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Avant OL - Ajaccio : Rayan Cherki, "la carotte", "le bâton" et la révolution

Cyril Morin

Mis à jour 09/02/2021 à 20:07 GMT+1

COUPE DE FRANCE - Face à Ajaccio ce soir (21h sur Eurosport), Rayan Cherki est titularisé par Rudi Garcia. Alors qu’on l’attendait dans cette posture après le début de saison délicat de l'OL, l’avènement du trio Kadewere - Depay - Toko Ekambi l’a privé d’une telle opportunité. Pour lui, désormais, tout passe par une prise de pouvoir incontestable.

Rayan Cherki

Crédit: Getty Images

A l’échelle de l’année écoulée, c’est une éternité. Cela ne fait pourtant qu'un an. A l'époque, Rayan Cherki ressemblait au tube à venir. Pour de nombreuses années. En Coupe de France, après avoir ouvert son compteur but face à Bourg-en-Bresse en 32e de finale, le gamin lyonnais signait un match en forme d’acte de naissance face à Nantes (3-4). Un récital dans une Beaujoire ébahie et la promesse de lendemains qui chantent pour le gaucher.
Nous voilà un an après. A 17 ans (il en aura 18 en août prochain), le Lyonnais reste un cas à part, un joueur largement surclassé dont on attend toujours plus. Mais Cherki est actuellement dans l’effectif professionnel d’un des prétendants au titre de L1. Il continue de gratter du temps de jeu même si son nombre de match disputés cette saison (17) ne dit pas tout de son utilisation encore timide de Rudi Garcia (3 titularisations).
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2 buts, 2 passes mais pas seulement : Rayan Cherki, la compil' de son match hallucinant

Ces dernières semaines, son temps de jeu a même fondu au soleil, si tant est qu’un pécule aussi fin puisse encore s’amincir. Quand l’OL balbutiait en septembre, il ressemblait à une évidence dans le costume de titulaire. Désormais, c’est une solution parmi d’autres en sortie de banc, sans que cela ne soit vraiment surprenant.

"Cela fait partie de son apprentissage"

Dans le débat, le rôle de Rudi Garcia est évidemment éminemment stratégique. Parce qu'il sait qu'il tient là un futur crack national, le technicien semble en attendre plus que des autres jeunes pousses à sa disposition. Il est surtout en position idéale pour bousculer un peu Cherki et déjà le mettre à l'épreuve. Des échos qui transpirent de Tola Vologe, Garcia ne ménage pas sa pépite, à l’entraînement comme en match.
"Cela fait partie de son apprentissage, a-t-il expliqué avant le duel face à Strasbourg (3-0) où Cherki n’aura joué que le dernier quart d’heure. Avec les jeunes, il faut manier la carotte et le bâton". Une vision vieille école qui colle pourtant parfaitement à la situation lyonnaise. En d’autres circonstances, l’OL aurait peut-être intérêt à donner plus d’espace à son diamant à polir. Mais, cette saison, le trio offensif choisi par Rudi Garcia reste, encore à ce jour, indiscutable.
Memphis Depay âme et leader de l’équipe, Karl Toko-Ekambi qui continue de marquer malgré des sensations moins bonnes et un Tino Kadewere qui n’en finit plus de séduire : si l’OL croit encore au titre, il le doit à ces trois hommes, notamment, qui continuent de maintenir une cadence folle. Et éloigne, de fait, la concurrence. Par leur profil complémentaires et déterminants dans l’animation mise en place par Garcia, les titulaires lyonnais ne sont pas menacés à court terme.
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Le joueur de l'OL Rayan Cherki, face à Dijon en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Des miettes pour intensifier la pression

Dès lors, c’est à Cherki de changer la donne, pas l’inverse. Pour pouvoir être pris au sérieux et réellement considéré au moment de dresser les noms sur la feuille de match, il doit renverser la table. Et accélérer encore un peu plus le cours d'une carrière qui était partie sur les chapeaux de roue. Dans cette optique, la Coupe de France semble être le terrain de jeu idéal. Surtout lors de ce 32e de finale à Ajaccio. "Il est très bon quand on joue contre une défense qui est très regroupée, quand on est menés, et qu'il faut faire des différences en un contre un par le dribble", expliquait ainsi Garcia à propos de son dynamiteur gaucher, qui devrait trouver face aux Corses un terrain de jeu parfait pour mettre en musique ses qualités.
Au sein du groupe lyonnais, le talent du gamin ne laisse personne indifférent. Comme Garcia, Memphis Depay ou Marcelo n’ont jamais hésité à le reprendre de volée lorsque la situation ne leur convenait pas. Preuve que le jeune homme est entouré et surveillé de près. Chez ses amis Maxence Caqueret et Melvin Bard, il fait l’unanimité. "Rayan, c’est un crack, expliquait Caqueret à Onze Mondial fin janvier. C’est un joueur vraiment précoce. Il a une technique hors normes, il va faire très, très mal dans les années à venir. Surtout s’il continue sur sa lancée. Il cherche toujours à progresser, à être meilleur". "Rayan Cherki est l'exemple parfait de ce que les jeunes peuvent faire en Coupe de France", a complété lundi le jeune latéral gauche, qui espère aussi gratter du temps de jeu.
Voilà donc la mission de Cherki dans les semaines à venir : récupérer des miettes pour accentuer la pression sur le trio de devant. Et imposer son éclosion aux autres. "Ceux qui débuteront auront l'occasion de montrer qu'ils ont de la qualité pour bousculer ceux qui jouent d'habitude. […] Ils vont pouvoir s'affirmer", a ainsi expliqué Garcia en conférence de presse lundi. A Cherki de prendre la balle au bond. Et renverser l'ordre établi. Les révolutions débutent toujours ainsi.
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