PSG - Lille (4-1) I Les tops et flops : Foot de rêve, missile de Désiré Doué, Ethan Mbappé sifflé...

Paris régalait déjà sur son niveau collectif ces dernières semaines, mais cette qualité a atteint son paroxysme dans la première période face à Lille. Plus qu'un récital, c'était une symphonie de mouvements, tant offensifs que défensifs. Elle a été illustrée par les buts parisiens, issus pour la plupart d'échanges de passes parfaitement senties et exécutées par les hommes de Luis Enrique. Mais aussi par leur intensité dans le pressing qui leur permet de récupérer le ballon en un clin d'œil avec un quadrillage remarquable du terrain. Paris totalisait 12 tirs dans la surface après 40 minutes, Lille en comptabilisait 0. Le chiffre symbolique du football de rêve joué par le PSG sur cette période.

Il y a eu beaucoup de gestes de grande classe chez de nombreux joueurs du PSG dans cette première période proche de la perfection. Mais s'il y en a un qui est sorti du lot, c'est probablement la frappe de Désiré Doué sur le quatrième but parisien, après une petite remise subtile d'Ousmane Dembélé. Il y avait tout. La prise de balle décidée sur le contrôle, la mise en position de frappe, la soudaineté du tir et surtout sa puissance et sa précision pour trouver la lucarne de Lucas Chevalier. Un véritable chef-d'œuvre.

On commence à avoir l'habitude avec João Neves. Ce n'est pas une raison pour ne pas souligner ses performances de grande classe. Celle que le milieu portugais a livrée contre Lille valait le détour. Infatigable, mais surtout doté d'une culture tactique impressionnante, il s'est démultiplié aux quatre coins du terrain à bon escient, incarnant la supériorité collective de son équipe. Et pour couronner sa performance, il a montré tout son altruisme en décalant astucieusement Ousmane Dembélé sur le troisième but parisien alors qu'il était en position de frappe. Sa 8e passe décisive en championnat pour sa première saison au club. Toujours plus prometteur.

Si une équipe française semblait en mesure de contrarier un peu ce PSG, c'était bien Lille. La qualité collective et la régularité du LOSC, qui a montré sa compétitivité en Ligue des champions avec une qualification pour les 8es de finale, laissait envisager une rencontre plus serrée. Mais il n'y a finalement jamais eu de match tant Paris a mis un point d'honneur à plier l'affaire rapidement, avec trois buts inscrits dans la première demi-heure de jeu. Lille a eu le mérite de réagir après la pause, mais il était déjà trop tard pour que ce choc tienne les promesses attendues.

Il a été le premier à le reconnaître après la rencontre. "Tous mes choix ont été mauvais", a lâché Bruno Genesio au micro de DAZN. Difficile de lui donner tort. L'entraîneur lillois avait choisi une configuration extrêmement prudente avec Mitchel Bakker et Ngal'ayel Mukau, deux joueurs à vocation défensive, sur les ailes. Il avait également décidé de se passer d'un joueur clé en la personne d'Hakan Haraldsson, laissé sur le banc au coup d'envoi tout comme Jonathan David, Ismaili, Ayyoub Bouaddi. Des décisions également dictées par la perspective du match contre le Borussia Dortmund en Ligue des champions. Mais Lille était beaucoup trop loin de son vrai visage pour connaître un autre sort.

Il était parti l'été dernier dans un contexte délicat avec le départ de son frère Kylian. Ethan Mbappé a retrouvé le PSG, qu'il a toujours considéré comme son club de cœur, et le Parc ne l'a pas épargné en le sifflant copieusement quand il est entré pour la seconde période. Un traitement injuste mais l'ancien Parisien a eu le mérite de répondre parfaitement. Il a été le Lillois le plus entreprenant. Et si sa première frappe a manqué de peu le cadre de Gianluigi Donnarumma, sa deuxième a été décisive puisque le gardien parisien n'a pu que la repousser dans les pieds de Jonathan David. Un retour réussi alors que les conditions étaient loin d'être évidentes pour lui.