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La justice administrative autorise un rassemblement syndical aux abords du Stade de France
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Publié 29/04/2023 à 19:15 GMT+2
Le tribunal administratif de Paris, saisi en référé, a donné tort samedi au préfet de police qui voulait interdire un rassemblement syndical aux abords du Stade de France pour la finale de la coupe de France entre Nantes et Toulouse. Si des cartons rouges ont été distribués, ces derniers ont été enlevés au public à la fouille. Emmanuel Macron a salué les joueurs dans les travées du stade.
Des cartons rouges distribués par les syndicats contre la réforme des retraites en marge de la finale de la Coupe de France entre Nantes et Toulouse
Crédit: Getty Images
Il y aura bien un rassemblement syndical à proximité du Stade de France avant la finale de la Coupe de France entre Nantes et Toulouse. Le tribunal administratif de Paris, saisi en référé, a en effet donné tort samedi au préfet de police qui voulait l'interdire. Le préfet de police n'a pas apporté "d'éléments suffisants concernant les risques de troubles à l'ordre public ou des difficultés spécifiques dans ses missions de maintien de l'ordre", face à des manifestants n'ayant annoncé qu'une "simple distribution de tracts contre la réforme des retraites par un nombre limité de personnes", a souligné le tribunal, dans sa décision consultée par l'AFP.
Les syndicats et la Ligue des droits de l'homme, qui avaient saisi la justice, sont donc "fondés à soutenir que le préfet de police a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester", a ajouté le tribunal, qui a en conséquence suspendu l'arrêté du préfet Laurent Nuñez. Le préfet "prend acte de l'ordonnance", a indiqué la préfecture de police à l'AFP, en précisant avoir prévu "en tout état de cause un dispositif adapté pour assurer un accès dans le calme des spectateurs au stade".
"L'intersyndicale 1, Emmanuel Macron 0", ont de leur côté commenté dans un communiqué les requérants, qui voient dans cette décision, rendue quelques heures à peine avant le coup d'envoi du match, "une victoire pour le respect des libertés". "Les organisations syndicales vont ainsi pouvoir agir dans le cadre de leur liberté d'expression et aller à la rencontre du public du Stade de France, pour distribuer leur matériel", poursuit le communiqué.
Macron viendra saluer les joueurs
Les syndicats avaient notamment prévu de distribuer samedi, à la sortie des stations de métro et de RER desservant le stade, quelque 30.000 cartons rouges et 10.000 sifflets devant permettre aux spectateurs de manifester leur mécontentement à l'égard du chef de l'Etat. Les sifflets sont certes interdits à l'intérieur du stade par le règlement de la Fédération française de football, a observé à ce propos le tribunal administratif, mais "des contrôles seront à cette fin opérés à l'entrée", a-t-il argumenté. Vers 17h00, la distribution de cartons rouges et de sifflets avait effectivement commencé aux abords du stade, ont constaté des journalistes de l'AFP. "L'arrêté a été suspendu", a martelé un militant à l'intention d'un policier, ajoutant: "nous avons le droit d'être là. On ne fait rien de mal". Selon RMC, es stadiers en charge de la palpation avant l'entrée en tribunes ont procédé à la confiscation des cartons rouges distribués aux abords du stade
Par ailleurs, l'entourage d'Emmanuel Macron a indiqué que le président de la République saluera les joueurs des équipes de Nantes et Toulouse "à l'accès du terrain" du Stade de France. "Alors que les sifflets font partie d'un certain folklore au Stade de France, le président de la République a toujours respecté la tradition du salut des joueurs qu'il a réinstaurée (en 2017) et saluera donc les joueurs avant leur entrée sur le gazon", a expliqué l'entourage du chef de l'Etat. Le président de la République doit par ailleurs remettre à l'issue du match la coupe dans la tribune, et non depuis la pelouse, comme il en était l'usage depuis trois ans et la crise Covid.
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