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Olympique de Marseille | Marcelino, genèse d'un fiasco

Christophe Gaudot

Mis à jour 20/09/2023 à 19:08 GMT+2

Marcelino n'a pas pris l'avion qui emmène les joueurs de l'Olympique de Marseille à Amsterdam pour le premier match de Ligue Europa. L'Espagnol ne sera, officiellement, bientôt plus l'entraîneur d'une équipe qu'il dirige pourtant depuis moins quatre mois. Une histoire incroyablement courte marquée par des échecs dans un club pour lequel il n'était pas taillé.

Marcelino, l'ex-coach de l'OM

Crédit: Getty Images

Sept petits matches et puis s'en va. De mémoire récente, peu de coachs ont aussi peu duré à Marseille comme ailleurs dans l'Hexagone. On citera bien Guy Roux et ses sept sorties en tant qu'entraîneur du RC Lens, Raymond Domenech à Nantes (8 matches) ou Sylvinho à l'OL (11 matches). Si le départ du coach espagnol est teinté de flou sur fond de contestation des supporteurs et d'une réunion plus que tendue entre eux et les dirigeants, son mandat a semé ici et là les germes d'une séparation précoce.

Marcelino, pas le choix numéro un

Le 1er juin dernier, Igor Tudor et l'OM confirmaient ce que tout le monde avait pressenti depuis quelques semaines : le technicien croate ne fera pas une deuxième saison sur le banc. On pense alors que Pablo Longoria a eu le temps de préparer ses arrières, que le nouvel homme fort de son OM va débarquer rapidement. Il faudra attendre trois semaines et le 23 juin pour voir Marcelino prendre les rênes de l'équipe.
Pourquoi un tel délai pour un coach qui fait pourtant partie du réseau Longoria pour avoir travaillé avec lui à Valence et dont il est un ami ? C'est que celui-ci n'était pas le premier choix, loin de là. Marcelo Gallardo a longtemps été espéré mais a refusé l'offre au dernier moment. Dans la foulée, le board olympien a tenté Paulo Fonseca mais le LOSC refusera de libérer son coach. Ce n'est qu'après que Marcelino entre en jeu, ce qui donne l'impression qu'il n'est, au mieux, qu'un troisième choix.
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Marcelo Gallardo lors de son dernier match avec River Plate

Crédit: Getty Images

Pas simple dans ces conditions d'asseoir une légitimité dans un club qui change d'entraîneur comme de chemise depuis trois ans. S'il arrive avec la réputation d'être un bâtisseur, Marcelino ne plaît déjà pas à tout le monde, à commencer par Javier Ribalta, le bras droit du président, qui aurait préféré un autre nom, moins étiqueté Longoria.

Un profil aux antipodes de Tudor… et Sampaoli

"Il y a des styles qui ne correspondent pas à Marseille. Ici, il doit y avoir un style qui permet de faire du Vélodrome une force et pas une faiblesse. On doit jouer d'une façon qui plaît à notre public qui est passionnel. Donc il faut un jeu offensif, un peu rock'n'roll, un peu pimenté, avec de la vitesse dans les transitions." Voilà pour le portrait-robot du coach désiré par Longoria, début juin. Même si la fin a laissé un goût amer, le Vélodrome a aimé la patte Tudor. Tout comme il aimait le volcanique Jorge Sampaoli.
Marcelino ne répond ni au profil dressé par son président, ni ne possède le caractère de ses deux prédécesseurs. Le voir serrer la main de l'arbitre qu'il venait de tancer lors de OM-Toulouse en a agacé certains. Avec lui, le Vélodrome ronfle, loin de l'ultra intensité prônée par Tudor. Celle-ci avait ses défauts mais on s'ennuyait rarement devant un match de l'OM. Lui a beau estimé que le public a passé un bon moment face à Toulouse, l'avis de la foule est tout autre.
Dès lors, Marcelino n'avait pas de marge de manœuvre. Le Vélodrome aurait, peut-être, pardonné un peu de retard à l'allumage si le technicien en place avait saisi l'urgence de la situation. Tout le contraire du placide espagnol qui voulait avoir du temps. Ses résultats en Ligue 1 (3e à deux points de Monaco) auraient pu lui en donner mais le ver était en fait déjà dans le fruit.

L'adieu à la Ligue des champions, le péché originel

Au cœur d'un été où l'Olympique de Marseille a beaucoup dépensé, la qualification en Ligue des champions paraissait être une obligation. Problème, la troisième place de la saison dernière n'offrait qu'un ticket pour des barrages bien aléatoires. La preuve avec la double confrontation face au Panathinaïkos, marquée par un arbitrage surprenant. Frustrant pour des Olympiens qui auraient pu s'en tirer mais les faits sont là : l'OM jouera en C3.
A Marseille, on souffre de ne plus réussir à passer la phase de groupes dans la plus prestigieuse des compétitions. L'OM n'en était pas loin l'an dernier, à quelques centimètres d'une tête que Sead Kolasinac a mis dehors devant Tottenham mais cet échec, dans un groupe abordable, s'est ajouté aux précédents. Difficile donc de pardonner cette élimination précoce face à une équipe jugée peu dangereuse sur le papier.
Pire, alors que ces deux tours devaient être le moment le plus chaud de l'été marseillais, l'équipe paraît empruntée, pas prête physiquement. Les tribunes ont senti le doux fumet de la Ligue des champions mais l'assiette leur a filé sous le nez. En coulisses, Longoria assure que financièrement son club est paré mais ce premier raté collera à la peau du mandat Marcelino qui va prendre fin de manière surprenante après quelques semaines, seulement.
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