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Une finale dans la peau d'un Petit Poucet : "C’est un match que l’on n’est jamais censé jouer"

Louis Pillot

Mis à jour 08/05/2018 à 17:22 GMT+2

COUPE DE FRANCE - Les Herbiers, pensionnaires de National, s’apprêtent à défier le PSG en finale de Coupe de France. Dans le même rôle de Petit Poucet, Calais (CFA) s’était incliné face à Nantes il y a 18 ans (2-1). Réginald Becque, capitaine du club à l’époque, nous parle de la préparation de ce match si particulier.

Il portiere e capitano del Nantes (a sinistra) Mickaël Landreau alza la Coppa di Francia 2000 insieme al capitano del Calais Réginald Becque (Getty Images)

Crédit: Getty Images

Comment prépare-t-on une finale dans la peau du Petit Poucet ?
Réginald Becque : C’est un match que l’on n’imagine jamais préparer, puisqu’on n’est jamais censé le jouer. C’est donc forcément un moment très particulier. Avec Calais, nous étions partis en mise au vert dès le mercredi (la finale s’est jouée le dimanche, NDLR). Le FC Nantes avait déjà réservé Clairefontaine, mais on voulait quand même y aller, donc on était partis plus tôt. On s’était entraînés sur le terrain Michel Platini, puis au Stade de France la veille du match. Aimé Jacquet était également venu nous voir. Ce sont des choses que l’on n’oublie pas.
Quel sentiment domine avant la rencontre ?
R. B. : On ressent d’abord un mélange de stress, de tension et de fatigue. D’autant que la demi-finale et la finale sont en général assez espacées dans le temps, ce qui facilite les sollicitations venues de l’extérieur. Mais à ce stade, on ressent quand même énormément de confiance. Nous, nous avions battu Bordeaux en demi-finale, le champion de France en titre (3-1 après prolongation). Les Herbiers ont aussi fait un beau parcours, et peuvent s’appuyer dessus. Paris est plus fort, mais cela reste un match de foot. S’ils donnent le maximum, ils seront déjà heureux.
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Calais, Bordeaux, 2000, demi-finale, Coupe de France

Crédit: AFP

Chacun a eu son quart d'heure de gloire
Comment gérer justement ces sollicitations extérieures, inédites pour un club de petit calibre ?
R. B. : C’était déjà compliqué pour nous il y a 18 ans, mais avec les réseaux sociaux, ça l’est encore plus. À Calais, le club avait mis en place l'équivalent d'un responsable de la communication. Les demandes d’interviews étaient regroupées, de sorte à les répartir entre les joueurs, pour ne pas voir toujours les mêmes à la télévision. Chacun a eu son quart d’heure de gloire.
Les Herbiers risquent toujours la relégation en National 2. Pense-t-on parfois à s’économiser en championnat pour favoriser son parcours en coupe ?
R. B. : Dans notre cas, la plupart des matches de Coupe de France étaient joués en semaine, et certaines rencontres de championnat avaient même été décalées. On avait surtout la chance de pouvoir aligner une équipe différente pour la coupe et la CFA. On a atteint une sorte d’équilibre, avec 22 ou 23 joueurs qui ont participé à l’aventure. On n’était pas en danger de relégation et on ne jouait pas la montée, donc c’était un peu différent. Les Herbiers ont montré qu’ils restaient concentrés : ils ont fait une grosse performance ce week-end en gagnant contre Laval (3-2), et ça va leur apporter beaucoup de confiance pour mardi. Le plus important reste de se maintenir en National : on n’imagine pas le finaliste -ou vainqueur- de la Coupe de France être relégué !
L'important, (...) c'est d'être à la hauteur de l'évènement
Pendant la rencontre, est-on impressionné par le fossé qui sépare les équipes ?
R. B. : Impressionné, pas vraiment. On est là pour jouer un match de foot, et on ne s’occupe pas du contexte. Ce qui impressionne le plus, c’est sûrement le protocole, la rencontre avec le président de la République, etc. Pour le reste, nous avions joué notre demi-finale à Bollaert devant 40 000 personnes, les Herbiers ont joué à Nantes devant 35 000 spectateurs : on est préparé à ça. Et puis, la grande particularité du foot, c’est que tout le monde peut battre tout le monde. Quand on a déjà fait une performance, c’est dur de la renouveler, surtout avec les moyens d’un club amateur. L’important, c’est de donner une belle image, et surtout d’être à la hauteur de l’évènement.
Que reste-t-il à l’issue du match ?
R. B. : À titre personnel, j’ai eu la chance de soulever la coupe grâce au geste unique de Mickaël Landreau. L’image a fait le tour du monde, et elle réapparaît tous les ans, à chaque fois qu’un Petit Poucet émerge. Pour autant, je retiens surtout l’aventure humaine, et le scénario tragique de la finale, avec ce penalty concédé dans les dernières minutes. 18 ans après, cela reste tout de même une grande fierté.
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L'équipe de Calais face à Nantes, en finale de la Coupe de France 2000

Crédit: Getty Images

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