Sochaux-PSG : Lassana Diarra, quelle chance !

C'est bien connu, tout va très vite dans le football. En décembre dernier, Lassana Diarra était plongé dans l'anonymat à Al-Jazira, où il avait joué cinq petits matches en l'espace de huit mois. Deux mois plus tard, l'ancien Marseillais postule pour une place de titulaire avec le Paris Saint-Germain, un club surexposé, pour le déplacement à Sochaux mardi, en 8e de finale de la Coupe de France. Avec la perspective de marquer des points à une semaine du choc face au Real Madrid à Santiago-Bernabeu.

Il a du talent, Diarra. Mais il a aussi beaucoup de chance. Le Parisien, déjà, a bénéficié d'un contexte favorable pour rejoindre sa ville natale. Le PSG était démuni à son poste et n'avait pas les moyens d'investir sur un milieu défensif cet hiver après avoir massivement dépensé l'été dernier. Dans ce rôle atypique de sentinelle, il lui fallait un spécialiste peu coûteux voire gratuit, et doté d'une qualité et d'une expérience suffisante pour apporter une plus-value à l'équipe. Diarra combinait tout cela. Et il était le seul dans ce cas sur le marché hivernal.

La chance de Diarra va même plus loin que ça. Même s'il est de notoriété publique que Thiago Motta passe beaucoup de temps à l'infirmerie. Le milieu italo-brésilien, premier choix d'Unai Emery pour ce poste de sentinelle, s'est encore blessé trois jours avant la signature de Diarra. Il vient à peine de faire son retour dans le groupe. Adrien Rabiot est encore trop juste et ne sera pas du déplacement à Bonal. Pas plus que Giovani Lo Celso, auteur d'un intérim plutôt réussi en sentinelle, suspendu pour cette rencontre où Diarra sera quasiment la seule option d'Emery en numéro 6.

Il devrait ainsi connaître sa toute première titularisation dans le Doubs. C'est du moins ce que l'entraîneur parisien a laissé entendre mardi en conférence de presse. "C'est une bonne option pour commencer", a annoncé l'entraîneur espagnol, plus prudent concernant sa recrue vendredi dernier, à la veille d'un autre déplacement, à Lille. "Il est possible qu'il joue quelques minutes", avait-il alors estimé. Diarra a finalement joué près d'une demi-heure. Le temps d'être le dernier passeur sur le troisième but parisien inscrit par Lo Celso.

Si le contexte lui est favorable, Diarra fait aussi ce qu'il faut pour saisir l'opportunité qui lui est offerte. Ses qualités techniques et tactiques ne faisaient aucun doute. Ce qui interroge à ce stade sur son apport au PSG, c'est son niveau physique. Et pour l'instant, la recrue parisienne semble avoir rassuré tout le monde au club de ce point de vue. L'évolution du temps de jeu que lui a accordé Emery jusqu'ici va dans ce sens. "Physiquement, il n'est pas encore à 100% mais le rythme vient avec les minutes", a expliqué l'entraîneur du PSG en conférence de presse.

Ce temps de jeu, Diarra l'aura face aux Sochaliens. Il aura tout intérêt à bien s'en servir à une semaine du déplacement du PSG à Madrid. S'il est performant dans le Doubs et s'il y confirme sa progression sur le plan physique, l'ancien Marseillais se donnera une chance d'être titulaire à Santiago-Bernabeu. Où Thiago Motta pourra difficilement être à 100% de ses moyens. Où il sera certainement préférable d'aligner Rabiot dans son rôle préférentiel de relayeur. Et où Lo Celso, 21 ans, manquera d'expérience pour occuper ce poste face à un tel adversaire.

En deux mois, Diarra est donc passé de l'anonymat émirati à un premier choix potentiel d'Emery pour évoluer en tant que sentinelle face au Real en C1. C'est une chance inespérée pour un joueur de 32 ans qui avait disparu des radars. Car elle peut même le conduire encore plus loin qu'une place de titulaire à Madrid. Diarra n'en est pas encore à avoir les Bleus en ligne de mire. Pour l'instant, il a juste une opportunité à saisir. Mais elle pourrait bien être la chance de sa vie.