Coupe du monde des clubs - PSG - Parmi les références au XXIe siècle : l’énorme saison statistique d'Achraf Hakimi

Le Paris Saint-Germain a débuté sa Coupe du monde des clubs comme il avait terminé sa Ligue des champions : en totale maîtrise et avec une implication de tous les instants que la courte défaite contre Botafogo n’a pas remise en question (1-0). Individuellement, la dynamique est logiquement la même, particulièrement incarnée par un Achraf Hakimi qui a bouclé contre l’Inter Miami son… 66e match depuis un an. Avec, forcément, des coups de fatigue largement explicables dans ces conditions. Mais un niveau d’efforts toujours dingue. Et… des buts, toujours des buts.

Titulaire depuis le début de la compétition, le latéral marocain a marqué lors de ses deux derniers matches, contre Seattle (2-0), puis la bande à Lionel Messi (4-0). Cela avait déjà été le cas contre Arsenal, en demi-finale retour de Ligue des champions (2-1), puis lors des finales de Coupe de France contre Reims (3-0) et de C1 contre l’Inter (5-0). L’ancien Madrilène avait aussi scoré en quart de finale retour contre Aston Villa, dans une campagne européenne sur laquelle il a laissé une empreinte indélébile.

Son statut de prétendant au Top 10 du Ballon d’Or le dit. Mais les chiffres le racontent très bien aussi. Auteur de quatre buts et cinq passes décisives, Hakimi est devenu le défenseur le plus décisif dans une campagne de C1 depuis Ian Harte il y a… 24 ans, en 2000-2001. Et toutes compétitions confondues le bilan est encore plus impressionnant.

Un petit tour sur Transfermarkt permet d’y voir plus clair. Appliquez les filtres "cinq grands championnats européens", coupes nationales et coupes d’Europe comprises, et "buts + passes décisives", et vous obtiendrez un Achraf Hakimi nettement en haut du classement des défenseurs les plus décisifs de la saison, avec neuf réalisations – sans même prendre en compte le Mondial des clubs – et 14 passes décisives, soit 23 "points". Même en incluant les milieux de terrain dans l’équation, le latéral a sa place dans le top 10.

Là encore, on parle de crème de la crème à l’échelle du XXIe siècle. Alex Grimaldo (32 buts + passes) et Jeremie Frimpong (26) avaient fait mieux, la saison dernière avec Leverkusen, mais dans des rôles beaucoup plus offensifs de pistons devant une défense à trois axiaux, voire parfois d’ailier pour le nouveau joueur de Liverpool, ce qui biaise quelque peu l’analyse. Au-delà de ces cas particuliers, seul Daniel Alves (4 buts, 21 passes décisives), en 2010-2011, a fait mieux au XXIe siècle avec le Barça, dans un rôle beaucoup plus proche de celui d’Hakimi.

Et puisqu’on parle d’un joueur devenu beaucoup plus fiable défensivement, son statut de meilleur latéral droit du monde se justifie aisément. Et s’explique tout aussi facilement : son coach l’a transformé.

"Luis Enrique m'apporte un niveau de jeu que je n'imaginais pas auparavant. Je peux être un joueur complet, c'est ce qu'il m'a aidé à faire, racontait-il en conférence de presse début mai. Je suis très content de ma saison, l'une de mes meilleures. J'ai grandi en termes footballistiques et personnels, j'ai plus confiance en moi, je me sens plus mûr. Et avec l'expérience acquise, je me sens mieux. Je peux encore m'améliorer, c'est mon objectif".

Difficile de se fixer des limites avec un tel niveau de confiance… et dans un tel contexte. Hakimi évolue dans l’un des collectifs les mieux rodés et les plus dominateurs d’Europe, termine très régulièrement ses actions dans la surface adverse, parce qu’il en a la liberté et qu’il est entouré de coéquipiers désormais habités par la notion de sacrifices défensifs et de compensations pour les autres.

Si Hakimi n’est pas aussi spectaculaire dans ses passes décisives que peut l’être un Trent Alexander-Arnold – avec beaucoup "d’assists" sur des remises ou passes en retrait cette saison – c’est son cap passé devant le but qui est le plus frappant. Pour la première fois de sa carrière, le joueur de 26 ans a franchi la barre des 10 buts sur une saison – Mondial des clubs compris.

Sans coup franc ni penalty, sans même but de la tête sur corner. Mais exclusivement du pied droit, avec comme dénominateur commun un sens du placement et une lucidité dans la finition de très haut niveau. Hakimi reste avant tout un défenseur, bien sûr. Mais il est plus que jamais devenu une menace offensive à part entière. La cinquième plus importante, dans les chiffres, de tout l’effectif du champion d’Europe cette saison…