Lille aura attendu...

Cinquante-six ans, c'est long. Surtout vers la fin. Ce ne sont pas les Lillois qui diront le contraire. Samedi au Stade de France et face au PSG (1-0), le LOSC a mis fin à une disette de plus d'un demi-siècle en allant décrocher une sixième Coupe de France. Comme ses hommes, Rudi Garcia était aux anges. "Cinquante-six ans d'attente, ça commençait à faire un peu long", a-t-il reconnu avec un sourire en coin, samedi soir en conférence de presse. Mais plus que mettre fin à cette malédiction, le coach du LOSC avait "envie de gagner un trophée avec ce groupe-là. C'est un moment de joie assez indescriptible." Un regret ? Celui ne pas avoir vécu cela avec son père. "J'ai pensé à lui. J'aurais aimé qu'il puisse voir cela. Il a dû le faire de là-haut."

Les joueurs, eux, ont vécu leur triomphe dans la joie. Mais avec une retenue logique, quand on sait que trois autres finales les attendent, la première mercredi face à Sochaux. On a bien vu Franck Béria annoncer que la fête serait folle, malgré ce que laissait entendre "la version officielle", mais l’heure était à la joie mesurée. Au sérieux. Celui d’un premier de la classe qui a décroché son bac mais prépare déjà ses concours d’entrée dans les grandes écoles. Cette sixième Coupe de France a pris des allures de super apéritif avant le plat de résistance. "Il est dommage que nous n'ayons pas une semaine pour préparer le match. Mais on a envie d'un deuxième trophée. Il y a eu une telle communion avec le public...", a reconnu un Rio Mavuba à l’appétit décuplé.

Venu en nombre et très bruyants, le "peuple lillois", dixit Rudi Garcia et une partie de ses joueurs, a aussi gagné le match des tribunes, samedi soir. "Ça fait plaisir pour tout le monde, surtout pour le public lillois. Cette énergie positive va nous servir pour la fin du championnat", a confié Eden Hazard. Le plus aux anges était peut-être Michel Seydoux, qui a vu l'engagement de près d'une décennie récompensée. "Ce qui m'a plu le plus, c'est la phrase d'un grand-père qui était là en 1956 à son petit fils: 'toi aussi tu pourras raconter à tes petits enfants que tu étais là'. Je trouve que c'est un merveilleux passage de témoin".