Après Barça-Real - Pas encore l'heure de la remise en question chez les Merengue

"Ils gagnent alors qu'ils ne le méritaient pas." Venant de Thibaut Courtois, cette phrase semble avoir un air de déjà-vu. Cette fois-ci, le portier belge du Real Madrid ne parle pourtant pas des Bleus, mais bien des Blaugrana de Barcelone, venus s'imposer sur sa pelouse en demi-finale de coupe d'Espagne jeudi soir (0-1).

Un succès acquis par les Catalans sans dominer, mais en faisant preuve d'un réalisme froid. Tout l'inverse des Madrilènes, qui n'ont pas cadré la moindre frappe, en treize tentatives. "Nous n'avons pas été bons dans le dernier tiers, a concédé l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti pour TDP. Mais l'équipe a bien joué. Barcelone n'a pas joué comme ils le souhaitaient."

Avec 35% de possession, son plus faible total depuis la saison 2008-2009 selon Opta, le Barça a en effet joué contre-nature. Avec les absences de Lewandowski, Pedri ou encore Dembélé, les partenaires de Marcos Alonso ont su être solides, et piquer quand il le fallait : "Quand tu ne peux pas contrôler le ballon, il faut défendre et souffrir un peu. Mais nous avons eu les meilleures occasions et avons su être solidaires derrière."

Et si le Barça n'a pas été flamboyant, le Real Madrid n'a pas fait honneur à son statut de champion d'Europe non plus. Illustrés par le manque d'impact de Vinicius Junior, Karim Benzema et Luka Modric, les maux madrilènes ont pourtant été balayés par les joueurs et l'entraîneur après la rencontre, non sans mauvaise foi : "Je n'ai rien à reprocher à mon équipe, a lâché Ancelotti. Je suis très content et j'ai très hâte de faire la même chose au match retour, car si nous faisons le même match, nous nous qualifierons."

"Nous étions meilleurs, et je fais confiance à l'équipe pour changer le résultat au retour", a également partagé Luka Modric. Dans un Clasico qui a globalement manqué de couleurs et qui a eu du mal à s'emballer, le Real Madrid a tout de même subi son troisième revers lors des quatre derniers duels entre les deux grands d'Espagne. Distancés à sept points en championnat et dos au mur en Coupe malgré leurs déclarations visant à rassurer, les Merengue accusent le coup et devront montrer plus d'envie pour se qualifier en finale d'une compétition qu'ils n'ont plus gagnée depuis 2014.

Cette équipe, que l'on a connue si réaliste en Europe la saison dernière ou contre Liverpool il y a quelques semaines, s'est au final heurtée à un meilleur adversaire dans ce domaine jeudi soir, sur sa pelouse. "Ils n'ont rien fait pour marquer. Ils ont eu de la chance avec un rebond", a pourtant fini de se plaindre Courtois au micro de Movistar. Après un match qu'il n'a pas réussi à maîtriser, comme lors de sa précédente rencontre en championnat face à l'Atlético Madrid (1-1), le Real Madrid ne semble pas encore prêt pour la remise en question, du moins pas quand l'adversaire est l'ennemi juré barcelonais.

Les partenaires de Karim Benzema prétextent donc la thèse de l'accident et misent déjà tout sur la manche retour, le 5 avril prochain au Camp Nou. A leur décharge, ils ont prouvé qu'ils n'étaient pas à enterrer sur une double confrontation, ce qu'a rappelé Carlo Ancelotti après la rencontre : "Ils ont un avantage, mais nous avons toute la confiance du monde pour pouvoir revenir." Après l'année 2022 de son équipe, difficile de ne pas croire l'Italien sur parole.