Le PSG et le difficile concept de surpuissance

"On est maudit !" Cette phrase un peu lunaire entendue à la sortie du Stade de France samedi soir illustre bien l'un des soucis actuels du PSG. Et la notion plus difficile qu’on pouvait l’imaginer d'être surpuissant dans le monde du football quand l’habitude commence à s’installer au fil des années. Certes, Paris vient de lâcher la Coupe de France qu'il avait phagocytée depuis quatre ans. Comme à peu près tous les titres domestiques. Mais à force, on a presque perdu l’échelle de valeur d'un trophée dans la capitale française. Paris vient quand même d'être une nouvelle fois sacré champion de France. Mais c'est presque un détail pour ce PSG. Et c'est un peu triste même si ce n'est pas surprenant.

Alors que certains demandent des changements après cette saison parisienne si décevante entre les échecs dans les coupes nationales et en Ligue des champions dès les 8es de finale face aux jeunes Mancuniens, cette saison parisienne pourrait pourtant être vue d'une autre manière. Elle peut aussi rappeler qu'il ne faut pas banaliser ce qui a été fait avant par la bande à Thiago Silva.

Année après année, match après match, les Parisiens avaient réussi à maintenir le degré d'exigence suffisant pour confirmer leur domination dans l'Hexagone en multipliant les trophées, même si Monaco et Montpellier ont réussi la prouesse de venir contrarier les Parisiens en L1. Une domination certes logique étant donné les moyens colossaux des Franciliens depuis l'arrivée de QSI à la tête du club en 2011 par rapport à leurs concurrents domestiques. Mais cet exercice a démontré qu'il n'était pas si facile que ça de conserver sa rigueur pour tout rafler, notamment dans les coupes. Au final, une remise en question est attendue. En toute logique entendons-nous bien.

Après cette finale avec un scénario improbable face à Rennes où le PSG a encore montré ses limites et une nervosité anormale pour une formation de ce statut, le double champion de France doit se poser les bonnes questions et corriger le tir pour assouvir ses ambitions énormes sur la scène européenne. Là aussi, tout le monde est d’accord. Le problème exposé ici est bien ailleurs. Dans ce manque d'émotion engendré par la surpuissance parisienne en France. Un titre de champion de France ne suffit plus aux Parisiens. Il ne peut plus suffire. On le voit cette année. Le pedigree du PSG l'exige. Paris se doit de tout truster en France. C'est presque devenu un minimum syndical.

Si certains supporters gâtés comme jamais ont vite pris le pli, cela reste quand même une impression étonnante de voir un club être au bord de la crise après s'être offert un 8e titre de champion de France, qui n'a pas provoqué une grande vague d'émotion dans la capitale. Même en Serie A, les tifosi de la Juve ont plus célébré leur 8e Scudetto de rang dans les rues de Turin. Même si c'est le 35e de l'histoire du club. Alors blasés les Parisiens ? Peut-être pas quand même, l'enchaînement des déceptions cette saison expliquent aussi ce manque d'entrain. Il n'est en tout cas pas si facile de gérer sa surpuissance qui provoque au final plus de frustration qu'on pouvait s'y attendre au début du cycle QSI.