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Rennes - Marseille : Un match entre deux clubs et deux projets qui s’essoufflent

Paul Citron

Mis à jour 21/01/2024 à 12:11 GMT+1

Difficile de dire qui du Stade Rennais ou de l’Olympique de Marseille a le plus à perdre ce dimanche soir en Coupe de France. Ce 16e de finale de gala, entre deux gros clubs de Ligue 1, présente surtout deux équipes en proie au doute. Un doute qui dépasse depuis quelque temps le fond de jeu, et qui touche désormais aux fondements même du projet sportif de chacun des clubs.

Amine Gouiri.

Crédit: Getty Images

Au moins, ce ne sera pas honteux. Que ce soit le Stade Rennais ou l’Olympique de Marseille qui quitte la route de la Coupe de France ce dimanche soir, il n’aura pas à digérer l’affront d’avoir été battu par immensément moins fort que lui. Parce que cela fait quelques saisons maintenant que les deux équipes suivent des trajectoires similaires : un temps ascendantes, et qui le sont clairement moins depuis le début de la saison. A la traîne au classement en Ligue 1 – l’OM est 7e, Rennes est 10e après 18 journées –, les deux clubs font les frais d’une sortie des starting-blocks complètement manquée.
Quand Marcelino était contraint de quitter Marseille en catimini à la fin du mois de septembre après des premiers pas d’une morosité rare, au beau milieu d’une véritable crise qui s’était étendue à tous les organes du club, Rennes enchaînait les sorties piteuses, n’arrivant plus à rallumer l’étincelle. Et deux mois plus tard, mi-novembre, après avoir réalisé l’exploit retentissant de perdre à domicile face à un Olympique Lyonnais dont plus personne ne savait jusqu’à quelle profondeur il pouvait alors creuser, ce fut au tour de Bruno Genesio de quitter son poste.

Deux trous noirs, et deux remises en question

Au-delà d’acter les difficultés des deux formations sur le terrain, ces changements d’entraîneur ont surtout contribué au désaveu des deux projets, chacun à leur manière. Côté marseillais, le fiasco Marcelino a forcément déteint sur l’homme fort de l’OM ces dernières années, Pablo Longoria. Le président avait lui-même attiré son compatriote ; il a logiquement été tenu pour responsable de cet échec cuisant.
En Bretagne, où le président est bien moins impliqué dans les affaires sportives, c’est l’incarnation même du beau visage rennais ces dernières années qui s’en est allée. Bruno Genesio avait repris le flambeau après la démission de Julien Stéphan en mars 2021. Il avait mis en place un jeu attrayant, fait du Roazhon Park une place forte du pays. Stéphan avait relancé la dynamique, Genesio l’avait prolongée. Jusqu’à ce mois de novembre, et ce moment de flottement lors duquel un départ de Florian Maurice, le directeur sportif du Stade et autre homme fort du projet rennais, a paru plausible.

Vitinha, Matic : des symboles forts

Autre évolution symptomatique de l’essoufflement qui traverse les deux poids lourds : les erreurs de casting sur le mercato commencent à faire tache. Il suffit de s’intéresser aux gros transferts, ceux de nature à faire changer un club de dimension. L’arrivée de Vitinha à Marseille, par exemple. Un an après, le jeune Portugais n’a pas offert assez de garanties à la pointe de l’attaque, et son statut de joueur le plus cher de l’histoire du club (32 millions d’euros environ) lui colle aux crampons.
De la même manière, le recrutement en grande pompe de l’illustre Nemanja Matic à Rennes n’a pas eu l’effet escompté. Le Serbe devait infuser son expérience des grands événements dans un club qui en manque ; il va très probablement se faire la malle – qui plus est, à l’Olympique Lyonnais – après une demi-saison frustrante, plantant là un club qui voulait faire de lui la preuve vivante de ses nouvelles ambitions. Ce dimanche soir, Rennes et l’OM n’ont pas grand-chose à perdre, mais ils ont déjà perdu beaucoup de crédit. Et s’incliner encore n’arrangera pas les choses.
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