Caen-PSG : Le dernier défi d'Emery

Dans un mois, il ne sera vraisemblablement plus là. Unai Emery vit certainement les dernières semaines de son mandat sur le banc du PSG. Un printemps en forme de crépuscule. Un printemps glorieux, aussi. Après avoir ajouté une deuxième Coupe de la Ligue à son palmarès, l'entraîneur parisien s'est offert le tout premier titre de champion national de sa carrière après un succès éclatant face à Monaco dimanche au Parc des Princes (7-1). Il lui reste un dernier défi à relever : conduire le Paris Saint-Germain à son douzième sacre en Coupe de France.

Cela peut paraître anecdotique. Une éventuelle victoire dans cette épreuve ne changerait finalement pas grand-chose au bilan global du technicien basque. Il restera fatalement marqué par l'échec. Plus que la perte du titre de champion de France la saison passée, ce sont surtout les deux éliminations consécutives en huitièmes de finale de la Ligue des champions qui pèsent trop lourd dans la balance. Deux échecs où la responsabilité d'Emery est clairement engagée. Deux échecs qui, pour autant, ne doivent pas masquer ce que l'Espagnol a bien fait au PSG.

C'est tout le côté ingrat du métier d'entraîneur. Toujours en première ligne quand les choses se passent mal, rarement mis en avant quand elles tournent bien. Emery a pu mesurer cette forme d'injustice depuis qu'il est à Paris. Elle est surtout médiatique. Concernant le rectangle vert, il a quand même quelques raisons d'être fier. Son équipe a obtenu des résultats avec la manière et elle continue d'affoler les compteurs. En plus de la Coupe de France, Paris a aussi des records à aller chercher en championnat.

Surtout, le PSG a toujours affiché un état d'esprit conquérant. Et c'est bien ça, la plus grande réussite d'Emery. L'Espagnol n'a pas été vraiment en mesure d'imposer sa patte à Paris. Il s'est souvent heurté à des vents contraires au sein de son propre club et de son propre vestiaire. Et au moment de tirer le bilan de son mandat, il conviendra de rappeler que les échecs subis par le PSG sous sa direction ne sont pas seulement les siens. Ce sont aussi ceux de sa hiérarchie.

Emery s'est attaché à faire abstraction d'un contexte pas toujours favorable. Il s'est concentré sur ses joueurs. Il a travaillé sans relâche pour leur donner cette mentalité qui lui est chère. Celle d'une équipe qui joue et qui attaque jusqu'au coup de sifflet final. Si Paris totalise la bagatelle de 103 buts en championnat, il n'y est vraiment pas pour rien. Ce mérite devra lui être rendu quand l'heure de tirer le bilan aura sonné.

Ce n'est pas encore le cas. La reconquête du titre était la priorité mais la Coupe de France a aussi toute son importance. Elle ne convaincra certainement pas les dirigeants parisiens de lui proposer une troisième année sur le banc du PSG. Elle ne donnera pas à son mandat parisien un succès éclatant. Mais elle validerait définitivement une année aboutie sur les compétitions nationales. Et lui offrirait une sortie avec les honneurs. Elle ne serait pas imméritée.