laissé des traces. L’arrivée de Roman Abramovitch aux commandes du club, en juin 2003, a également donné un autre angle d’attaque aux détracteurs du club : les fans de Chelsea seraient des "rent boys" (des prostitués) opportunistes, et le club ne rencontrerait le succès que grâce à l’argent de son propriétaire. Voilà pour le résumé, et tant pis si l’on omet les titres nationaux (un championnat et trois FA Cups) et les deux C2 remportées par le club auparavant, en 1971 et 1998.
À cela, il convient d’ajouter l’image d’équipe défensive qui colle aux Blues. José Mourinho, Antonio Conte ou Roberto Di Matteo, plus brièvement, l’ont entretenue, le dernier décrochant même le Graal en C1 au bout d’une campagne mémorable de minimalisme. Cette identité "italienne" a collé à Chelsea : après tout, au 21e siècle, le club a connu quatre coaches italiens, Sarri étant le cinquième. Et ce, même si l’un d’eux, Carlo Ancelotti, a détenu entre 2009 et 2018 le record de buts marqués en une seule saison de Premier League (103).
picture

Sarri : "J'apprécie Mourinho mais je me sens plus proche de Guardiola"

Au travail succède la "joie"

Pour autant, c’est par un autre Italien que peut venir le changement. Il est d’abord lexical : aux valeurs de "travail" portées par Mourinho et Conte, ont succédé la "joie". "Mon objectif est de m’amuser et d’être compétitif, disait Sarri lors de sa présentation. Le plus beau cadeau que vous pouvez recevoir dans la vie, c’est de vous amuser en travaillant. (...) Le football n’est pas un sport, c’est un jeu." Gros fumeur, souvent mal rasé, l’ancien coach de Naples tranche déjà avec ses prédécesseurs. Ca n’est pas forcément une mauvaise chose pour les Blues.
Au-delà de l’image, le salut passera avant tout par le jeu. Pour cela, Chelsea peut forcément s’inspirer de son adversaire de dimanche, lors du Community Shield : Manchester City. Conspués pour leurs "plastic fans" et leur "Arab money", les Citizens s’en sont remis à Pep Guardiola pour mettre tout le monde d’accord. Au terme d’une saison record, les Skyblues ont impressionné l’Angleterre et l’Europe. Certes au prix d’investissements records, mais aussi grâce à une philosophie portée par son coach. Lequel, d’ailleurs, n’a pas tari d’éloges sur Maurizio Sarri : "Sarri sait faire beaucoup de choses et les fait toutes à la perfection. (...) J’aime le Napoli, tant comme spectateur que comme entraîneur."
picture

Guardiola : "Le Naples de Sarri était exceptionnel"

Moins de pétrole, plus d’idées

Sarri peut en faire de même avec Chelsea. Il le faudra nécessairement. Autrefois en avance financièrement sur leurs concurrents, les Blues ont été nettement dépassés par les superpuissances de Manchester. Si l’on a moins de pétrole, il faut plus d’idées. Cela, l’ancien coach du Napoli n’en manque pas. Se disant "peu intéressé" par le marché des transferts, l’Italien s’est attelé à transformer son équipe en profondeur, avec les moyens à sa disposition. Les résultats étaient déjà visibles en amical, particulièrement contre Arsenal.
Le "Sarriball", comme il est déjà appelé en Angleterre, pourrait bien valoir une reconnaissance nouvelle à Chelsea. Après moins d’un mois de travail, les Blues ont été par séquence impressionnants contre les Gunners. Leur pressing, leur verticalité, leur capacité à ressortir le ballon sous la pression se sont déjà montrés impressionnants. Et ça n’est que le début. Si Chelsea parle toujours italien, son accent est déjà très différent. Au grand plaisir d’une partie de l’ouest londonien. Et bientôt, de toute l’Angleterre ?
picture

Chelsea new coach Maurizio Sarri reacts during the friendly football match between Chelsea vs Inter Milan on July 28, 2018 at the 'Allianz Riviera' stadium in Nice, southeastern France.

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité